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PAGRIS : un bilan inspirateur au bout de 4 ans

Pendant 4 ans d’exécution, le Projet d’Appui à une Gestion Responsable et Intégrée des Sols (PAGRIS) de l’IFDC financé par le royaume des Pays-Bas enregistre un succès de 95%. Son évaluation positive est basée sur l’approche participative, inclusive et responsabilisante utilisée. Les bénéficiaires et les partenaires plaident pour la continuité du PAGRIS et la prise en compte des approches du projet par les autres bailleurs dont la vision est orientée vers la santé des sols. Cela ressort de l’atelier de capitalisation du PAGRIS qui s’est vendredi le 21 juin 2024 à Bujumbura

   Marcel Nibasumba, Directeur-Pays IFDC Burundi : « IFDC Burundi à travers le projet PAGRIS apporte sa pierre à l’édifice afin de cheminer vers une agriculture de précision » .

Selon Marcel Nibasumba, Directeur-Pays du Centre International pour la Fertilité des sols et le Développement Agricole (IFDC) Burundi, le projet PAGRIS financé par le royaume des Pays-Bas au Burundi depuis 4 ans est maintenant le flambeau de la vision de l’IFDC. Celle-ci consiste à avoir des sols sains pour assurer une sécurité alimentaire dans le monde et un environnement durable.

Il affirme que le pays a besoin d’optimiser ses potentiels de production afin de nourrir sa population qui ne cesse de croître. « Cela n’est possible que si les sols sont dans les conditions idéales d’assurer le potentiel productif des plantes et de libérer ses nutriments », fait remarquer le Directeur-Pays de l’IFDC Burundi.

Au Burundi, explique-t-il, cette productivité des sols est encore à un seuil très bas. « Si on prend un exemple du maïs, le rendement moyen national se situe autour de 800 kg par hectare alors qu’on peut atteindre 2 tonnes à 3 tonnes par hectare pour les variétés composites et 5 à 6 tonnes par hectare pour les variétés hybrides », indique-t-il.

Cheminer vers une agriculture de précision

M.Nibasumba précise que les raisons de la productivité non optimale des agriculteurs Burundais sont multiples. Il cite principalement les raisons socio-économiques, c’est-à-dire le pouvoir d’achat qui limite l’accès aux intrants agricoles (semences, engrais, eau).

« Cette complexité est accentuée par le manque de connaissances des agriculteurs burundais et parfois, des techniciens qui ne sont pas à jour avec la recherche et les nouvelles innovations dans le secteur », déplore-t-il avant de renchérir que c’est la raison pour laquelle l’IFDC Burundi à travers le projet PAGRIS et grâce au financement de l’ambassade des Pays-Bas au Burundi à apporter sa pierre à l’édifice en impliquant tous les acteurs des systèmes alimentaires comme les chercheurs et le secteur privé afin de cheminer vers une agriculture de précision.

En consultation avec les services habilités du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE), indique le Directeur-Pays de l’IFDC Burundi, PAGRIS est en train de soutenir la modélisation agricole qui va permettre à un agriculteur de tomates à Rugombo dans la province de Cibitoke de savoir comment produire mieux en suivant des recommandations scientifiques de fertilisation de son sol. Celles-ci sont souvent différentes des recommandations pour un agriculteur de thé de Matongo dans la province de Kayanza.

Et de se réjouir : « Je salue à juste titre donc le rôle important que notre ministère a joué pour faciliter toutes les démarches de PAGRIS dans la mise en œuvre de ce projet ».

Résultats de la combinaison des efforts

« L’aboutissement heureux du projet PAGRIS montre l’importance que doit avoir tous les acteurs du système alimentaire afin d’atteindre un but commun. N’eût été la coopération et le dévouement du gouvernement, du bailleur, des coordinateurs des organisations locales, des scientifiques, des staffs de terrains, cette étape n’aurait pas été pas à l’ordre du jour », notifie M.Nibasumba.

Il insiste sur le fait que le travail du PAGRIS dans la restauration des sols à travers l’approche intégrée PIP, l’approche GIFS, l’appui institutionnel et le projet dolomie est à capitaliser, car c’est un investissement de la part du bailleur et du gouvernement.

PAGRIS, un projet qui s’aligne sur la vision du gouvernement

Clément Ndikumasabo, directeur général de l’aménagement du territoire et de l’irrigation rappelle que l’IFDC, le centre exécutant le projet PAGRIS est un partenaire de longue date. Le centre a toujours collaboré avec le MINEAGRIE à travers les différents programmes et projets d’envergure.

« Force est de remarquer que les activités des projets et programmes exécutés par l’IFDC et ses partenaires s’alignent sur les priorités du gouvernement en général et du MINEAGRIE en particulier », déclare-t-il.

M.Ndikumasabo évoque notamment l’encadrement des agriculteurs dans la zone d’intervention du projet, l’appui aux institutions de recherche, l’élaboration des cartes de la fertilité des sols du Burundi qui ont permis de connaître de façon spécifique le degré d’acidité des sols et les besoins en éléments nutritifs pour chaque zone agro écologique.

Photo de famille

Cela sans oublier le projet dolomie qui a permis de corriger l’acidité d’une grande partie des sols là où le projet est implémenté ainsi que l’élaboration et la facilitation de la vulgarisation du DOSABV qui s’inscrit dans le programme de EWE BURUNDI URAMBAYE.

Le directeur général de l’aménagement du territoire et de l’irrigation confirme que ces actions s’alignent sur le Plan National de Développement du Burundi (2018 à 2027), la Vision du Burundi 2040-2060, la Stratégie agricole nationale 2018-2027 (SAN 2018-2027), le Document d’Orientation de la Politique Environnementale, Agricole et d’Elevage (DOPEAE) ainsi que le Programme National de Subvention des Engrais au Burundi (PNSEB).

Et de faire savoir : « Nous sommes très intéressés par le thème du jour stipulant des sols sains pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle durables ainsi que l’augmentation des revenus. C’est un thème qui correspond à celui du Président de la République du Burundi : Que chaque bouche ait a mangé et chaque poche ait de l’argent ».

Une réussite à 95%

Micaël BEUN, coordonnateur du projet PAGRIS estime à 95% la réussite de ce projet qui tend vers sa clôture.

Toutefois, une extension de 4 mois avait été accordée au projet jusqu’en juin 2024. Cette extension vise la capitalisation des activités et des expériences de PAGRIS dans le but de pouvoir s’en servir dans le cadre des autres opportunités.

Il notifie que le projet couvre une zone d’intervention s’étendant sur 154 collines réparties dans 20 communes et dans 7 provinces (Bubanza, Bujumbura, Cibitoke, Gitega, Makamba, Muyinga et Rumonge pour les composantes 1 et 2, tout le pays pour la composante 3 (composante environnement favorable) et dans 44 communes de 14 provinces pour le projet pilote dolomie.

M.Micaël BEUN signale que les principaux résultats atteints par PAGRIS sont entre autres le fait que 100 000 ménages agricoles ont été directement touchés. Ce qui augmente la productivité et les revenus de 25% de ces ménages et améliore l’accès aux marchés d’intrants et leur résilience face aux chocs.

De plus, 260 000 ménages agricoles ont été indirectement touchés. Ils apprennent la technologie via le transfert des connaissances acquises par le biais du matériel de formation fourni par le projet.

« Actuellement,22 000 hectares de terres agricoles sont sous des pratiques plus intégrées et plus durables, 14 000 hectares de terres connaissent une gestion écologiquement durable et effective tandis que 40 000 ménages burundais ont accès à la dolomie et luttent efficacement contre l’acidité du sol », souligne-t-il.

M.Micaël BEUN avise que des réunions de capitalisation ont été organisées au niveau des communes et des provinces par le partenaire d’exécution des activités du projet TWITEZIMBERE. Ces réunions ont permis aux parties prenantes du projet de pouvoir constater la valeur ajoutée des approches auto promotionnelles et responsabilisantes utilisées, des réalisations, des résultats et des effets.

« Pendant les 4 ans de mise en œuvre du projet PAGRIS, plusieurs parties prenantes ont contribué dans la mise en œuvre des résultats des 4 composantes comme : la composante parcelle, la composante bassin versant, la composante environnement institutionnel favorable et le projet dolomie », poursuit-il.

Le projet est exécuté en consortium avec Twitezimbere et Wageningen Environmental Research. D’autres partenaires comme ISABU, Université du Burundi, Université de Ngozi, Ecole Normale Supérieure (ENS), Université Polytechnique de Gitega (UPG), DFS, DGRIDS, ITAB et CEM ont été associés à la mise en œuvre du projet PAGRIS.

Et de conclure : « Depuis 2020, PAGRIS, dans ses composantes 1 et 2, travaille dans 7 provinces avec une couverture de 154 collines dont 42 initiales et 112 d’extension. Une superficie de 131 420 hectares s’étendant sur 755 sites a été touchée. A la fin du mois de décembre 2023, un effectif de 94 250 ménages a été encadré par le projet ».

PAGRIS, un projet modèle

Oswald Ntakirutimana, conseiller du gouverneur de la province de Muyinga chargé du développement félicite le projet PAGRIS qui a responsabilisé les bénéficiaires à la base. « Le projet a été aussi réalisé dans les délais raisonnables », reconnait-il avant de constater qu’à voir les bienfaits occasionnés par PAGRIS, dans la province de Muyinga, ce projet devrait s’étendre au-delà des 38 collines où il était mis en œuvre.

Vincent Bukuru, habitant la colline Mubimbi dans la commune de Mubimbi en province de Bujumbura est agriculteur-chercheur. Trentenaire et père de 4 enfants, il certifie qu’avant de connaître PAGRIS, il ne parvenait pas à récolter 50 kg de maïs sur 1Kg de maïs semé. Mais, avec la pratique des méthodes enseignées par PAGRIS, témoigne M.Bukuru, pour 1kg de maïs semé, il récolte entre 250 et 300 kg.

L’atelier du 21 juin avait été organisé pour montrer aux participants les approches auto promotionnelles responsabilisantes utilisées par le projet PAGRIS lors de la mise en œuvre de ses activités, les résultats atteints au cours de ces 4 dernières années, les contraintes, les défis et les alternatives de solutions proposées ainsi que les leçons apprises.

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