Quand les produits de première nécessité deviennent un luxe

Les prix de certains produits indispensables dans le ménage, autres que les produits alimentaires ne cessent d’augmenter. Et cela s’observe tant pour les produits importés que pour ceux qui sont fabriqués localement. Nous avons fait une comparaison pour voir l’évolution au niveau des prix de certains produits dans un intervalle de quatre mois

La hausse des prix est remarquable tant sur les produits importés que sur les produits fabriqués localement.

La hausse des prix des denrées alimentaires sur les différents marchés de la capitale économique ne laisse pas de côté les autres produits de première nécessité autres que les produits alimentaires. A part que la qualité du produit à utiliser dépend des moyens de chacun, ces produits sont indispensables dans tout ménage. Pour certains articles, les prix stagnent tandis que pour d’autres les prix ne font que grimper. Pour certains articles, les prix peuvent monter deux fois de suite dans un même mois comme nous a fait savoir un boutiquier de la place. Cette hausse des prix est remarquable tant sur les produits importés que sur les produits fabriqués localement. Nous nous sommes référés sur une période de 4 mois pour comparer les prix de certains produits non alimentaires indispensables dans les ménages au mois de mars 2022 et les prix de ces mêmes produits au mois de juillet 2022.

Une étonnante explosion des prix 

Bujumbura City Market (BMC) communément appelé marché chez Sion est connu pour les prix des produits un peu bas par rapport à la plupart d’autres marchés. Nous avons voulu savoir les prix de certains produits en questionnant les femmes qui vendaient des articles divers dans une allée de ce marché.  Un paquet d’une poudre de lessive dit « Doffi » qui s’achetait à 1700 FBu il n’y a pas trois mois est à 2500 FBu aujourd’hui. Un acheteur étonné la négocie pour 2000 FBu. « Tu refuses de l’acheter à 2500 FBu aujourd’hui, mais je peux parier que le mois prochain tu l’achètera à 3000 FBu », lui rétorque la vendeuse. Si le prix de cette poudre de lessive est peut-être devenue chère parce qu’elle est importée, qu’en est-il des produits fabriqués localement ? Un savon dit « familial » fabriqué par Savonor est passé de 1700 FBu il y a de cela trois mois à 2000 FBu aujourd’hui. Pour d’autres savons fabriqués localement, ce sont les dimensions qui se réduisent du jour au lendemain. Un savon de lessive qui s’achetait à 200 FBu il y a trois mois revient aujourd’hui à 500 FBu.

Un boutiquier interrogé nous a fait savoir que les prix des produits sur les marchés d’approvisionnement explosent d’une façon étonnante. Et cela pour tous les produits que ce soient alimentaires ou non. « Il y a des articles que je n’achète même plus. Leur cherté sur les marchés d’approvisionnement prédit un manque de clients pour la boutique et donc une perte », fait-il savoir. Selon notre interlocuteur, le plus dangereux est qu’à voir la tendance actuelle, il y a peu de chances que les prix chutent. Au contraire, ils ne feront qu’augmenter. 

A la question de savoir si les clients continuent à acheter malgré cette hausse des prix, ce boutiquier nous a répondu qu’ils viennent tant bien que mal. « Est ce qu’il y a un autre choix ? Nul ne peut se passer d’acheter un savon ou de la crème hydratante. Certains abandonnent les produits qu’ils utilisaient avant pour se rabattre sur les produits les moins chers », explique -t-il. Il demande au gouvernement de faire tout le possible pour inverser la tendance pour le bien de tout le monde.