L’Assemblée nationale du Burundi a adopté à l’unanimité le projet de loi des finances pour l’exercice 2025-2026, présenté par le ministre en charge des finances. Le texte prévoit un déficit budgétaire de plus de 436 milliards de francs burundais, que le gouvernement entend combler par des emprunts. La priorité a été donnée aux secteurs productifs et sociaux avec des mesures fiscales renforcées pour soutenir l’agriculture, l’exploitation minière, l’éducation, la santé, etc.

Le ministre en charge des finances, Nestor Ntahontuye, a souligné que le déficit global du projet de loi des finances 2025-2026 s’élève à plus de 436 milliards de BIF. (Photo : Sénat du Burundi)
L’Assemblée nationale du Burundi a adopté à l’unanimité en sa plénière du vendredi 02 mai 2025, le projet de loi des finances pour l’exercice budgétaire 2025-2026. Présenté par le ministre des Finances, du Budget et de la Planification économique Nestor Ntahontuye, ce projet marque une volonté claire du gouvernement de renforcer la mobilisation des ressources internes tout en poursuivant les investissements dans les secteurs jugés stratégiques pour le développement du pays.
Le projet de loi des finances repose sur des prévisions budgétaires caractérisées par un déséquilibre entre les recettes et les dépenses publiques. Pour l’exercice 2025-2026, le gouvernement burundais prévoit de mobiliser environ 4 790 milliards de francs burundais (BIF) en recettes, alors que les dépenses projetées atteignent 5 227 milliards BIF. Le déficit budgétaire, estimé à 436,9 milliards BIF, devra être comblé par des emprunts, qu’ils soient d’origine intérieure ou extérieure. Ce qui représente un écart significatif avec les recettes totales projetées. Pour combler ce déficit, le gouvernement mise sur un élargissement des sources de revenus couplé à une amélioration de la discipline fiscale, pour renforcer la soutenabilité des finances publiques.
Dans son exposé des motifs, le ministre Ntahontuye a mis en avant plusieurs mesures visant à élargir l’assiette fiscale. Parmi elles figure l’instauration d’une contribution spéciale de 0,5 %, prévue à l’article 66 du projet de loi. Cette contribution sera prélevée sur les revenus des salariés aux revenus relativement élevés (bien que le seuil ne soit pas précisé) afin de financer des priorités sociales. Elle servira notamment à l’achat des bancs pupitres et des manuels scolaires, au recrutement des enseignants et à l’appui à la Carte d’Assistance Maladie (CAM), un dispositif destiné à améliorer l’accès aux soins pour les populations vulnérables.
Dans une perspective de développement du pays, l’Exécutif souhaite accorder une attention particulière à certains secteurs moteurs de l’économie. L’agriculture et l’élevage, piliers traditionnels de l’économie burundaise, bénéficieront d’un soutien accru. Le gouvernement prévoit notamment d’améliorer l’accès des agriculteurs aux engrais chimiques et d’encourager la promotion des cultures d’exportation. Parallèlement, des investissements sont envisagés dans les domaines de l’accès à l’eau potable, de l’électrification ainsi que dans la transformation industrielle.
L’exploitation des minerais sera réglementée de façon optimale
Le secteur minier, quant à lui, fera l’objet d’une réglementation renforcée. Le gouvernement entend mettre fin aux pratiques frauduleuses et améliorer la contribution de ce secteur aux finances publiques. Ainsi, la taxe sur l’exploitation minière, auparavant fixée à 7 %, sera portée à 16 %. Une batterie de sanctions est également prévue pour décourager les fraudes fiscales. Par exemple, tout camion-citerne reconnu coupable de livraison de carburant dans des zones non autorisées dans le but d’échapper à la fiscalité s’exposera désormais à une amende de 50 millions BIF.
Le texte introduit aussi des obligations accrues pour les entreprises publiques. Celles-ci devront désormais verser leurs bénéfices aux institutions compétentes dans un délai de 30 jours après la déclaration de l’impôt sur le revenu. Cette disposition vise à améliorer la transparence et l’efficacité dans la gestion des ressources issues des entreprises de l’Etat.
Adoptée sans opposition, cette loi des finances reflète une vision gouvernementale axée à la fois sur le renforcement des recettes nationales et sur l’investissement dans les domaines prioritaires du développement. Le gouvernement burundais espère ainsi concilier les impératifs budgétaires et l’ambition de progrès social.
Sachez que, lors de la séance plénière du mercredi 7 mai 2025, les sénateurs ont également adopté à l’unanimité le projet de loi susmentionné.
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