Les éleveurs de la région de la province Muramvya, Kayanza et Cankuzo se réjouissent de l’appui du PAIFAR-B, un 12ème projet du gouvernement financé par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA). Ils témoignent qu’ils se sont familiarisés avec les produits et services financiers offerts par les Institutions de Microfinances (IMFs) et qu’ils comptent continuer sur le chemin de l’inclusion financière même après la clôture du projet
Dans l’édition précédente (Burundi Eco n° 525), nous sommes revenus sur les cris de joie lancés par les agriculteurs pour se vanter des appuis du Projet d’Appui à l’Inclusion Financière Agricole et Rurale du Burundi (PAIFAR-B) dans les provinces ci-haut citées.
Il est financé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), avec un financement global de 38,6 millions de USD. Cela afin de contribuer à l’augmentation des revenus des ruraux pour une réduction durable du niveau de la pauvreté.
C’est le tour des éleveurs de témoigner les faits marquants des interventions de PAIFAR-B à sa 4ème année d’exécution.
Ainsi, celui-ci ne cesse de renforcer l’inclusion financière des populations rurales, en comblant les écarts entre la demande et l’offre des services financiers et non financiers.
Les éleveurs confirment que grâce au PAIFAR-B, le cheptel a augmenté, les enfants boivent du lait, les champs sont fertilisés par les engrais organiques issus de la bouse des vaches, …

Acqueline Niyonkuru, veuve, mère de 5 enfants, habitant la colline Kiziguro, commune Bukeye, province de Muramvya: «Le PAIFAR-B a remplacé mon époux. Elle m’a facilité l’accès au crédit et m’a procuré une vache, une chèvre et 2 chevreaux ».
Muramvya dans l’allégresse
« Le PAIFAR-B nous a familiarisé avec les pratiques bancaires. Collaborant depuis 2019 avec ce projet, celui-ci a connecté la Coopérative pour l’Autodéveloppement Populaire (COAP Rugemangango) avec la Mutualité d’Epargne et de Crédit (MUTEC). Elle a facilité ladite coopérative à l’accès aux crédits. Parmi les acquis figurent 315 têtes de bétail et 790 porcs et chèvres », se réjouit Callixte Ndayishimiye, président de la COAP Rugemangango.
« Le PAIFAR-B relève la situation économique des veuves », explique Acqueline Niyonkuru, veuve, mère de 5 enfants, habitant la colline Kiziguro, commune Bukeye, province de Muramvya et membre de la coopérative « Sangwa Ikigori ».
La sexagénaire affirme qu’elle était habituée aux appuis du Projet d’Appui à l’Intensification et à la Valorisation Agricoles du Burundi (PAIVA-B), un autre projet du gouvernement financé par le FIDA qui s’est clôturé en 2018. Ce projet a construit, pour la coopérative dont elle est membre, un hangar et a dispensé quelques formations sur les pratiques agricoles.
Pour elle, le PAIFAR-B est incontournable. « Grâce à lui, j’ai ouvert un compte à la Coopérative d’Epargne et de Crédit (COOPEC) de Bukeye. De plus, il nous a formé sur l’élaboration du dossier de demande de crédit et nous a même facilité l’accès aux crédits », se délecte Mme Niyonkuru.
Et de renchérir : « Au début, j’ai obtenu un crédit de 100 mille FBu à la COOPEC de Bukeye et j’ai directement acheté un porc. Ensuite, j’ai obtenu un crédit de 200 mille FBu et j’ai acheté une chèvre. Enfin, j’ai contracté un crédit de 400 mille FBu et j’ai vendu les porcs et les chèvres en ma possession pour compléter les 400 mille FBu. Cela dans l’optique de me procurer une vache. J’ai acheté par après une vache à 800 mille FBu. Pour le moment, j’ai une vache, une chèvre et 2 chevreaux ».
Elle avoue que le fumier organique obtenu à partir de la bouse des animaux élevés et utilisé dans la fertilisation des champs a permis l’augmentation de la production agricole. « D’ailleurs, le surplus est vendu. L’argent gagné est orienté vers le remboursement des crédits », se réjouit-elle.
« Le PAIFAR-B a amélioré mon niveau de vie », abonde dans le même sens, Languide Nahimana, veuve, mère de 9 enfants, habitant la colline Kiziguro, commune Bukeye, province de Muramvya, membre de la coopérative « Sangwa Ikigori ».
D’après la sexagénaire, les 2 porcs et 1 vache qu’elle élève ont été reçus comme un cadeau. « N’ayant pas fréquentée l’école, je ne savais pas que je pouvais avoir mon propre compte dans une institution financière. Je considérais que cette dernière était l’apanage des fonctionnaires. J’ai été vite désillusionnée par le PAIFAR-B. Elle m’a facilité l’accès aux crédits à la COOPEC de Bukeye. Au début, j’ai contracté un crédit et j’ai acheté un porc. Ensuite, j’ai contracté un crédit et j’ai acheté une vache », applaudit-elle avant d’ajouter que même si le PAIFAR-B va fermer ses portes, elle a son carnet de chèque et s’est familiarisée avec la COOPEC quitte à ce qu’elle va continuer à interagir avec cette coopérative d’épargne.

Languide Nahimana, veuve, mère de 9 enfants, habitant la colline Kiziguro, commune Bukeye, province de Muramvya: « PAIFAR-B a amélioré le niveau de vie de mon ménage. Il m’a familiarisé avec la COOPEC de Bukeye. Maintenant, je fréquente une institution financière que je considérais dans le temps comme l’apanage des fonctionnaires ».
Kayanza, les éleveurs dans la fierté des interventions du PAIFAR-B
« La coopérative « Tezimbere Ubworozi » de la colline Kibimba, commune Muhanga, province de Kayanza a été structurée par le Programme de Développement des Filières (PRODEFI). Celui-ci a d’abord octroyé le bétail aux membres de la coopérative », informe Polycarpe Misago, président de la coopérative « Tezimbere Ubworozi ». Ces membres sont pour le moment au nombre de 860. Et de poursuivre : « Le PRODEFI nous a également doté d’infrastructures et des équipements ainsi que d’un camion-citerne de transport de lait d’une capacité de 6 mille litres ».

Polycarpe Misago, président de la coopérative « Tezimbere Ubworozi » de la colline Kibimba, commune Muhanga dans la province de Kayanza : « Avec la collaboration de PAIFAR-B, la coopérative est parvenue à avoir un crédit de 49 millions de FBu en 2019, un crédit de 70 millions de FBu en 2020, un crédit de 190 millions de FBu en 2021 et un crédit de 300 millions de FBu en 2022 ».
Cependant, rappelle M. Misago, PRODEFI a clôturé ses activités. «Toutefois, la coopérative n’a pas été délaissée. Un autre projet dénommé PAIFAR-B est venu. Il a renforcé tout ce qui était sur place et a même amené des innovations. En témoigne les enseignements reçus sur la confection d’un dossier de demande de crédit et le fait de nous faciliter également l’accès à ces crédits », indique-t-il.
Selon M. Misago, tous les membres de la coopérative « Tezimbere Ubworozi » ont ouvert leurs comptes à la COOPEC de Muhanga. « Une trentaine d’entre eux ont déjà contracté un crédit à la COOPEC de Muhanga à titre personnel », se félicite-t-il.
M. Misago signale qu’avec l’appui du PAIFAR-B, la coopérative est parvenue à avoir un crédit de 49 millions de FBu en 2019, un crédit de 70 millions de FBu en 2020, un crédit de 190 millions de FBu en 2021 et un crédit de 300 millions de FBu en 2022. Tous remboursés. Ce qui a permis aux éleveurs d’augmenter le cheptel.
Et de faire remarquer : « La coopérative possède un Centre de Collecte de Lait (CCL). Celui-ci collecte et vend entre 1.000 et 1.500 litres de lait par jour. Malgré tout cela, au début des activités de la coopérative en 2016, celle-ci ne collectait que 150 litres de lait par jour ».
Dans la prochaine édition, nous allons vous parler des résultats du Mécanisme d’Accompagnement et de Soutien Inclusif (MASI), une approche initiée par le PAIFAR-B pour soutenir les ménages très vulnérables dans les régions Centre, Nord et Est.
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