Le conseil des ministres du 12 juin 2024 a recommandé la mise en place d’une commission qui va étudier la stratégie de redynamisation du secteur de l’éducation avec la participation du secteur privé à l’université du Burundi. En plus, il a reconnu la nécessité d’intégrer le relèvement du prêt-bourse dans le budget générale de l’Etat, exercice 2024-2025. Les étudiants s’en réjouissent et demandent la mise en exécution de ces recommandations

Les étudiants de l’université du Burundi se réjouissent des recommandations issues du conseil des ministres relatives à l’augmentation du prêt –Bourse dans le budget général de l’Etat, Exercice 2024-2025.
Le conseil des ministres du 12 juin 2024 a analysé une note relative à la redynamisation des homes universitaires et la gestion de la bourse et du prêt -bourse pour les étudiants des universités publiques. Cette note propose des pistes de redynamisation des services sociaux ainsi que des stratégies de rentabilisation du patrimoine de l’université du Burundi avec notamment l’implication du secteur privé. Jérôme Niyonzima secrétaire, général et porte-parole du gouvernement indique que «l’université du Burundi n’est plus en mesure de réhabiliter ses infrastructures, de se doter des équipements socio-académiques de qualité et d’assurer le service d’hébergement et de restauration»
Pour pallier à ce défi, le conseil des ministres recommande la mise en place d’une commission qui va proposer une stratégie de redynamisation du secteur de l’éducation avec la participation du secteur privé dans la construction et l’exploitation des internats et des homes universitaires. Le conseil des ministres a constaté qu’un prêt –bourse mensuel de 60 mille FBu octroyé aux étudiants ne suffit pas et a recommandé d’intégrer son relèvement dans le budget général de l’Etat, exercice 2024-2025.
«Le conseil des ministres a constaté que l’Etat a le devoir de s’impliquer dans l’éducation, car c’est l’avenir du pays », lit-on dans le compte rendu de ce conseil des ministres.
Les étudiants ravis
L’incapacité de l’université du Burundi d’assurer le service d’hébergement et de restauration a eu comme conséquence la suppression totale des restaurants universitaires dans les différents campus et l’instauration du système de prêt-bourse. Cela impacte négativement les conditions de vie des étudiants qui sont obligés de vivre grâce à un montant perçu irrégulièrement de 60 mille FBu. Ainsi, ils louent des maisonnettes dans les ghettos de la zone périurbaine, notamment Kanyare, Mugoboka, Gikungu… Leur alimentation est exclusivement composée de pâtes de manioc ou de maïs, de haricots et de légumes quelquefois.
Ces étudiants se réjouissent d’entendre que l’Etat envisage d’augmenter ce prêt –bourse. «Nous vivons une misère sans nom. 60 mille FBu est une maigre somme pour joindre les deux bouts du mois étant à Bujumbura ou à l’intérieur du pays », raconte A .B, une étudiante à l’Institut de pédagogie appliquée de l’université du Burundi. Et de continuer : « Que les paroles se traduisent en actes. D’ailleurs nous ne sommes pas sûrs que les recommandations émises par le conseil des ministres seront mises en application. On verra le résultat»
B. N de la faculté des Sciences partage le même avis avec A.B : «C’est une bonne nouvelle», déclare-t-il. «Mais à quand la mise en exécution de ces recommandations ?, je suis impatient de voir si on va nous donner au minimum 100 mille FBu »
L’organisation du service social et du service d’hébergement et de restauration était parmi les missions de la Régie des œuvres universitaires de l’université du Burundi depuis sa mise en place par le décret no 100/119 du 28 décembre 1984. Cependant, cette institution a progressivement réduit ses interventions en ce qui concerne l’accomplissement de ces missions. A titre illustratif, il n’y a plus de restaurant universitaire dans tous les campus de l’université du Burundi. Les autorités administratives de l’U.B avancent l’accroissement incessant des effectifs des étudiants et l’insuffisance des moyens financiers comme les motifs qui sous-tendent la fermeture de ces restaurants.
Certaines infrastructures qui servaient de salles de restaurant universitaire à Rumuri ont été transformées en auditoires, d’autres sont hors d’usage. Néanmoins, à midi, tous les étudiants de l’université du Burundi envahissent les gargotes avoisinant les des campus pour avoir de quoi mettre sous la dent. A part qu’ils ne mangent pas à leur faim, les conditions d’hygiène y laissent à désirer. L’exécution des recommandations émises par le conseil des ministres du 12 juin 2024 pourrait servir de bon samaritain pour les étudiants de l’université du Burundi.
L’augmentation du prêt-bourse ne suffit pas à elle seule
De son côté, Désiré Niyuhire, président du syndicat des enseignants de l’université du Burundi indique que pour assurer une bonne réussite des étudiants, l’Etat devrait recourir à l’ancien système d’hébergement et de restauration des étudiants, car l’augmentation du prêt –bourse importe peu au moment où le taux d’inflation ne cesse d’augmenter. Selon lui, la somme sera consommée dans les déplacements et en se procurant une nourriture de piètre qualité.
Il indique que les besoins de première nécessité comme l’hébergement, la restauration et les équipements doivent être satisfaits en premier lieu pour assurer les bonnes conditions d’apprentissage. «Après avoir satisfait leurs besoins primaires, on pourra leur octroyer ce prêt –bourse pour couvrir d’autres dépenses », a –t- il conclu.
Au campus Rohero, le programme de restauration des étudiants par un opérateur privé est en marche. Les étudiants peuvent se nourrir à crédit. Pourtant, les étudiants n’adhèrent pas à cette initiative, car ce restaurant n’améliore pas leurs conditions de restauration. Ils affirment qu’à côté d’être cher, il n’est pas ouvert les week-ends. D’autres inquiétudes des étudiants résident dans les modalités de paiement. Ils n’ont confiance ni à l’empreinte digitale posée avant chaque repas ni aux gestionnaires des comptes.
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