Santé

Quid de la qualité d’accueil des patients dans le milieu hospitalier ?

Dans son cahier des charges, le ministère en charge de la santé publique préconise un accueil bienveillant des malades dans les hôpitaux. Cinq mois après la mise en place de cette politique, il y a toujours des défis à relever

Les établissements de santé sont indispensables dans la vie d’un pays grâce aux services cruciaux qu’ils offrent au public. Par ailleurs, le développement d’un pays n’en est pas un quand la santé publique est au point mort. Or, le personnel soignant joue un rôle important dans la prise en charge des patients qui, une fois leur santé rétablie, deviennent à leur tour des acteurs et des éléments clé du développement. Mais le fait de se faire soigner dans un hôpital ou un centre de santé est avant tout psychologique, car la manière dont un patient est accueilli dans une structure de soins peut l’affecter moralement et peut avoir des retombées positives ou négatives sur son rétablissement. Cela est loin d’être un cas isolé, car pas mal de Burundais se plaignent de la qualité de l’accueil auprès du personnel de santé. Cette problématique a été à plusieurs reprises soulevée au sein du gouvernement et même des recommandations ont été formulées pour y remédier. Malgré cela, les patients ne sont toujours pas satisfaits. Certains d’entre eux se plaignent toujours de la qualité d’accueil dans les hôpitaux et dispensaires publics ou privés.

La qualité d’accueil des patients dans différentes structures de soins est toujours remise en question.

La lenteur des services

« Tout malade qui vient se faire soigner doit avoir une fiche médicale et qui sera utilisé à chaque fois qu’il aura besoin de soins médicaux. Comme les infirmiers ne se pressent pas d’aller fouiller dans les archives afin de trouver ma fiche, je préfère payer pour une autre fiche afin que je gagne assez de temps », confie une femme rencontrée dans la salle d’accueil du service de consultation externe de l’Hôpital Roi Khaled.

L’accueil du patient dans une structure sanitaire est une période cruciale pour lui parce qu’il est non seulement inquiété par sa santé qui se détériore, mais également par la manière dont il est traité à l’hôpital. Il a besoin d’une attention particulière avant même les soins proprement dits, car le comportement du personnel médical chargé de l’accueillir et de lui donner des orientations ou des directives nécessaires jouent un rôle important. Un accueil doux à l’endroit du malade a une réelle importance pour l’aider à surmonter son état critique. Par ailleurs, le fait d’accueillir un patient avec gentillesse et compréhension ne nécessite pas un dur labeur, mais plutôt le peu de philanthropie. Malheureusement, ce n’est toujours pas le cas.

« Un de mes proches est tombé malade et a été obligé d’être hospitalisé pendant quelques jours. En tant que garde-malade, j’étais obligé de chercher toujours un infirmier à chaque fois que l’état de santé de mon malade me paraissait critique, alors que les médecins doivent passer voir l’état des patients de temps en temps. Dans la plupart des cas, il ne répondait pas à mon alerte assez rapidement », se désole Aline, une jeune fille dont la grand-mère a été hospitalisée à l’Hôpital Prince Régent Charles.

Les réseaux sociaux n’arrangent pas les choses

Au Burundi, dans ces dix dernières années on a assisté à un boom de réseaux sociaux dans la recherche d’information et les interactions entre les individus. Cela est ainsi devenu un mode de vie. Actuellement, il est difficile pour certaines personnes de tenir pendant un certain temps sans surfer sur Facebook ou Whatsapp avec son smartphone. Cette dépendance vis-à-vis des appareils électroniques constitue également une distraction même pour les professionnels de santé. Ce qui met mal à l’aise un patient qui attend impatiemment les services d’un médecin. « Un jour, suite à un malaise, je suis allé consulter un médecin dans un hôpital de Bujumbura mais, malheureusement, il était concentré sur son smartphone. Et cela pendant environ dix minutes.  Il ne se souciait probablement pas de moi », se lamente Suavis, une mère vivant à Kamenge.

Par ailleurs, un comportement pareil a été observé même à l’Hôpital Roi Khaled. Pas mal de membres du personnel soignant ont pris cette mauvaise habitude de surfer sur les réseaux sociaux pendant le moment réservé à l’accueil des patients. Pour y remédier, en février 2020, la direction de l’Hôpital Roi Khaled a interdit l’usage des smartphones aux membres du personnel de cette institution pendant les heures de service. C’était dans le but d’accomplir avec assiduité leur tâche. Y.N, étudiant en médicine précise que même si on essaie de respecter cette mesure, il est difficile de tenir pendant plusieurs heures. Cela étant, le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida a, dans son cahier des charges, priorisé un accueil bienveillant des malades dans les structures de soins.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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