La Sosumo, une des sociétés clés de l’économie nationale fait face à une insuffisance de production depuis des dizaines d’années. Craignant la faillite de cette entreprise publique, le gouvernement a dévoilé son intention d’investir dans sa redynamisation
Créé en 1982 dans l’objectif de satisfaire la demande locale en sucre et d’exporter le surplus, cette société n’a pas pu indexer sa production à la croissance de la population. Alors que la population a continué à s’accroitre, la production de la Sosumo a suivi une courbe presque horizontale. Sur le marché, un fossé s’est creusé entre l’offre et la demande.
Soucieux de redynamiser la Sosumo, l’Etat Burundais a entrepris plusieurs actions pour tenter de maintenir la société en équilibre. Parmi les défis, la mauvaise gestion a été pointée du doigt. Pour relancer cette sucrerie dont les champs s’étendent sur plusieurs hectares dans l’Est du pays, le Président a mis en place un comité de pilotage par le décret no 100/198 du 21 septembre 2016.
Dans la suite, le mode de gestion de cette sucrerie a été revu pour le bien-être de cette société et de son personnel. Certains articles des textes régissant la Sosumo seront révisés pour établir un équilibre entre les dépenses et les recettes.
Le gouvernement du Burundi a promis de voler au secours de la Sosumo
Pour apporter une bouffé d’oxygène à la Sosumo, le gouvernement a dévoilé son intention de voler au secours de la Sosumo. Dans son communiqué du mercredi 07 avril 2021, le conseil des ministres a dévoilé le coût de l’investissement qu’il faut pour la mise en exécution de ce projet. Sur fond de l’étendue des actions à mener, le gouvernement a promis de débloquer une somme de 132 189 556 593 FBu. Les actions seront menées sur plusieurs plans. Le communiqué du conseil des ministres a précisé que ce projet de réhabilitation, modernisation- extension et d’implantation d’une distillerie vise à réhabiliter les équipements de l’usine devenus obsolètes. L’objectif visé est d’accroître la production jusqu’à 35 mille tonnes de sucre par an.
Dans les prévisions de l’Etat comme indiqué dans le communiqué, 105 993 994 078 FBu seront affectés à la réhabilitation et à la modernisation- extension de l’usine alors que 26 195 562 515 FBu iront au projet d’implantation d’une distillerie. Cependant, la source de financement n’a pas été bien déterminée. Selon les recommandations du conseil des ministres, il faudra faire recours à des financements extérieurs pour importer les équipements.
Où en est-on avec le programme de redynamisation ?
Interrogé sur le projet de redynamisation de la Sosumo et d’accroissement de la production lors du début de la campagne sucrière 2021 au mois de juin, Ir Jean Claude Ntwari, directeur de l’agriculture à la Sosumo a indiqué que certaines actions étaient déjà en cours. Ce responsable a essayé de rassurer l’opinion. Selon lui, les responsables de cette sucrerie travaillent déjà sur l’extension de l’usine. « Nous pensons déjà à l’extension de la Sosumo », a-t-il indiqué.
D’après le directeur de l’agriculture, la Sosumo disposait jusque-là de 23 machines agricoles et 11 d’entre elles étaient neuves. Tout de même, l’extension des champs focalise l’attention. « Nous nous sommes lancés à la recherche de nouvelles variétés de canne à sucre et nous disposons déjà de nouveaux champs», a-t-il indiqué. Pour lui, la population peut avoir confiance en leur engagement.
La production de cette unique sucrerie du Burundi qui détient le monopole du commerce du sucre depuis sa création a évolué en dents de scie avec une tendance horizontale. Mathématiquement parlant, la courbe de la production et celle de la demande n’ont pas évolué dans le même sens. En plus de la croissance exponentielle de la population, des milliers de micros entreprises qui proliferent dans le pays a dramatisé la situation. N’ayant pas accru sa production au fur du temps, la Sosumo a fini par tomber dans l’incapacité de satisfaire la demande locale. La capacité de production qui était estimée à 20.000 tonnes depuis ses premières campagnes de récolte pour une population avoisinant 5 millions d’âmes stagne aujourd’hui autour de 21 000 tonnes. Cela au moment où la population actuelle est estimée à 12 millions d’habitants.
Joint au téléphone pour apporter plus de lumière sur le projet de redynamisation de la société dont il tient les rênes, l’ADG de la Sosumo s’est gardé de tout commentaire. Pour lui, il faut plutôt arriver sur les lieux pour bien s’enquérir de la situation qui y prévaut.
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