Les filles boudent les sciences appliquées. Dans les écoles d’ingénieurs, elles ne représentent qu’à peu près 8% des effectifs. Pour l’association Femme Ingénieure Active pour le Développement Inclusif (FIADI en sigle), faut-il imaginer, à l’horizon 2020, un nouvel appel à l’arrêt des mythes, stéréotypes et clichés qui font perpétuer et justifient l’hégémonie et l’exclusivité masculine dans les domaines de l’ingénierie?
Cela fait des années que cela dure. Quoi qu’il arrive, à choisir, les étudiantes préfèrent les filières littéraires aux sciences appliquées. Une sorte d’axiome que l’association FIADI dont l’objectif est de promouvoir les métiers d’ingénieurs dans ce monde en mutation veut cesser. Et l’association « FIADI», qui vise à faire connaître aux jeunes filles les métiers d’ingénieurs a décidé d’inverser la tendance.

Jeannette Kaneza, fondatrice de l’association FIADI (à gauche avec casquette jaune sur la tête): « Je suis convaincue que le statut des femmes burundaises affronte les stéréotypes d’ores et déjà »
«Nous, les ainées avons la charge de convaincre les jeunes filles qu’ingénieur n’est pas un métier exclusivement destiné aux hommes.» indique Jeannette Kaneza fondatrice de l’association FIADI. L’objectif était ambitieux Car, dès le lycée, les jeunes filles se détournent des sciences appliquées. Et, qui plus est, elles ne brisent pas le plafond, sauf un petit pourcentage d’autres qui sont demandé en mariage. Et le projet de suivre les études supérieures est ajourné voire abandonné. Ce qui rend minime le pourcentage des femmes qui fréquentent les universités.
Ce métier n’est pas connu à l’intérieur du pays et les élèves n’y manifestent aucun engouement. Les stéréotypes et les mentalités traditionnelles sont une barrière qui fait que les filles boudent les sciences appliquées. En témoigne certains noms qui sont collés aux minimes filles qui fonts les sciences d’ingénieurs. « Garçonnet » par exemple. Selon la statistique effectuée par cette association dont Mme Kaneza est parmi les membres fondatrices, estime que sur le totale des étudiants inscrits à l’université du Burundi dans les facultés des sciences ingénieures, les filles représentent 8% seulement. Et cela durant l’année académique en cours.
Elle ajoute que si une entreprise veut se démarquer sur la scène du travail, elle doit mettre le profil féminin à la tête comme les objectifs du développement durable l’exigent.
Le tuyau est à percer
Comme le thème de la journée internationale dédiée à la femme est « Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes » Mme Kaneza est convaincue que le statut des femmes burundaises affronte les stéréotypes d’ores et déjà. En cette année 2020 où ce thème coïncide avec la nouvelle campagne plurigénérationnelle d’ONU Femmes, les grands coupables sont les stéréotypes. Une vision jeannette partage avec tant d’autres burundaises. Et, dans cette assertion, elle martèle que toutes les « filles doivent prendre conscience que « vouloir » égale « pouvoir».
Pour elle, le tuyau est à percer pour que ces discriminations qui ont été construites historiquement et qui perdurent socialement puissent changer. Par ailleurs, elle ne soutient pas le préjugé qui disent que « les filles seraient, pour nature, plus dociles, plus tournées vers la littérature et la communication, les garçons, par nature, seraient plus dissipés, plus doués par les sciences. L’école n’est qu’un des acteurs responsables du poids de ces stéréotypes. »
Enfin, elle invite toutes les femmes à prendre en compte cette année de 2020. Qu’elle soit pour la femme burundaise une année charnière dans le domaine de l’ingénierie.
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