La remise en état des routes après l’installation des réseaux de télécommunications et la pose des tuyaux d’eau ou câbles électriques reste problématique dans la capitale économique. L’administration locale pointe du doigt trois entreprises, à savoir : Burundi Backbone System (BBS), l’Office National des Télécommunications (ONATEL) et la Régie de Production et de Distribution d’eau et d’électricité du Burundi (REGIDESO). Elle demande l’intervention de l’Agence Routière du Burundi (ARB) pour assainir la situation
Les usagers de la route déplorent le mauvais état des infrastructures routières. En plus de la vétusté des routes de la capitale économique, l’installation et/ou la réparation des réseaux de télécommunications ajoute le drame au drame. Malgré l’entretien des routes, force est de constater que les routes en pavées ou goudronnées sont en état de délabrement. Les conducteurs de véhicules ralentissent au risque d’endommager leurs engins. Ce qui gêne la circulation routière.
Au centre-ville plus précisément devant la polyclinique centrale de Bujumbura, le boulevard de l’Uprona se dégrade de plus en plus. Cette partie n’a pas été parfaitement réfectionnée après l’installation d’une ligne de télécommunication. Les habitants des quartiers Kinanira 3, Rohero 2, Kibenga, Bwiza, Kigobe Sud,… dressent le même bilan. Ils déplorent la destruction progressive des infrastructures socio-économiques au vu et au su de tout le monde.

Les travaux d’installation des réseaux de communication, des câbles électriques ou de tuyau d’eau sont à l’origine de la destruction de certaines parties des voiries de la mairie de Bujumbura.
Une responsabilité partagée ?
Les administratifs à la base et les habitants de ces quartiers pointent du doigt les sociétés de télécommunications, en l’occurrence la BBS, l’Onatel et la Regideso. «L’installation des réseaux de télécommunications, câbles électriques ou tuyaux d’eau sont à l’origine de l’état désastreux de ces routes», affirment-ils. Le directeur général de l’Agence Routière du Burundi (ARB) accuse aussi certains propriétaires des parcelles d’être également responsables du délabrement de certaines routes suite aux exploitations illégales.
Face à cette situation, le maire de la ville de Bujumbura CP Jimmy Hatungimana dit constater amèrement cette situation. « C’est un sentiment de regret que nous éprouvons face à cela », indique le maire de la ville. Il explique que la Mairie fait le constat mais qu’il n’a pas le pouvoir de forcer à ces sociétés à réparer ces voiries. Il indique que c’est le devoir de l’ARB de prendre les choses en mains.
Les concernés se rejettent la responsabilité
La BBS s’en lave les mains. Dr Ir Jérémie Hageringwe, directeur général de cette institution indique que son institution demande d’abord l’autorisation à l’ARB avant d’effectuer n’importe quel travail d’installation. Il indique également qu’après les travaux d’installation, leurs ingénieurs en génie civil et les experts en travaux routiers se chargent de remettre les infrastructures à l’état initial. Comme le dit le DG de BBS, cette institution passe souvent des marchés et l’entreprise contractante s’engage à remettre les infrastructures à l’état initial. Il justifie que sa société est accusée à tort. « Il y a souvent confusion. BBS n’est pas la seule société qui utilise les infrastructures routières par ses travaux d’installations. Il faudra chercher l’origine ailleurs », confie-t-il.
Contacté par téléphone, le DG de la Regideso lui aussi défend son institution sur un ton ferme. « Je reçois les appels tous quotidiens des responsables locaux pour les manquements de la Regideso et je corrige. Personne ne m’a encore signalé ces cas », explique le DG de la Regideso, Dr Ir Jean Albert Manigomba. Il informe cependant qu’il va prendre les choses en main et vérifier si ces accusations sont fondées ou pas.
Quant à l’ONATEL, la rédaction de Burundi Eco a essayé de joindre ses responsables, mais en vain.
L’ARB est au courant
Dr Ir Régis Mpawenayo, directeur général de l’ARB reconnait que c’est son institution qui accorde l’autorisation à ces sociétés d’effectuer des travaux d’installation. Il fait savoir également qu’ils sont informés des manquements qui sont enregistrés dans la réparation de ces voiries. Il pointe du doigt le manque de professionnalisme de la part des techniciens de ces sociétés. « Normalement, c’est l’ARB qui devrait s’occuper de ces travaux de réparation. Mais faute de loi précise pour imposer quoi que ce soit ou punir, la tâche s’avère difficile », explique le DG de l’ARB. Il indique cependant qu’un projet de loi est en cours de préparation pour mettre les choses au clair.
Toutefois, si rien n’est fait dans l’immédiat, les parties endommagées par ce genre de travaux pourraient entrainer la destruction des infrastructures concernées. Et le coût de l’inaction sera extrêmement élevé.
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