Transport

Pénurie du carburant : Les agences de transport frappées de plein fouet

Les activités des agences de transport sont paralysées suite à la pénurie du carburant. Les conséquences sont fâcheuses.  Les propriétaires des agences de transport tentent tant bien que mal à s’adapter à la galère pour minimiser les pertes

Il est 9h 30 min dans la zone de Musaga de la commune Muha en mairie de Bujumbura. Les locaux dans lesquels exerçait l’agence Memento sont actuellement occupés par l’agence de transport Buragane Express qui opère vers le Sud du pays. « Ça fait plus ou moins deux mois que l’agence Memento a déménagé. La pénurie du carburant touche profondément les agences de voyage », fait savoir un gestionnaire de l’agence Buragane rencontré sur place. Selon ce gestionnaire, cette agence se rabat sur le marché tanzanien pour s’approvisionner en carburant.  «Vaut mieux en acheter à un prix élevé au lieu d’en manquer», ajoute-il.

A l’ancien marché central de Bujumbura, un bureau de Memento est fonctionnel. Il est 10 h. Un bus empruntant vers la ligne Kanyosha est garé en face du bureau fonctionnel de cette agence. Les agents ne délivrent même pas les tickets de transport aux clients. Il est aussi clair que les bancs qui servaient de repos pour les voyageurs en attente des bus ne sont plus utilisés. 

Au parking des agences de transport de Cotebu, l’affluence des bus de transport n’est pas au top malgré la diversité des agences sur place.

Au parking « Cotebu », une situation ne favorisant pas les voyageurs se remarque

Au parking des agences de transport de Cotebu, l’affluence des bus de transport n’est pas au top malgré la diversité des agences sur place. Les clients attendent de longues heures pour pouvoir voyager vers l’intérieur du pays. Des véhicules de types Probox et Hiace viennent en renfort pour transporter les voyageurs vers le Nord du Burundi et à des prix plus élevés.

Les files d’attente à cet endroit sont quasi inquiétantes. Les agents commerciaux qui vendaient les tickets ne sont plus là. Il en est de même pour les rabatteurs qui orientaient les passagers. 

Depuis 10 h 30 min, il aura fallu attendre plus de trois heures pour qu’un véhicule de l’agence Memento débarque. Alors que les voyageurs de Muyinga avaient des tickets de 13 h, les bus sont venus à 13 h 30 min.  Le constat est que cette agence a réduit ses itinéraires de transport. Les agents distribuent les tickets aux voyageurs empruntant les lignes Gitega-Karusi-Muyinga Muyinga et Ngozi-Muyinga.   

Même les autres agences de transport ne sont pas épargnées

La même situation s’observe aussi dans d’autres agences de transport comme Volcano. Un des chauffeurs de cette agence rencontrée à ce parking le 18 mai vers 8h fait savoir que les activités tournent au ralenti suite à la pénurie du carburant. Les revenus vont decrescendo suite à la pénurie du carburant. Pour ne pas continuer à rémunérer le personnel qui n’est pas à l’œuvre, un effectif non négligeable du personnel de cette agence a été mis au chômage. De plus, même ceux qui sont encore au travail perçoivent leurs salaires avec des retards.  

Nous ne voulons pas suspendre nos activités

Saidi Niyongabo, propriétaire de Memento Transport réfute les informations disant que son agence aurait suspendu les activités suite à la pénurie du carburant. « Même s’il s’observe une pénurie du carburant, nous ne comptons pas suspendre nos activités.  Au moment où les véhicules des privés roulent encore, on va aussi continuer les activités de transport », explique le patron de Memento Transport. 

M. Niyongabo affirme que la pénurie du carburant a perturbé les activités de sa société. « Nos clients ont été fidèles depuis le commencement. On doit rester près d’eux malgré les moments de crise. Qu’ils soient rassurés, les transports vont continuer à la normale ». Néanmoins, on doit faire face aux files d’attente qui s’observent devant les stations-services. 

Saidi Niyongabo trouve normal que l’agence de transport Memento réduit les itinéraires de transport. « En plein Covid-19, Kenya Airways a réduit de 6 à 2 ses vols vers Burundi. Ethiopian Airlines a aussi réduit ses vols vers Burundi. Il en est de même pour Rwanda Air », fait savoir le propriétaire de Memento. Et d’ajouter que la crise entre la Russie et l’Ukraine a touché le commerce mondial sans épargner le Burundi. 

Des stations-services uniquement pour les véhicules de transport en commun ?

Vu l’importance de ces agences de transport dans le développement du pays, les agences de voyage ont sollicité au gouvernement de mettre en place au moins deux ou trois stations-services pour servir les véhicules de transport en commun. Sinon, leurs activités seront paralysées. 

Innocent Nibizi, directeur général du transport au ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme indique qu’il est au courant de cette situation. Et, pour inverser la tendance, il fait savoir qu’on a adressé une correspondance au ministère ayant l’énergie dans ses attributions où on lui a demandé de prioriser les véhicules de transport en commun si le carburant est disponible. De plus, ce ministère est prié de préciser les stations-services servis afin que le ministère ayant le transport dans ses attributions se mette à l’œuvre pour prioriser les véhicules de transport en commun.

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Journal Burundi Eco.

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Le tableau s’assombrit

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Du jamais vu ; un déficit record a été enregistré depuis la création de l’Office Burundais des Recettes (OBR) en 2009, une institution chargée de maximiser les recettes. Un déficit de 110 milliards de FBu sur les 4 derniers mois de l’année budgétaire 2024-2025, déclaré par l’autorité compétente, ne peut pas passer inaperçu. Pire encore, parmi les causes évoquées pour expliquer cette diminution des recettes figurent des facteurs tels que le rôle crucial des agents chargés de maximiser ces recettes, la corruption et la complicité entre les contribuables et les agents, pour ne citer que ceux-là.

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