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Pascasie Nahishakiye, une grande figure de Giheta

Cheffe de la colline Kaguhu, dans la commune de Giheta, province de Gitega, depuis bientôt 10 ans, Pascasie Nahishakiye est connue pour son combat contre la polygamie, les mariages illégaux, ainsi que pour la construction de ponts. Elle se distingue également par son talent en art poétique

Pascasie Nahishakiye, cheffe de la colline Kaguhu : « Administrer exige de la patience et du courage ».

Agée de 56 ans, veuve et mère de trois enfants, Pascasie Nahishakiye brigue un deuxième mandat en tant que cheffe de la colline Kaguhu, dans la zone Kabanga de la commune de Giheta, province de Gitega, au Centre du pays.

Elle explique qu’avant d’être élue cheffe de colline, elle était adjointe du chef de colline. Pour se faire élire à la tête de la colline, Mme Nahishakiye informe qu’elle a été encouragée par d’autres femmes regroupées dans un groupe de danse.

« Actuellement, je suis à la tête d’une colline ayant six sous-collines. Parmi les 13 personnes qui ont concouru pour administrer la colline, j’étais la seule femme. Les débuts n’ont pas été faciles. Certains collègues ont commencé à me sous-estimer, mais petit à petit, je me suis adaptée », se réjouit-elle avec un visage souriant.

Elle déplore que les femmes peinent à se présenter aux élections. Pourtant, martèle-t-elle, lorsque nous sommes dans les instances de prise de décision, notre voix compte. Dans le passé, il était difficile de participer aux instances décisionnelles en raison des traditions qui ne facilitaient pas cette participation. Aujourd’hui, témoigne Mme Nahishakiye, la législation nous accorde des acquis qu’il faut sauvegarder.

Du social et du développement

La cheffe de la colline Kaguhu se dit préoccupée par la polygamie et les mariages illégaux. « Je fais de mon mieux pour combattre la polygamie et les mariages illégaux. L’année dernière, j’ai aidé 12 ménages à officialiser leur mariage. En mai et juin 2024, j’ai fait de même pour 11 ménages afin de régulariser leur union. Pour ceux qui n’ont pas les moyens, je paie de ma propre poche. Un ménage paie 8 200 FBu pour régulariser son union », informe-t-elle, avant de rappeler qu’elle sensibilise les jeunes filles à ne pas se laisser manipuler par les hommes et les garçons. Ce qui permet d’éviter les grossesses non désirées et les maladies sexuellement transmissibles.

Mme Nahishakiye se dit inquiète du développement de sa colline et encourage les femmes à se regrouper dans des associations communautaires afin de devenir économiquement autonomes. « En outre, nous maintenons des liens avec les autres collines transfrontalières. En juin 2024, nous avons réhabilité trois ponts reliant la colline Kaguhu aux collines Munanira I et Munanira II, dans la commune de Rutegama, province de Muramvya », indique-t-elle.

Du leadership et de l’art

Pour ce qui la tient à cœur, Mme Nahishakiye avoue qu’elle aime servir en premier lieu son pays natal. Concernant la gastronomie, elle apprécie les bananes mélangées avec de la farine d’arachide. Quant aux boissons, elle préfère la bière « Primus », le lait et l’eau.

Mme Nahishakiye combine également son rôle administratif avec la poésie. Dans son art poétique, elle s’adapte selon les situations : fêtes de mariage, festivités officielles… Et de préciser : « J’encadre même un groupe d’enfants qui pratique la danse moderne et les danseurs intore»

La cheffe de la colline Kaguhu reconnaît que tout n’est pas facile. Pour un administratif, il arrive parfois que l’on juge certaines situations comme étant appropriées, tandis que d’autres les qualifient d’anormales. Ce qui exige de la patience et du courage.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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