Le Projet d’Appui à l’Inclusion Financière Agricole et Rurale du Burundi (PAIFAR-B), un projet du gouvernement financé par le FIDA, a atteint, à sa deuxième année de mise en œuvre effective sur le terrain, les ménages les plus vulnérables. Le Mécanisme d’Accompagnement et de Soutien Inclusif (MASI) introduit à cette occasion a affiché de bons résultats. Les bénéficiaires du MASI recevaient une somme de 75 mille FBu par mois pour améliorer leur alimentation et financer des Activités Génératrices de Revenus (AGR). Malheureusement, cela n’a duré que 5 mois. Les bénéficiaires plaident pour la reprise du MASI
Depuis 2020, 5.000 ménages vulnérables de 5 provinces, à savoir : Bubanza, Cankuzo, Gitega, Kayanza et Rutana bénéficient du MASI. Ce mécanisme du PAIFAR-B appuie ces ménages par un accompagnement de proximité (coaching/mentoring) et par une éducation financière assuré par un prestataire spécialisé en la matière.
Parmi les ménages cibles, 405 sont des ménages des autochtones (Batwa), 2.663 sont des ménages dirigés par les femmes, 2.337 sont des ménages dirigés par les hommes et 1.985 sont des ménages dirigés par les jeunes. L’objectif du MASI est de réduire le niveau de pauvreté par l’amélioration de la sécurité alimentaire, du niveau de revenu monétaire et plus tard aux services d’épargne et de crédit.
Les ménages vulnérables de Cankuzo témoignent
« Mon mari m’a abandonné en même temps que nos 3 enfants, il y a de cela 10 ans. Il est parti en Tanzanie », regrette Espérance Ntanoboka, une quadragénaire de la colline de Rukwega, commune Mishiha dans la province de Cankuzo avant d’annoncer que la gestion du ménage a été pour elle un casse-tête.

Espérance Ntanoboka de la colline Rukwega, commune Mishiha dans la province de Cankuzo : « Le PAIFAR-B nous accordait mensuellement une somme de 75 mille FBu. Même si cela n’a duré que 5 mois, il m’est arrivé de penser que je suis un fonctionnaire de l’Etat ».
« Qu’à cela ne tienne », martèle-t-elle. Le PAIFAR-B est venu à mon secours. « Imaginez que ce projet nous accordait mensuellement une somme de 75 mille FBu. Même si cela n’a duré que 5 mois, il m’est arrivé de penser que j’étais un fonctionnaire, surtout que cet argent était reçu via la Coopérative d’Epargne et de Crédit (COOPEC) de Mishiha », informe-t-elle.
Mme Ntanoboka informe que l’argent reçu au cours des deux premiers mois a été utilisé pour subvenir aux besoins de la famille, notamment l’achat des vivres. « L’argent obtenu pour la troisième fois a été employé pour acheter une chèvre et pour faire soigner mon enfant atteint d’une maladie oculaire », se réjouit-elle avant de marteler que l’argent décroché pour la quatrième et la cinquième fois n’a été affecté qu’à l’achat des tuiles pour changer le toit de sa maison qui était couverte de paille.
Mme Ntanoboka déplore que 5 mois après le robinet ait été coupé et qu’elle est retournée dans la situation de misère.
Damien Nsanzerugeze de la même colline reconnait que PAIFAR-B l’avait secouru. Le quinquagénaire, père de 6 enfants avoue qu’avant l’intervention de PAIFAR-B, il parvenait à peine à trouver de quoi mettre sous la dent.
« Le jour où j’avais eu beaucoup d’argent dans ma poche, j’avais eu 20 mille FBu. Par contre, lorsque j’ai été appuyé par le PAIFAR-B, au premier coup, j’ai empoché 75 mille FBu. Une première dans ma vie », applaudit cet homme abandonné par son épouse il y a de cela plus d’une année.

Damien Nsanzerugeze de la colline Rukwega, commune Mishiha dans la province de Cankuzo : « Le jour où j’ai eu beaucoup d’argent dans ma poche, j’ai eu 20 mille FBu. Par contre, lorsque j’ai été connecté à PAIFAR-B, au premier coup, j’ai empoché 75 mille FBu. Une première dans ma vie ».
D’après M. Nsanzerugeze, la première fois qu’il a encaissé de l’argent de la part du PAIFAR-B, il s’est approvisionné en vivres.
Et de renchérir : « L’argent reçu par après a été affecté à l’achat d’un lopin de terre. Je me rappelle que la première propriété que j’ai achetée mesurait 20 mètres de large sur 30 mètres de long. Ce qui m’a permis d’avoir ma propre production agricole ».
Les ménages des vulnérables de Kayanza soulagés
« Le projet PAIFAR-B est venu pour secourir les ménages les plus vulnérables », confirme Claudette Nzikoruriho, une autochtone de la colline Gahahe, commune Kayanza dans la province de Kayanza.
La trentenaire et mère de 5 enfants annonce qu’avant l’appui du PAIFAR-B, elle vivait dans une extrême pauvreté.
« Ce projet est venu au moment opportun. Grâce à lui, je suis parvenu à encaisser 75 mille FBu par mois pendant 5 mois.
Mme Nzikoruriho, indique qu’elle pratique actuellement le commerce des cannes à sucre. « Si j’achète de la canne à sucre d’une valeur de 10 mille FBu par jour, j’enregistre un bénéfice de 3 à 4 mille FBu », dit-elle. Et de poursuivre que c’est grâce à ce transfert d’argent de la part du PAIFAR-B, qu’elle s’est aussi acheté une Carte d’Assistance Médicale (CAM)».
Quant à Sylvie Harerimana « N’eut été PAIFAR-B, mes enfants ne seraient pas retournés à l’école. Par ailleurs, ils ne mangeaient qu’une seule fois par jour voire passaient toute la journée sans trouver de quoi mettre sous la dent », témoigne-t-elle.
Mme Harerimana précise qu’avec les 375 mille FBu lui accordés par PAIFAR-B pendant 5 mois, elle a intégré un groupe de caution solidaire. « Nous nous sommes regroupés au nombre de 31. Maintenant, nous pouvons contracter un crédit. Cela a même apporté des résultats, car je me suis procuré une chèvre et un porc », précise-t-elle.
Charles Nyandwi, habitant la colline Gahahe, commune et province de Kayanza affirme que l’argent leur octroyé par le PAIFAR-B lui a été d’une grande utilité. Ce quinquagénaire, père de 4 enfants souligne que par cet argent, il parvenait à nourrir son ménage.
Par ailleurs, se félicite-t-il, « j’ai touché, sur une période de 5 mois, une somme de 375 mille FBu. Avec cet argent, j’ai cultivé le maïs. Par après, j’ai acheté un lopin de terre d’une valeur de 200 mille FBu, une chèvre et un porc », fait-il remarquer.
Bora wapewe mitaji badala ya kuwazoelesha hela ambayo hawatadumu nayo.iwawaletea ulemavu.