Agriculture

Pastèque : La commune Rugombo, principal pourvoyeur ?

Rugombo est l’un des milieux où pousse la culture de pastèque. C’est une plante cultivée généralement dans des sols sablonneux et humides. Or, la plupart des marais de cette commune connaissent des problèmes d’irrigation pendant la période d’été. Même la vente de ce produit dans les marchés de la ville de Bujumbura fait face à certains défis

Quand on circule dans la ville de Bujumbura, il est rare qu’on ne rencontre pas la pastèque, surtout chez les femmes qui font le commerce ambulant. Celles-là trouvent principalement ce fruit au marché Ngagara II (dit Cotebu). Pour y accéder, elle provient généralement de l’intérieur du pays et Rugombo est l’un des grands fournisseurs de cette cucurbitacée. Ladite denrée est prisée grâce à sa chair hydratée et à son goût sucré. Révérien Nshimirimana, natif de la colline Gabiro-Ruvyagira, accomplit les travaux agricoles dans le marais situé à la 3ème avenue de la colline Mparambo II (commune Rugombo).  Il pratique la culture de pastèque depuis 5 ans.

Cette culture est produite trois à quatre fois par an, car trois mois suffisent pour la récolter et la consommer. C’est quelque chose qu’il a appris à Kigoma (Tanzanie). Pour lui, la pastèque est rentable, car elle fait vivre sa famille. « Quand les conditions naturelles sont bonnes, je peux gagner jusqu’à 3 millions de FBu sur un champ d’une superficie d’environ 50 ares », confie M. Nshimirimana. Mais il est difficile d’aller jusqu’au bout parce que les contraintes et les étapes à franchir sont multiples.

Bien que la pastèque soit savoureuse, sa production n’est pas du tout facile.

Les défis à relever

Premièrement, pendant l’été, le problème d’irrigation se pose avec acuité. La majorité des canalisations tracées dans ce marais pour faire parvenir de l’eau dans les champs sont sèches, car l’eau est distribuée d’une manière alternative. Cette eau est insuffisante surtout au cours de la période estivale. Tous les agriculteurs ne peuvent en aucun cas être satisfaits. Et le mauvais état des canalisations est également pointé du doigt. Pour remédier à cela, M. Nshimirimana engage des travailleurs pour arroser ses champs qui couvrent une superficie de 54 ares pendant deux mois pour un montant de 250 000 FBu.

Face aux préoccupations des agriculteurs, Gilbert Manirakiza, administrateur de la commune Rugombo fait savoir que sa commune a eu la chance d’avoir des partenaires qui aident la population à aménager les marais. Malheureusement, au fur du temps, quand les canalisations ne sont pas bien entretenues, elles n’acheminent pas les eaux comme il faut. Et cela s’aggrave par l’insuffisance de l’eau qui s’observe pendant l’été. Pour y remédier, l’administration locale organise régulièrement des travaux communautaires pour entretenir les marais aménagés.

Selon M. Nshimirimana, même les pesticides qu’on utilise ne sont pas efficaces face aux maladies qui attaquent les pastèques, car certains insectes ennemis des plantes sont très résistants. En plus de cela, il s’observe une spéculation liée à la vente des produits nécessaires à la fertilisation de la pastèque. En conséquence, le consommateur les trouve chers sur le marché.

Commercialisation de la pastèque

Les pastèques cultivées dans la commune de Rugombo sont généralement acheminées vers la ville de Bujumbura. Le marché Ngagara II en est la destination. Pour Nshimirimana, une bonne pastèque coûte entre 2 000 FBu et 5 000 FBu voire plus. Malheureusement, la production locale fait face à la concurrence des pastèques importées depuis la Tanzanie qui sont bon marché. Quand la pastèque tanzanienne rencontre sur le marché celle du Burundi, le prix de cette dernière baisse conséquemment. Un autre défi auquel les producteurs de pastèques font face c’est une taxation ambiguë au niveau du marché d’écoulement de Cotebu. « Quand j’apporte mes pastèques sur le marché, en plus des frais de déplacement, je suis obligé de payer les taxes susmentionnées tantôt pour le renforcement de la sécurité, tantôt pour assurer l’assainissement du marché, tantôt pour une mise en place d’une coopérative, etc. », confie M. Nshimirimana. Parfois, ces taxes sont payées en nature. Pour plus de précisions, nous avons essayé de contacter le commissaire du marché Ngagagara, II mais en vain.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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