TIC

Quand la cybercriminalité devient inquiétante

Les cas de cybercriminalité augmentent d’année en année. En 2018,  1373 plaintes ont été enregistrées au commissariat central chargé de la recherche criminelle, 6123 y relatif en 2019, 6894  en 2020 et 7732 en 2021.  Pour éradiquer ce fléau, un projet de loi y relatif a été adopté par l’Assemblée Nationale vendredi le 4 février 2022    

Le Burundi est confronté aux cas alarmants de cybercriminalité comme l’a indiqué le ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique lors de l’adoption du projet de loi sur la Prévention et la Lutte contre la cybercriminalité au Burundi vendredi le 4 février 2022 par les élus du peuple. Dans son exposé des motifs, Gervais Ndirakobuca, ministre en charge de la sécurité publique a fait savoir qu’en 2018, 462 personnes ont été arrêtées pour effet de cybercriminalité.  Sur 1373 plaintes enregistrées au commissariat central chargé de la recherche criminelle, 126 ont été condamnées.   6123 plaintes ont été enregistrées en 2019, 6894 en 2020 et 7732  en 2021.

La criminalité informatique se développe à un rythme inquiétant partout dans le monde et le Burundi ne fait pas exception.

Les cas liés de cybercriminalité vont crescendo

Selon Ndirakobuca, les chiffres montrent que les cas de cybercriminalité vont crescendo. En général, les types de cybercriminalité constatés au Burundi sont entre autres les vols à travers les téléphones portables, l’usurpation d’identité numérique sur les réseaux sociaux, l’ingénierie sociale, l’exploitation du contenu, la diffamation et la propagation de l’information, la divulgation du contenu confidentiel, l’escroquerie informatique, la vente des terminaux non homologués, etc.  Et plus de 80% des cas de cybercriminalité concernent les vols avec les téléphones portables. Et le reste concerne les transactions téléphoniques (lumicash, ecocash, etc) et autres escroqueries informatiques. Le cas le plus connu de cybercriminalité dans les transactions bancaires est celui qui s’est déroulé à la BANCOBU.    

Les moyens de lutte contre la cybercriminalité sont insuffisants

Malgré cette situation, les moyens pour prévenir et combattre ce fléau sont insuffisants. «Le commissariat général de la police judiciaire dispose d’un laboratoire qu’on utilise dans la lutte contre la cybercriminalité. Toutefois, il n’est pas doté de matériels suffisants», s’inquiète Ndirakobuca.  Et d’ajouter que le personnel  chargé de la lutte contre la cybercriminalité n’est pas suffisant. De plus, il n’est pas bien formé en la matière.  Il fait savoir qu’il existe deux Gateway différents. L’un pour l’internet et l’autre pour la téléphonie mobile (appels internationaux entrant et sortant). Pour le Gateway de fourniture de l’internet, c’est le BBS qui relaie le trafic de tous les fournisseurs d’accès à  l’internet terrestre par fibre optique.  Et la société NT Global s’occupe de la fourniture d’internet satellitaire. Et de déplorer que l’ARCT manque de matériels  adaptés pour les contrôler. Ndirakobuca souhaite qu’on dote cette agence de moyens conséquents pour pouvoir contrôler ces sociétés  à travers les accords de concession signés avec elles.

Selon lui, ce nouveau projet de loi est introduit, car il n’existe pas actuellement de dispositions qui régissent bien le domaine de la cybercriminalité. A titre illustratif, ce sont seulement les articles 483 et 486 qui châtient la cybercriminalité dans le code pénal burundais.  Et d’ajouter les articles 49, 72, 132, 133 et 134 du code de procédure pénale. Les parlementaires indiquent que ce nouveau code aura alors un impact visible dans la lutte contre la cybercriminalité, car il contient des peines variant de 3 mois de prison à la perpétuité  avec des amendes variant de 50 mille à 500 millions de FBu.  Selon ces derniers, la cybercriminalité doit être combattue avec la dernière énergie, car ses effets sont pervers.  Elle constitue une grande menace pour les banques, les entreprises, etc.   L’économie, la vie privée et les interactions sociales sont menacées.

Col Pol Ntakoma Diomède du commissariat général de la police judiciaire affirme lui aussi que la criminalité informatique se développe à un rythme inquiétant partout dans le monde et le Burundi ne fait pas exception. Pour faire face à cela, il a indiqué que la police burundaise a pris certaines mesures. Certains du personnel ont été formés à l’étranger. Les services de la police judicaire ont été dotés de quelques matériels.  Actuellement, le processus d’informatisation est en cours à la police judiciaire. Il conseille aussi la population de bien verrouiller leurs téléphones et ordinateurs par des codes sécurisés, de choisir les codes sophistiqués pour leurs différents comptes électroniques comme Ecocash, Lumicash et autres mais aussi de ne pas répondre aux messages envoyés par des inconnus et surtout de ne pas accepter des avantages qui leurs sont miroités par des inconnus rencontrés sur les réseaux sociaux.

Notons que 500 milliards USD serait le montant des préjudices subis dans le monde par an à travers les TICs. En Afrique, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Egypte, la Côte d’Ivoire et le Kenya sont plus victimes de cybercriminalité dans de proportions  plus inquiétantes.

L’Organisation des Nations Unies définit la cybercriminalité comme tout comportement illégal faisant intervenir des opérations électroniques qui  visent la sécurité du système et des données qu’il traite. Elle recouvre toute activité illégale réalisée à travers le cyberespace. Elle intègre toute forme de malveillance électronique effectuée au moyen de l’informatique et de la télécommunication.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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