Agriculture

Province Kirundo : L’irrigation collinaire comme solution face à la sécheresse récurrente

La région naturelle de Bugesera dont la province de Kirundo fait partie est en butte aux effets du changement climatique. Cette province qui a été pendant longtemps comme grenier du Burundi ne l’est plus. Des projets d’irrigation collinaire pour booster le secteur agricole sont en cours, selon le gouverneur. «Il faut que la province de Kirundo redevienne le grenier du pays», indique-t-il 

La Province de Kirundo n’est plus le grenier du Burundi. La production agricole a diminué dans cette province du Nord confrontée aux effets du changement climatique. Trois communes de cette province dont Busoni, Bugabira et une partie de la commune Kirundo sont très affectées, selon Albert Hatungimana, gouverneur de cette province. La diminution de la production agricole dans cette province s’explique par le phénomène du changement climatique. Selon M.Hatungimana, cette province enregistre actuellement une faible pluviométrie. Cette situation fait que les récoltes ne soient pas bonnes ou suffisantes. Les agriculteurs et les investisseurs enregistrent un manque à gagner et perdent leurs capitaux.

Un réservoir d’une capacité de 600 m³ en construction sur la colline Gatete, zone Gatare dans la commune de Busoni. Il pourra être fonctionnel à partir du début de 2022.

L’irrigation collinaire pour booster la production agricole

« Dans nos priorités, il faut que la province de Kirundo redevienne le grenier du pays », déclare M. Hatungimana. Il indique que les experts ont constaté que l’irrigation collinaire est l’unique solution pour booster le secteur agricole. « Nous avons sept lacs qui sont un atout pour cette irrigation. Nous allons faire monter l’eau et le stocker dans des tanks pour l’utiliser en période de faible pluviométrie ». Pour lui, il faut que Kirundo produise pendant toutes les saisons culturales (A, B et C) pour redevenir le grenier du pays. «Pendant la saison C, on doit irriguer les marais, les collines pour y planter du riz, des haricots, des légumes et d’autres plantes pouvant être cultivées grâce à l’irrigation», explique le gouverneur. Nous sommes la deuxième province productrice des oignons après la province de Kayanza et on doit garder ce cap, insiste-il.

Des projets en cours

Des projets pilotes sont en cours. Les travaux de construction des réservoirs d’eau pour le captage et le pompage de l’eau sont en cours dans le cadre des projets d’irrigation des communes Busoni, Bugabira et d’une partie de la commune Kirundo. « Avec le PNUD, un réservoir d’eau est en train d’être construit sur la colline Gatete de la zone Gatare dans la commune Busoni. Les travaux sont presque terminés », fait savoir M. Hatungimana. Ce réservoir a une capacité de 600 m3 et va permettre d’irriguer plus de 500 hectares de champs autour du lac Rweru en commune Busoni. Les travaux sont à plus de 90%. Ir Léonidas Rivuzumwami, directeur provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage révèle que ce réservoir pourra être fonctionnel à partir du début de l’année prochaine. «Actuellement, on est à l’étape du traçage des canalisations de l’eau vers les champs», précise-t-il.

L’aménagement des marais, une priorité

Selon le DPEAE Kirundo, des projets d’aménagement des marais pour la plantation du riz dans le cadre des projets d’Appui à la Transformation de l’Agriculture dans la Région de naturelle de Bugesera (PATAREB) et le Programme d’Appui Institutionnel et Opérationnel au Secteur Agricole (PAIOSA) vont bientôt commencer avec le début de l’année. Les agriculteurs sont aussi déterminés à cultiver près des lacs et des rivières pour augmenter la production. Ce mardi, le gouverneur en compagnie du directeur provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage ont lancé les activités rizicoles de cette saison sèche dans le marais de Rugamura.

Malgré ces projets, le gouverneur Hatungimana précise que les projets d’irrigation collinaire sont une technique nouvelle au pays. « Nous faisons face au manque de matériels et d’experts en la matière ». Il sollicite les partenaires techniques et financiers pour qu’ils soutiennent davantage cette province dans ses projets de développement agricole.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Exonérations : « Celui qui a sera dans l’abondance »

Exonérations : « Celui qui a sera dans l’abondance »

Les bases de calcul et d’octroi des exonérations fiscales restent peu connues du grand public. La plus-value que ces exonérations apportent au pays n’est pas non plus évidente. De plus, les bénéficiaires peuvent utiliser ces exonérations de manière différente de ce qui était prévu. Pourtant, ces exonérations représentent des sommes considérables, susceptibles de profiter à un grand nombre de personnes. Par exemple, le montant alloué aux exonérations pour l’année budgétaire 2024-2025 avoisine les 100 milliards de FBu. Bien que ce montant ait diminué par rapport aux plus de 200 milliards de FBu de l’exercice budgétaire 2021-2022, ce changement n’affecte pas les entreprises bénéficiaires. En effet, seules les grandes entreprises continuent de bénéficier de ces exonérations.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 619

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Exonérations : « Celui qui a sera dans l’abondance »

Exonérations : « Celui qui a sera dans l’abondance »

Les bases de calcul et d’octroi des exonérations fiscales restent peu connues du grand public. La plus-value que ces exonérations apportent au pays n’est pas non plus évidente. De plus, les bénéficiaires peuvent utiliser ces exonérations de manière différente de ce qui était prévu. Pourtant, ces exonérations représentent des sommes considérables, susceptibles de profiter à un grand nombre de personnes. Par exemple, le montant alloué aux exonérations pour l’année budgétaire 2024-2025 avoisine les 100 milliards de FBu. Bien que ce montant ait diminué par rapport aux plus de 200 milliards de FBu de l’exercice budgétaire 2021-2022, ce changement n’affecte pas les entreprises bénéficiaires. En effet, seules les grandes entreprises continuent de bénéficier de ces exonérations.
  • Journal n° 619

  • Dossiers Pédagogiques