Entrepreneuriat

Quartier Mutakura, Se prendre en charge avec un capital de 20 000 FBu, est-ce possible ?

Au moment où pas mal de gens se lamentent du manque de capital pour initier des activités génératrices de revenus, une famille habitant la 7ème  avenue du quartier Mutakura  témoigne la manière dont elle parvient à se prendre en charge via le commerce de certains produits avec un petit capital de  20 000 FBu.

L’épouse de M. Libère Ndayiziga étalant ses produits sur une table

« J’exerce le commerce des tomates, des amarantes, des oignons, des citrons, de la farine d’arachide, des aubergines et de l’huile de palme», indique l’épouse de Libère Ndayiziga, une sexagénaire rencontrée à la 7ème avenue du quartier Mutakura. Elle fait savoir qu’elle utilise un capital de 20 000 FBu. Malgré ce petit capital, elle affirme qu’elle parvient à engranger un bénéfice qui varie entre 3000 FBu et 5000 FBu par jour.

Qu’est-ce qui justifie sa fierté ?

Avec ce profit, elle prend en charge son fils qui reste encore sur le banc de l’école et paie aussi le loyer. Elle est ravie du fait qu’elle peut s’acheter des habits, payer la facture de l’eau et se faire soigner sans toutefois attendre l’intervention de son mari.

S’il y a des amis qui leur rendent visite, elle s’en occupe elle-même. Malgré son âge avancé, elle est fière du fait qu’elle parvient à satisfaire les besoins de sa famille sans toutefois tendre les mains aux bienfaiteurs. Ses clients sont ses voisins qui habitent les 6ème, 7ème et 8ème avenues du quartier Mutakura.

Des stratégies pour fidéliser ses clients

Pour éviter que ses clients ne tombent pas dans les mains de ses concurrents, elle fait remarquer qu’elle a des stratégies pour les fidéliser. A titre illustratif, elle leur donne des produits en quantité et en qualité suffisantes. «S’il y a un client qui a besoin par exemple de tomates de 300 FBu et qu’il ne dispose pas d’argent, je n’hésite pas à les lui donner à crédit et  à un coût qui n’est pas exorbitant par rapport à mes concurrents », martèle-t-elle. De plus, l’accueil est chaleureux.

Pour toutes ces raisons, elle fait savoir qu’elle a des clients permanents. Ce qui fait qu’elle parvient de temps en temps à écouler tous ses produits. Ceux qui ne sont pas vendus sont directement consommés par sa famille pour qu’ils ne tombent pas en état de péremption.

Elle exerce ce métier depuis 1996

Cette maman fait savoir qu’elle pratique ce métier depuis 1996. A cette période, elle était plus dynamique qu’aujourd’hui. Elle arrivait même dans la province de Bubanza pour s’approvisionner à bas prix. Elle louait un véhicule pour assurer le déplacement de ses produits. Le gain était plus colossal qu’aujourd’hui, car il n’y avait pas encore de concurrence déloyale.

Comment est organisée sa journée ?

Elle se réveille à 5 h 30 min pour aller s’approvisionner au marché de COTEBU. Elle retourne vers 7 h 00 et s’attèle à son activité quotidienne dès qu’elle arrive là où est implanté son stand. A midi, elle rentre chez elle non seulement pour se reposer, mais aussi pour protéger ses produits contre le soleil.

Elle retourne à son travail à 16 h 00 pour rentrer à 20 h 00.

Quand Ndayiziga apporte son soutien à son épouse

Elle remercie son mari Libère Ndayiziga du fait qu’il ne cesse de lui apporter son soutien pour la réussite de son métier. La cohabitation est bonne, insiste-t-elle. Nonobstant, elle s’inquiète de la réduction des produits lorsque son mari fait l’approvisionnement. La raison est qu’il n’est pas habitué à le faire. Cependant, elle a l’espoir qu’il finira par s’imprégner des techniques d’achat en gros des produits dont il a besoin, car à force de forger on devient forgeron.

Dans son entretien avec Burundi Eco, Libère Ndayiziga affirme qu’il a le ferme engagement d’appuyer son épouse dans son métier. Au moment où l’entreprise de construction pour laquelle il travaillait est tombée en faillite et qu’il n’a pas une autre occupation, Il note qu’il ne peut pas croiser les bras et n’être qu’un oisif. Il approvisionne quelquefois sa femme. De plus, si elle n’est pas en bonne santé ou si elle a un autre engagement,  Ndayiziga précise qu’il prend la relève pour éviter qu’il y ait arrêt des activités.  «J’en suis fier, car n’eut été ma femme, nous allions mourir de faim», certifie-t-il.

Signalons que les bonnes relations qui caractérisent cette famille étonnent les habitants de cette localité.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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