Environnement

MAKIMBU : La solution innovante pour réduire la déforestation

Eric Ndayikeza, un entrepreneur dans le secteur des énergies renouvelables, a fondé MAKARA KIGAZI MBABURA BURUNDI (MAKIMBU). Cette entreprise révolutionnaire transforme des jantes de voitures hors d’usage en braseros et utilise les écorces de noix de palmiers à huile pour produire du charbon. Une innovation qui vise à ralentir la déforestation et à préserver l’environnement au Burundi

La stratégie de Ndayikeza vise principalement à réduire le nombre d’arbres abattus pour la cuisson, contribuant ainsi à ralentir la déforestation, un problème critique au Burundi.

«Igitangaza: igiti kivamwo amakara kiticiwe” est le slogan de la société Makara Kigazi Mbabura Burundi (MAKIMBU), fondée par Eric Ndayikeza. Cette société met en œuvre deux projets interconnectés. Le premier vise à produire du charbon à partir des écorces de noix de palmiers à huile. Le second concerne la fabrication de braseros de différentes sortes, fabriqués localement à partir de jantes de voitures hors d’usage. Cela permet de donner une seconde vie à ces matériaux et de les rendre compatibles avec le charbon produit par MAKIMBU.

Lorsque nous l’avons rencontré, il participait aux expositions organisées dans le cadre de la 6ème édition du Salon Industriel, qui s’est tenu à l’hôtel Source du Nil à Bujumbura du 4 au 7 septembre 2024.

Un substitut au bois de cuisson

Selon Ndayikeza, les Burundais pensent souvent qu’il faut abattre des arbres pour produire du charbon. « Nous avons une approche différente. Le charbon que nous produisons provient des coques de noix de palmier à huile », explique-t-il. Cette méthode permet de valoriser des produits souvent considérés comme des déchets.

Environ 90 % des ménages burundais utilisent du bois ou du charbon de bois pour la cuisson. La stratégie de Ndayikeza vise principalement à réduire le nombre d’arbres abattus pour la cuisson, contribuant ainsi à ralentir la déforestation, un problème critique au Burundi.

Des braseros à charbons écologique

Ces braseros produits par MAKIMBU sont de deux sortes. Il y en a ceux qui peuvent être couramment utilisés dans les ménages et ceux qui disposent d’un système de four. « Celui-ci est souvent utilisé pour les grillades et possède également un système de four, ce qui nous permet de cuire des gâteaux », explique-t-il en montrant un grand brasero dans lequel il grillait des viandes pour sa démonstration. Concernant la durabilité de ces charbons, cet innovateur nous a informés qu’ils sont bien plus efficaces que les charbons de bois. Ces braseros disposent également d’un système de réglage du feu.

Tous ces braseros peuvent utiliser les charbons produits par Makimbu à base de palmiers à huile. Comme l’a signalé Ndayikeza, pour ceux qui habitent dans une région où il n’y a pas de palmiers à huile, ces braseros restent toujours utiles. « Après avoir épluché des bananes, des pommes de terre, des patates douces ou des maniocs, il faut laisser leurs écorces sécher et les utiliser comme charbon dans ce brasero », dit-il. Les écorces de café peuvent également être utilisées comme substituts aux charbons de bois avec ces braseros.

La lutte contre la déforestation est une préoccupation majeure du gouvernement du Burundi. Comme le stipule l’article 156 de la loi budgétaire pour l’exercice 2024-2025, une exonération des droits et taxes est accordée sur l’importation des échafaudages métalliques, du bois brut, du gaz de cuisine et de ses récipients, ainsi que des appareils de cuisson à combustible gazeux.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Faire respecter les prix : Une mission impossible

Faire respecter les prix : Une mission impossible

Au mois de décembre dernier, un ultimatum de 15 jours a été donné au ministère en charge du commerce par le Président de la République du Burundi pour faire face aux défis liés à la spéculation sur les prix. Cependant, les prix n’ont pas été fixés dans le délai imparti. Ce n’est que le 27 mars 2025, trois mois après, que la ministre en charge du commerce a signé une ordonnance fixant les prix minimums et maximums d’une trentaine de produits de première nécessité tels que le riz, les haricots, la viande, la farine de maïs, les pommes de terre, etc.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 655

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

  • éditorial

    Faire respecter les prix : Une mission impossible

    Faire respecter les prix : Une mission impossible

    Au mois de décembre dernier, un ultimatum de 15 jours a été donné au ministère en charge du commerce par le Président de la République du Burundi pour faire face aux défis liés à la spéculation sur les prix. Cependant, les prix n’ont pas été fixés dans le délai imparti. Ce n’est que le 27 mars 2025, trois mois après, que la ministre en charge du commerce a signé une ordonnance fixant les prix minimums et maximums d’une trentaine de produits de première nécessité tels que le riz, les haricots, la viande, la farine de maïs, les pommes de terre, etc.
  • Journal n° 655

  • Dossiers Pédagogiques