Energie

Où en est-on avec la résorption du déficit énergétique ?

Seuls moins de 10% de la population burundaise ont accès à l’électricité. Pour pallier à ce défi, le gouvernement du Burundi avec ses différents partenaires poursuit son vaste programme de construction des centrales hydroélectriques et photovoltaïques. L’objectif visé est d’avoir une puissance électrique installée de 400 MW à l’horizon 2027. Un objectif qui sera certainement atteint selon Léonidas Sindayigaya, porte-parole du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines

« Le Burundi ne pourra développer ses services en général et particulièrement ses activités industrielles et minières, promouvoir le transport, les télécommunications et les TIC, le tourisme, la distribution de l’eau potable sans que l’énergie, surtout électrique ne soit vulgarisée en quantité et qualité suffisantes dans les milieux urbains et ruraux », lit-on dans le document stratégique du pays « Vision Burundi 2025 ».

D’après le Plan National de Développement 2018-2027, le Burundi aura besoin d’au moins 400 MW pour son industrialisation et 412 MW pour le secteur des mines. Avec les projets énergétiques en cours, on aura atteint une production de 245 MW d’ici 2026. A la même période le déficit énergétique sera évalué à 566 MW compte tenu des besoins.

Pour atteindre ce cap, le gouvernement du Burundi en collaboration avec ses partenaires est en train de réaliser différents projets de construction des centrales hydroélectriques et photovoltaïques.

Le gouvernement du Burundi avec ses différents partenaires poursuit son vaste programme de construction des centrales hydroélectriques et photovoltaïques.

Quid des chantiers des centrales hydroélectriques en cours ?

Les centrales hydroélectriques en cours de construction sont entre autres la centrale hydroélectrique érigé sur les rivières Jiji et Murembwe en commune Songa de la province Bururi. Cette centrale offrira 49,5 MW au réseau national d’électricité. Léonidas Sindayigaya, porte-parole du Ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines ne cache pas son optimisme. D’ici à la fin de l’année 2024, les turbines commenceront à produire l’énergie électrique, souligne-t-il.

Il y a aussi un projet de construction d’un barrage dit de souveraineté sur la rivière Mpanda. « Le gouvernement du Burundi a voulu construire une centrale hydroélectrique propre à lui », précise M. Sindayigaya. Cette centrale d’une capacité de 10,4 MW est construite à travers le système de partenariat public-privé (PPP). Il fait savoir également qu’après plusieurs perturbations, ce chantier va bientôt redémarrer.  Une autre centrale hydroélectrique est celle de Ruzibazi dans la province Rumonge qui va produire 15 MW. Au niveau de ce chantier, le taux de réalisation des travaux est de 60% et il est censé commencer à produire l’énergie electrique avec le début de l’année 2023.

Sur la rivière Kaburantwa de la province Cibitoke, une autre centrale hydroélectrique : Kabu 16 (érigée à 16km de la rivière Rusizi où se déverse la rivière Kaburantwa) est en cours de construction. Ce chantier avance à pas de tortue selon les propos de M.Sindayigaya «Nous avons beaucoup perdu dans ce projet. Nous avons eu le prêt en même temps que le Rwanda. Ce projet est exécuté par une même entreprise indienne dans ces deux pays, mais la centrale hydroélectrique rwandaise découlant de ce prêt fonctionne depuis 2017 », déplore M.Sindayigaya. Lors d’une descente qu’a effectuée le Premier Ministre accompagné de 5 ministres sur ce chantier, il a demandé au ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines d’y effectuer au moins chaque semaine une descente pour booster les travaux. Ce barrage produira 20 MW.

Il y a aussi des prévisions de construction des centrales hydroélectriques de Songa Energy sur les rivières Ruvyironza et Jiji. Le projet a été accepté. Les travaux commenceront dans les jours à venir. Sa contribution au réseau national sera de 11 MW.

Les centrales hydroélectriques régionales

En plus des barrages hydroélectriques nationaux, le Burundi va bénéficier de l’énergie électrique produite par les barrages qu’il partage avec les pays de la sous-région. On citera à titre d’exemple le barrage érigé sur Rusumo falls d’une capacité de 80 MW. Le Burundi en bénéficiera à peu près 27 MW. Les travaux de tirage d’une ligne électrique sont évalués à 80%. Le Burundi pourra commencer à utiliser l’énergie provenant de ce barrage à la fin de l’année 2021.

Le Burundi bénéficiera aussi de 200 MW dans le cadre l’interconnexion régionale. Un méga barrage éthiopien alimentera (6 450 MW) les pays de la sous-région dont le Burundi. Il y a un programme qui est en cours de tirer une ligne électrique à partir du Rwanda jusqu’à Gitega où l’énergie sera condensée. Il y a également des travaux de construction du barrage de Ruzizi III qui commenceront bientôt.    

Les chantiers des centrales photovoltaïques

Des centrales photovoltaïques sont en cours de construction. On peut citer entre autres le parc solaire de Mubuga dans la province de Gitega. Les travaux sont presque clôturés pour cette centrale photovoltaïque qui produira 7,5 MW. Les essais de raccordement au réseau national ont déjà commencé. La production de l’électricité peut commencer à tout moment, selon M. Sindayigaya.

Deux autres projets d’énergie solaire comme soleil Nyakiriza et Umuco w’iterambere sont en cours. Ces projets visent en grande partie les zones isolées où les raccordements au réseau national s’avèrent difficiles. Selon M. Sindayigaya, les énergies solaires ne devraient pas dépasser 20% de contribution au le réseau national.

Qui finance ces chantiers ?

Les fonds de construction de toutes ces centrales hydroélectriques et photovoltaïques proviennent en grande partie des prêts octroyés au gouvernement par ses différents partenaires. La centrale hydroélectrique de Mubuga est construite dans le système de partenariat public-privé (PPP). Il y a aussi des centrales construites dans le cadre du appelé Power Purchase Agreement. Elles sont construites par des privés et la Regideso leur achètera de l’électricité.  C’est le cas de Mubuga et Songa energy.

Les prévisions du gouvernement veulent que toutes les communes et tous les centres urbains de l’intérieur du pays soient alimentés en électricité d’ici 2025.

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A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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Le tableau s’assombrit

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Du jamais vu ; un déficit record a été enregistré depuis la création de l’Office Burundais des Recettes (OBR) en 2009, une institution chargée de maximiser les recettes. Un déficit de 110 milliards de FBu sur les 4 derniers mois de l’année budgétaire 2024-2025, déclaré par l’autorité compétente, ne peut pas passer inaperçu. Pire encore, parmi les causes évoquées pour expliquer cette diminution des recettes figurent des facteurs tels que le rôle crucial des agents chargés de maximiser ces recettes, la corruption et la complicité entre les contribuables et les agents, pour ne citer que ceux-là.

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