Société

Petit marché de Mutanga Nord : Calciné à jamais

Le petit marché de Mutanga Nord a été la cible d’un gigantesque incendie. Les ateliers de menuiserie n’ont pas été épargnés, causant ainsi d’énormes dégâts matériels. Le feu a consumé l’ensemble des meubles en confection, les planches, les machines laissant les exploitants dans le désarroi. Ils demandent sa réhabilitation

Une incendie a ravagé le marché des meubles à Mutanga Nord (Bujumbura). Tout a été réduit en cendres.

Un incendie de grande ampleur a été déclaré vers 2h du matin dans la nuit du 14 au 15 septembre 2024. Dès le matin, la mauvaise nouvelle s’est propagée comme une trainée de poudre surtout sur les réseaux sociaux. Les commentaires fusent de partout alors que les exploitants de ce marché réputé dans la fabrication des meubles sont dans la désolation totale. En un laps de temps, les flammes avaient déjà gagné les ateliers de menuiseries où meubles (lits, armoires, sofa, fauteuils, tables à manger, garde robes …) étaient rangées en attente d’être commercialisés. C’est une grande perte pour les menuisiers qui avaient tant investi dans ce métier. Tout cet arsenal a été réduit en cendres. Les exploitants n’ont rien sauvé. Les passants constatent désespérément l’ampleur des dégâts.

Un geste de solidarité envers les sinistrés

Au lendemain du drame, le maire de la ville de Bujumbura s’est rendu sur les lieux pour réconforter les personnes directement touchées par ce drame. Le maire de la ville de Bujumbura les a rassurés que des enquêtes seront menées pour identifier les causes de cet incident.

Pour les habitués des lieux, des centaines de menuisiers prestaient dans cet endroit. Il y avait même des ONGs qui soutenaient les jeunes en quête d’emploi pour une mission d’immersion pour apprendre le métier. Ce sont de vrais professionnels qui exercent depuis des années. Avec le temps, l’espace a vu venir des vendeurs du matériel de charpentier (scie, colle, mais aussi des couturiers pour confectionner les housses. C’était un vrai centre d’innovation, car les menuisiers avaient des catalogues et imitaient de temps en temps les meubles qu’ils téléchargeaient sur internet. Tout ce monde observe un chômage technique alors qu’ils vivaient de ce métier du jour au jour.

C’est vraiment dommage qu’on se retrouve désœuvrer avec tant de pertes à notre compte.  Les machines électriques installées à cet endroit ont été également touchées. L’ensemble du matériel est parti en fumée. Tout est à recommencer, commente un menuisier qui y preste depuis 2018. Il se joint à ses pairs pour demander un réaménagement rapide de cet espace pour reprendre service.

La malédiction

Pour les croyants, le feu symbolise la puissance éternelle au-delà des autres forces. Par contre, ce phénomène récurrent dans notre pays serait plutôt considéré comme une malédiction. Les incendies de marchés sont monnaie courante. Le mois dernier, le marché de Kamenge a échappé de justesse à un autre incendie. Le marché des planches de Jabe a été entièrement calciné il y a de cela deux ans. Le terrible incendie qui a ravagé l’ex-marché central de Bujumbura (en réhabilitation) reste gravé dans les mémoires.

La liste des bâtiments touchés par les incendies est longue. Dans l’entretemps, plusieurs galeries sortent de la terre même au niveau des quartiers résidentiels. Les systèmes anti-incedies là où ils existent ne sont pas du tout performants. Ce qui expose les exploitants aux dangers. Le mieux d’instaurer une assurance incendie obligatoire pour éviter ce genre de pertes évitables.

Quand la société civile s’en mêle

Dans la foulée des évènements, l’AJAP a publié sur son compte twitter ce qu’elle qualifie d’Acte de Condamnation et de Solidarité. Elle condamne fermement cet acte de vandalisme qui a entraîné d’importants dégâts matériels.  En tant qu’organisation engagée pour le progrès et les droits humains, elle dénonce et décourage cet acte destructeur qui plonge plusieurs familles dans l’incertitude économique et dans la pauvreté.

Cette organisation de la société civile appelle les autorités compétentes à renforcer les mesures de sécurité dans les zones commerciales du pays afin de garantir un environnement sûr pour les commerçants et les citoyens en général, afin d’éviter que de tels incidents puissent se reproduire dans l’avenir. L’AJAP est prête à collaborer avec les autorités et les autres acteurs de la société civile pour apporter son soutien aux victimes et prévenir de futurs incidents similaires.

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A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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