Genre

Le potentiel féminin serait-il éclipsé par les hommes ?

Dans les pays en voie de développement, deux tiers des femmes ont des emplois parmi les plus instables et les moins rémunérés, alors qu’elles sont les principales pourvoyeuses et responsables du foyer et des terres de leur famille. Le collectif des blogueurs Yaga en partenariat avec l’ambassade des Etats-Unis au Burundi a organisé en date du 12 mars 2020 une table ronde pour discuter sur les questions essentielles de société, de vie qui concernent le genre

« Les femmes ont du mal à faire leur entrée en politique en Afrique. On a même l’impression qu’on les nomme juste comme une faveur aux côtés des hommes », a fait savoir Mme Euphrasie Bigirimana, ancienne ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme. Avant d’entrer dans la politique, il faut d’abord avoir le courage pour y arriver. La femme et l’homme ont les mêmes capacités, mais il faut s’y préparer. Il leur faut démontrer leurs connaissances et leurs compétences, mais aussi des qualités. Lorsqu’on remplit tout cela, il faut aussi avoir du courage, de la patience et de la persévérance quand il y a des problèmes. La femme a le plus souvent la peur de décider ou de se lancer. Cela résulte de la non confiance. « Parfois, on se dit que les hommes vont rigoler de moi, on va dire que je ne sais rien. Là où la femme peut échouer, l’homme peut également échouer », a-t-elle martelé.

Les participants à la table ronde ont montré que les femmes sont capables au même titre que les hommes

L’éducation dans les ménages questionnée

Aujourd’hui, les garçons et les filles reçoivent la même éducation. Même dans le monde rural, il y a eu des avancées par rapport aux politiques d’intégration des jeunes filles avec la gratuité de la scolarité. Tout se prépare dès l’école primaire. « Nous avons la chance d’aller à l’école. Les filles sont plus brillantes, mais le contraste dans la vie de tous les jours ne leur permettent pas de percer et de se hisser au premier rang comme leurs frères. « Nous avons pas mal de modèles au Burundi, mais nous en avons besoin encore plus dans beaucoup de domaines », affirme Irvine Floréale Murame,CEO de Infinity Group, une des trois panélistes de la table ronde.

Même son de cloche chez Dr Yves Ndayikunda, recteur de l’université Lumière de Bujumbura. L’éducation de la base dans les ménages fait une distinction entre le rôle de la fille et celui du garçon. « Quand dans une famille on a un problème d’envoyer tous les enfants à l’école, c’est en général la fille qui reste à la maison », a-t-il ajouté

Derrière chaque réussite d’une femme, un homme ?

Quand une fille réussit, on se demande toujours quel est son soutien social derrière, le sponsor et tout consort. Il faut que les filles se considèrent comme celles qui vont écrire et réécrire l’histoire. « Je ne suis pas dans la logique de celles qui croient que tout devrait être donné aux filles sur un plateau d’argent. On doit plutôt se battre pour ce que l’on veut. Ce n’est pas parce que nous sommes des êtres faibles, mais c’est par nos connaissances qu’on prouvera nos capacités et compétences », a affirmé Mme Murame. Le meilleurisme que l’homme peut rechercher, la femme peut aussi l’atteindre.

Il y a encore de l’espoir. Ce qui manque, c’est la persistance et la consistance pour que les droits de la femme soit un combat de tous les jours. « J’encourage les hommes et les femmes engagés dans ce combat à ne pas en faire un combat de showbiz pour que cette journée soit une histoire », a affirmé Dr Ndayikunda.

Si on parle égalité en politique, parmi les stratégies il faudrait beaucoup plus faire des plaidoyers. Au Burundi, la constitution donne 30 % aux femmes. Il faut agrandir la pensée, ne pas prendre la femme comme un être à part comme si l’associer à la conduite des affaires devient une faveur, mais considérer que la femme a les mêmes droits de participer à la prise des décisions qui engagent le pays que les hommes, y compris la politique. « Tant qu’on fait des types de sectorisation de la pertinence de la femme, il y aura toujours des inégalités entre hommes et femmes », a conclu Dr Ndayikunda

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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