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Pnud Burundi en action dans la promotion de l’innovation et l’entrepreneuriat des jeunes

Dans l’objectif de promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat des jeunes, le Pnud Burundi en collaboration avec les ministères en charge des technologies de l’information et de la communication, de la jeunesse et du commerce a organisé une foire sur l’innovation et l’entrepreneuriat.  Vingt jeunes au total ont présenté leurs projets dans des domaines variés. Ils demandent des appuis techniques et financiers pour contribuer au développement du pays. Les chevronnés dans l’entrepreneuriat demandent aux jeunes de changer de mentalités et de vaincre la peur d’innover pour gagner le pari dans l’entrepreneuriat   

En collaboration avec les ministères en charge des technologies de l’information et de la communication, de la jeunesse et du commerce, le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud Burundi) a organisé une foire sur l’innovation et l’entrepreneuriat qui se déroule du 23 au 26 novembre 2021 au Boulevard de l’Indépendance.

Mme Nicole Kouassi, Représentante résidente de Pnud Burundi : « L’objectif est de montrer que le Pnud et le gouvernement soutiennent les jeunes Burundais qui sont acteurs et initiateurs du développement du Burundi ».

Quid du thème de la foire ?

Le thème de cette foire est « Innovation, entrepreneuriat et leadership des jeunes, moteur du développement du Burundi ». Lors d’un point de presse organisé lundi le 22 novembre 2021, Mme Nicole Kouassi, Représentante résidente du Pnud au Burundi a fait savoir que l’objectif est de montrer que le Pnud et le gouvernement soutiennent les jeunes Burundais qui sont acteurs et initiateurs du développement du Burundi.  Après avoir lancé un appel à candidature pour les innovations de ces jeunes, 759 jeunes venant de tout le territoire national ont répondu à cet appel.

Deux semaines de coaching à Bujumbura par Pnud Burundi

« Parmi les projets présentés par les 759 jeunes, nous en avons sélectionné 38 », précise Kouassi.  Les jeunes sélectionnés ont bénéficié de deux semaines de coaching à Bujumbura pour renforcer leurs capacités et leur leadership et mieux présenter et vendre leurs projets. Les 38 projets ont été sélectionnés selon les critères qui sont entre autres l’innovation du projet, la pertinence du projet, la stabilité du projet, la conformité technique du projet, la faisabilité financière du projet et le genre. Les 10 meilleures initiatives dont 6 de la mairie de Bujumbura, 2 de Rutana, 1 de Karusi et 1 de Gitega ont été sélectionnées et ils présenteront leurs projets lors de la foire dans des domaines aussi variés qui sont entre autres les TIC, l’agriculture et l’élevage, l’environnement, la santé et la transformation agroalimentaire.  Parmi les 10 jeunes, 6 sont des garçons et 4 des filles.  Kouassi fait remarquer que les 10 autres jeunes qui ont été sélectionnés par le ministère ayant le commerce dans ses attributions présenteront leurs projets dans le domaine de l’entrepreneuriat également lors de cette foire. A cette occasion, Kouassi invite les partenaires au développement, les opérateurs économiques des secteurs tant public que privé et les autres qui souhaitent voir les capacités des jeunes Burundais de répondre à cet appel. «On va leur présenter les meilleures initiatives d’une grande importance», souligne- t- elle

Vingt meilleurs projets ont été présentés

C’est pour cela que 20 jeunes ont eu l’occasion de présenter leurs meilleurs projets au public mardi le 22 novembre 2021.  A titre illustratif, Ruth Nibitanga, responsable communication du projet «Leapa», a fait savoir que son projet est innovant. Selon elle, on compte aider les commerçants à pouvoir payer les marchandises facilement par une carte. Les commerçants auront des facilités pour exporter les produits dans le monde entier.  Elle s’inquiète du fait qu’actuellement les commerçants ne peuvent pas payer les marchandises par carte malgré l’évolution des TICs.  On ne peut pas non plus faire réserver une chambre par le biais de cette technologie. Avec son projet « Leapa», cette problématique sera résolue. Elle demande aux opérateurs économiques de l’aider dans la vulgarisation cette technologie, car elle est rapide, viable, moderne et sécurisée.

Des projets qui rentrent dans le secteur de la promotion de l’agriculture ont été présentés. Selon Benoît Mugumyabanga, représentant de la coopérative des producteurs biologiques, 95% des Burundais vivent de l’agriculture. C’est pour cette raison qu’on a pensé à mettre en place un projet qui utilise des méthodes pouvant booster la production agricole et combattre l’insécurité alimentaire.

Dans le domaine de l’environnent, des projets ont été aussi mis au podium par exemple le projet « Warrior Eco Green» dont la mission est de fabriquer des emballages biodégradables à base de bananiers comme l’indique Jorris Nduwimana qui représente cette société.

Le secteur de la santé n’a pas été reléguée aux oubliettes. Un projet dénommé « Entreprise Mpamagara» a été présenté. Comme le précise Dr Colombe Ndayizeye, on souhaite effectuer des consultations virtuelles. Une base de données médicales y relatives sera mise en place.

Ruth Nibitanga, responsable communication du projet « Leapa » : «Je demande aux opérateurs économiques de m’aider dans la vulgarisation cette technologie, car elle est rapide, viable, moderne et sécurisée».

Les jeunes demandent d’être soutenus

Tous ces jeunes innovateurs demandent aux partenaires techniques et financiers de les soutenir pour qu’ils puissent contribuer au développement du pays. Ils insistent sur cela car, parmi les défis qu’ils rencontrent, il y a le manque de financement et de compétences requises.  De plus, la sensibilisation est aussi une nécessité pour vaincre la peur d’entreprendre.               

Le gouvernement ravi de cette initiative du Pnud Burundi

Anicet Niyonkuru, secrétaire permanent au ministère ayant les TICs dans ses attributions s’en réjouit et remercie le Pnud Burundi de cette bonne initiative d’appuyer l’entrepreneuriat des jeunes qui ont des talents pouvant aider le pays à se développer. Selon lui,  une fois valorisés, ces talents leur permettront de combattre la pauvreté.  L’objectif du Pnud Burundi est de faciliter la mise en relation des jeunes avec les éventuels partenaires financiers ou investisseurs et les mentors.

Marie Louise Kamikazi du RIM : « Je demande à l’Etat et à ses partenaires techniques et financiers de mettre sur pied un fonds de garantie spécifique pour les jeunes, car les jeunes ont une place de choix dans le développement du pays ».

On ne nait pas riche, on le devient

Dans un panel organisé mercredi le 24 novembre 2021 sur le thème « Innovation et entrepreneuriat » dont les panélistes étaient Marie Louise Kamikazi, secrétaire exécutif du Réseau des Institutions de Microfinance (RIM),  Thierry Ndabigengesere,  DG de Great at Vision qui fabrique les toilettes mobiles et les produits de  nettoyage, Titus Osundina, représentant résident adjoint du Pnud Burundi et Protais Dushimirimana,  consultant-entrepreneur, fondateur de  Bumac et propriétaire de l’entreprise DITCO.

Selon ces panélistes, l’innovation et l’entrepreneuriat sont le moteur du développement.  Ils ont signifié qu’on ne nait pas en grand opérateur économique. On le devient.  A titre illustratif, Marie Louise Kamikazi du RIM a commencé par exercer de petites activités génératrices de revenus pour parvenir à nourrir sa famille. « Après mes études, j’ai mis en place une boutique qui me permettait de gagner 3000 FBu par jour. C’était dans les années 1995-1997.  Avec ce montant, je parvenais à nourrir ma famille.  Juste après, j’ai pratiqué l’élevage des poules.   En collaboration avec d’autres femmes, nous avons aussi créé une crèche-maternelle », laisse entendre Kamikazi. C’est par après qu’elle a embrassé la carrière des finances. « J’ai travaillé au Fonds de Promotion de l’Habitat Urbain et à la microfinance WISE», poursuit-elle.  Pour toutes ces raisons, Kamikazi a demandé aux jeunes de se donner corps et âme pour se créer de petits business. Et, petit à petit, ils deviendront de grands opérateurs économiques. Selon elle, il ne faut pas se presser. Néanmoins, il faut que les jeunes gardent l’objectif de se créer de l’emploi pour gagner de l’argent.

Le manque de financement, un défi majeur

Kamikazi sait que parmi les défis auxquels font face les jeunes entrepreneurs, il y a le manque de financement. Les taux d’intérêts sont élevés, car les établissements financiers s’approvisionnent eux aussi à des taux élevés.  Pour cette raison, elle demande à l’Etat et à ses partenaires techniques et financiers de mettre sur pied un fonds de garantie spécifique pour les jeunes, car les jeunes ont une place de choix dans le développement du pays. Ils constituent plus de 60% de la population selon les statistiques recueillies ici et là. Pour cette raison, on ne peut pas les laisser en arrière.  De plus, parce que le gouvernement a décidé qu’il faut désormais financer les secteurs porteurs de croissance à un taux de 8%, elle invite les jeunes à développer pareils projets. Sinon, elle a confié que les établissements financiers sont de commerçants comme les autres. Ils vendent de l’argent pour engranger des intérêts. « Ils ne te financent pas parce que tu es un jeune. Non. On regarde si ton projet est bancable pour ne pas tomber en faillite ». Elle leur demande donc de se familiariser avec les banquiers pour voir dans quelle mesure ils pourraient décrocher des crédits afin d’initier des projets générateurs de revenus.      

Protais Dushimirimana, consultant-entrepreneur, fondateur de Bumac et propriétaire de l’entreprise DITCO : « J’ai évolué petit à petit ».

Le fondateur de Bumac et de DITCO, n’est ce pas un modèle ?

Protais Dushimirimana, consultant-entrepreneur, fondateur de Bumac et propriétaire de l’entreprise DITCO abonde dans le même sens. Pour arriver au stade auquel il se trouve actuellement, cet opérateur économique a évolué petit à petit.  Après avoir terminé ses études secondaires en maths-physiques, il a postulé dans l’enseignement, mais en vain.  Suite au manque d’emploi, il s’est orienté dans l’entrepreneuriat. Inspiré par un réparateur de photocopieuses, il a appris et pratiqué la réparation des photocopieuses. Au début, il se déplaçait à pied pour exercer ce métier avec un sac à dos qui contenait l’outillage.  Après, il s’est acheté une moto pour se faciliter le déplacement, etc.  Et, actuellement, c’est un grand opérateur économique très reconnu ici au Burundi.

Pour Thierry Ndabigengesere, DG de Great at Vision, c’est sa mère qui a éveillé sa conscience pour qu’il puisse s’investir dans l’entrepreneuriat.  Sa mère recevait un montant de 40 000 FBu chaque mois pour nourrir sa famille constituée de 10 enfants. Nonobstant, elle essayait de fructifier ce montant à travers le commerce des légumes et fruits. C’est de cette façon que la culture entrepreneuriale s’est ancrée dans son esprit. Maintenant, il fabrique les toilettes mobiles pour promouvoir l’hygiène et l’assainissement au Burundi.

Emile Havyarimana, chef de service au ministère de l’EAC, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture : « le secteur de l’entrepreneuriat demeure au stade embryonnaire ».

La vie appartient à celui qui se réveille très tôt 

Titus Osundina, représentant résident adjoint du Pnud au Burundi demande aux jeunes de changer de mentalités, car l’Etat ne peut pas embaucher tous les jeunes. Selon lui, le Pnud Burundi est prêt à soutenir ce secteur, car il fait partie des secteurs porteurs de croissance. Et il a terminé ses propos en disant que la vie appartient à celui qui se réveille très tôt.

Malgré ces avancées, le secteur de l’entrepreneuriat demeure au stade embryonnaire, a indiqué Emile Havyarimana, chef de service au ministère de l’EAC, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. Selon lui, les Burundais en général et les jeunes en particulier n’ont pas la culture de l’entrepreneuriat malgré qu’elle soit le moteur du Développement. Nonobstant, pas mal d’initiatives sont en train d’être prises pour inverser la tendance. A titre d’exemple, une banque des jeunes a été créée. Et depuis qu’elle est fonctionnelle, 10 projets des jeunes ont été financés.  Il y a aussi le programme d’autonomisation économique et de l’emploi des jeunes et l’agence burundaise pour l’emploi des jeunes. De plus, le gouvernement collabore avec certaines Ongs comme Cordaid, Care, l’Ambassade des Pays Bas, Oxfin, Spark, Enabel, Unicef, Pnud Burundi et UNFPA pour promouvoir l’entrepreneuriat. Il a signalé que des séances de sensibilisation ne cessent d’être organisées dans le cadre de la promotion de l’innovation et de l’entrepreneuriat.

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