Au Burundi, il s’est toujours observé une certaine réticence par rapport à l’introduction d’une nouvelle variété de culture. Dans la plupart des cas, elles sont jugées selon leurs potentiels de production et leurs saveurs. Les semences de maïs hybride subventionnées par le Gouvernement du Burundi constituent une exception. Elles font partie de ces rares cultures introduites de l’extérieur du pays, mais qui ont quand même pu gagner la confiance des agriculteurs. Mais elles ont encore un pari à gagner, celui de satisfaire les consommateurs
Les semences de maïs hybride subventionnées par le gouvernement du Burundi étaient jadis importées de la Tanzanie au prix de 4000 FBu le kilo comme signale par un multiplicateur des semences. Cette nouvelle variété est connue surtout pour sa grande productivité.
Nous sommes en pleine période de récolte. Certains agriculteurs ont déjà récolté, d’autres pas encore. Mais ils se disent tous satisfaits de leurs récoltes. « Les semences de maïs hybrides sont les meilleures. Je suis agriculteur depuis longtemps, mais c’est la première fois que j’expérimente une variété productive à la manière du maïs hybride. De même, dans notre coopérative, nous n’avions jamais récolté de telles quantités de maïs auparavant », se réjouit Ernest Gahwayi, responsable d’une coopérative de la colline Gatika, dans la commune de Busiga. Il nous a fait savoir que même s’ils n’ont pas encore récolté le maïs hybride cultivés sur un espace de 8 hectares, la récolte qu’ils attendent n’a rien à voir avec le capital investi et elle sera certainement meilleure que les récoltes antérieures.

Le maïs constitue un aliment de base pour la plupart des Burundais.
Y aurait-il des débouchés ?
Cette nouvelle culture a été essayée par pas mal d’agriculteurs en tant que coopératives, mais aussi en tant qu’individus. La question qu’on se pose est de savoir si toute la récolte sera destinée à la consommation locale. La question du marché d’écoulement semble ne pas faire peur aux agricultures. « Même si nous sommes beaucoup à avoir produit cette variété de maïs, ce n’est pas sûr que nous allons couvrir toute la demande locale. Le maïs constitue un aliment de base pour la plupart des burundais. La preuve en est que le Burundi importait des milliers tonnes de maïs en provenance des autres pays, mais cela ne suffisait pas. Les prix pouvaient aller même jusqu’à 1200 FBu », précise cet agriculteur.
« Le prix n’est pas encore déterminé sur le marché, car nous sommes juste au début de la récolte. Mais nous espérons que notre maïs aura de la valeur et que l’agriculteur aura une rémunération substantielle », ajoute Monsieur Gahwayi.
Cependant, il demande au gouvernement de valoriser la production locale qui est souvent handicapée par les importations des graines de maïs qui la concurrencent.
Le choix varie selon les consommateurs
Le choix de la variété de graines de maïs à acheter varie d’un acheteur à un autre. Pour certains, les maïs hybrides sont choisis par ceux qui veulent la quantité mais, pour ce qui est de la qualité les cultures bio seront toujours les meilleures. « Les cultures bio seront toujours bio et les cultures hybrides seront toujours hybrides. Ils n’ont pas le même goût. En tout cas, j’achète les hybrides quand il n’y a pas de bio », raconte Pierre Niyondiko, un acheteur de graines de maïs rencontré à Musaga. Selon le nutritionniste Gilbert Nankwahafi, les hybrides comportent des modifications de substances nutritives.
Signalons qu’il a été signé le 18 janvier 2021 un décret portant mise en place de l’Agence Nationale de Gestion du Stock (ANAGESSA). Elle a pour mission la gestion de la production agricole, animalière et halieutique. Est-elle prête à accomplir sa mission dans le domaine agricole vu que la récolte du maïs est déjà disponible ?
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