Gouvernance

Quand les femmes ne se sentent pas concernées par la législature 2025-2030

 La période électorale avance à pas de géant. Cependant, suite à la non amélioration de leurs conditions de vie et à la conjoncture économique morose que vit le pays, les commerçantes ambulantes assurent qu’elles ne sont prêtes à pour élire ni à se faire élire

 les femmes exerçant le petit commerce font savoir qu’elles sont au courant de la législature de 2025-2030, mais qu’elles ne s’en émeuvent pas outre mesure.

Le Burundi s’approche des échéances électorales de 2025 pendant lesquelles on va élire les députés, les sénateurs, les conseillers communaux et les membres des conseils de collines et de quartiers. Certaines procédures électorales ont déjà commencé comme la mise en place des membres de la commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et la budgétisation de son fonctionnement, l’évaluation des besoins et la budgétisation du processus électoral ainsi que la campagne d’éducation civique et électorale lancée récemment par le Président Evariste Ndayishimiye.

Cependant, suite à la situation économique actuelle du pays, les femmes exerçant le petit commerce font savoir qu’elles sont au courant des élections de 2025, mais qu’elles ne s’en émeuvent pas outre mesure. La rédaction du journal Burundi Eco a tendu le micro aux commerçantes ambulantes œuvrant dans la municipalité de Bujumbura pour recueillir leurs réactions en rapport avec les élections.

Une veuve mère de trois enfants qui loue une maison à Musaga rencontrée à la gare routière du Sud de la ville de Bujumbura se lamente. Elle affirme qu’elle ne se déplacera pas pour déposer son bulletin de vote dans les urnes. « C’est quel genre d’élections avec cette pauvreté ?  Je ne sais pas si je pourrais même y participer. Si Dieu me prête vie, je resterai à la maison »

Celle-ci indique également qu’elle a été détenue au cachot de la « SOGEMAC » situé à l’ex- marché central de Bujumbura pendant des heures et des heures et qu’on lui a infligé une amende de 50 000 FBu pour sortir, soit l’équivalent d’un capital qu’elle utilisait pour s’approvisionner.

Une autre commerçante rencontrée en face de la Banque de Crédit de Bujumbura abonde dans le même sens.  « Puisque nous ne disposons pas de capital suffisant pour louer les stands dans les marchés publics, nous nous arrangeons pour subvenir aux besoins de nos familles en déambulant dans la ville avec des marchandises sur la tête. Malheureusement, la police nous traque sans merci. Ainsi, les propriétaires des maisons que nous louons vont nous faire sortir sans ménagement. Est-ce que nous allons participer aux élections sans avoir mangé ou sans avoir où se loger ? les balayeuses de rue dans la mairie de Bujumbura vont participer ».

Les plaintes ne s’arrêtent pas là. « Nous assistons à la cherté des produits alimentaires, à la persistance des coupures intempestives d’électricité, à l’inaccessibilité à l’eau potable. Notre pays a beaucoup de problèmes. Nous souhaitons que tous ses problèmes soient d’abord résolus pour le bon déroulement de la législature 2025-2030 ».

Sont-elles prêtes à se faire élire ?

Quant à la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision, cela ne les concerne pas. Elles déplorent également que celles qui ont été élues dans les années antérieures ne leur sont pas venues en aide en cas de besoin. « Nos représentantes à l’Assemblée Nationale et dans l’administration ne se souviennent pas de nous. Pendant les propagandes, elles nous promettent des projets qu’elles ne peuvent pas réaliser. Pour ce faire, je ne donnerai ma voix à aucune femme ».

A part le manque de frais de caution exigées pour se faire élire, ces commerçantes affirment qu’elles ne peuvent pas se faire élire, car elles n’ont pas eu la chance faire des études. Elles s’inquiètent aussi que les futurs administratifs féminins peuvent ne pas les représenter comme ceux d’aujourd’hui.

Mme Alice, quant à elle, fait savoir qu’elle va se faire inscrire sur la liste des candidats membres des conseillers communaux et sensibiliser les autres femmes à participer aux élections pour dépasser leur 30% reconnus par la constitution. Pourtant, elle sera freinée par les frais de caution exigés.

Toutes les commerçantes ambulantes croisées souhaitent que le gouvernement les laisse travailler tranquillement pour que leurs conditions de vie soient améliorées.

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A propos de l'auteur

Aline Niyibigira.

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