L’Autorité de Régulation du Marché des Capitaux du Burundi (ARMC) a organisé, le 10 avril 2025, à l’Hôtel Source du Nil de Bujumbura, un atelier de renforcement des capacités destiné aux émetteurs potentiels du marché des capitaux. L’objectif était de démontrer qu’au-delà des méthodes traditionnelles de recherche de financements pour leurs projets, une alternative existe : le recours au marché des capitaux. L’ARMC a réaffirmé son engagement à accompagner les acteurs du marché à travers des initiatives de formation et de sensibilisation visant à favoriser une meilleure compréhension et une adhésion accrue aux mécanismes du marché des capitaux.

Dr Arsène Mugenzi, Directeur Général de l’ARMC : « Pour maximiser les opportunités qu’offre ce marché, il est crucial que les émetteurs potentiels maîtrisent les mécanismes de l’offre publique et les exigences liées à une introduction en bourse ».
Le marché des capitaux est un outil essentiel pour financer les investissements productifs et renforcer la compétitivité des entreprises. « Pour maximiser les opportunités qu’offre ce marché, il est crucial que les émetteurs potentiels maîtrisent les mécanismes de l’offre publique et les exigences liées à une introduction en bourse », a déclaré Dr Arsène Mugenzi, Directeur Général de l’ARMC.
Comme il l’a souligné, ce marché permet aux entreprises d’obtenir des fonds conséquents sur le long terme. Lorsqu’elles disposent de projets solides et porteurs de développement, elles sollicitent d’importants financements souvent difficiles à obtenir via les moyens traditionnels. Le marché des capitaux représente donc une solution efficace pour répondre à ces besoins.
Un atelier riche en échanges
Les thèmes abordés lors de cet atelier étaient entre autres « La constitution et la conduite de l’offre publique des valeurs mobilières » et « Le processus d’admission à la cote sur la Bourse des valeurs mobilières ». Développant le premier thème, Aubin Nkurunziza, chargé de la recherche et du développement à l’ARMC, a montré que l’offre publique des valeurs mobilières constitue une solution permettant aux entreprises de lever d’importants capitaux en vendant une partie de leur capital à des investisseurs publics, institutionnels ou particuliers sans les contraintes de remboursement immédiat associées aux prêts bancaires. Elle favorise le financement des projets stratégiques tels que l’expansion internationale, le lancement de nouveaux produits ou encore le développement des infrastructures.
Il a également expliqué que l’introduction en bourse renforce la notoriété, la visibilité et la crédibilité des entreprises grâce à l’attention médiatique et institutionnelle qu’elle génère. Cela augmente leur attractivité auprès des clients, partenaires et fournisseurs, tout en améliorant leur image de marque. En outre, les entreprises cotées bénéficient de la liquidité de leurs actions, permettant ainsi une valorisation des participations, une flexibilité pour de futures levées de fonds et une sortie attractive pour les actionnaires initiaux, tout en attirant de nouveaux investisseurs prêts à soutenir leur croissance.

L’introduction en bourse renforce la notoriété, la visibilité et la crédibilité des entreprises grâce à l’attention médiatique et institutionnelle qu’elle génère.
Quant à Pierre Damien Mpawenimana qui a exposé sur la bourse du Burundi (BSE), il a expliqué que l’introduction en bourse offre des avantages stratégiques significatifs, notamment l’augmentation de la trésorerie et du capital à long terme, facilitant ainsi la croissance, le fonds de roulement, la recherche et développement, et d’autres investissements majeurs. Les sociétés cotées jouissent d’une valorisation supérieure, d’une crédibilité accrue auprès des parties prenantes, et d’une visibilité internationale renforcée grâce à l’attention médiatique. Les actionnaires, quant à eux, bénéficient d’une meilleure liquidité et peuvent utiliser leurs participations pour garantir des financements supplémentaires.
Difficile, mais possible
Comme l’a signalé Dr Mugenzi, le marché des capitaux au Burundi fait face à plusieurs défis. Le premier est lié à sa nouveauté, étant encore peu connu des professionnels et des divers acteurs économiques. Cette situation est aggravée par l’absence de ce sujet dans les anciens programmes éducatifs, nécessitant un effort considérable de sensibilisation et d’éducation. Cependant, des initiatives ont été déjà entreprises dans ce sens et se poursuivent afin d’accroître cette sensibilisation auprès de différents groupes.

Cet atelier a été enrichi par une série de questions-réponses et les contributions de divers participants.
Un autre défi signalé par cette autorité est relatif à l’élargissement de la participation au marché des capitaux. Selon lui, il est important de comprendre que des fonds collectés auprès de nombreuses personnes, même en petites quantités, peuvent permettre de financer des projets de développement ambitieux. Certains investisseurs ont tendance à considérer leurs entreprises comme des biens strictement privés, sans ouvrir leur capital à d’autres contributeurs qui pourraient pourtant apporter des idées, des fonds supplémentaires et partager les risques.
Dr Mugenzi reste cependant optimiste, affirmant que ces défis peuvent être surmontés avec une contribution collective. « Ceci n’est pas un combat de l’Autorité de Régulation du Marché des Capitaux du Burundi seulement, mais de tout le monde », a-t-il conclu.
L’ARMC main dans la main avec les entrepreneurs
Cet atelier a été enrichi par une série de questions-réponses et les contributions de divers participants. Ces derniers ont exprimé leur gratitude envers l’ARMC pour cette initiative de renforcement des capacités. De son côté, l’ARMC a réaffirmé son dévouement à soutenir les acteurs du marché des capitaux par le biais d’initiatives de formation et de sensibilisation, avec pour objectif de promouvoir une compréhension approfondie et une plus grande adhésion aux mécanismes du marché des capitaux.
Il convient de rappeler que l’ARMC est une institution clé au Burundi, chargée de superviser et de réguler le marché des capitaux. Son rôle principal est de garantir un fonctionnement transparent et efficace du marché, tout en protégeant les investisseurs et en favorisant le développement économique du pays. L’ARMC joue un rôle central dans la mise en place des infrastructures nécessaires pour permettre aux entreprises et aux investisseurs de participer activement au marché des capitaux. Elle veille à l’application des réglementations, accompagne les acteurs économiques dans leurs démarches, et sensibilise les entreprises et le public aux opportunités offertes par ce marché. En outre, l’ARMC travaille à renforcer la confiance des investisseurs en promouvant la transparence et en facilitant l’accès aux financements à long terme.
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