Dans la commune Bugendana de la province Gitega, le transport de la viande de l’abattoir aux différents points de vente demeure un vrai casse-tête. De la poussière, des mouches et des microbes…Voilà ce que la population consomme en achetant de la viande de vache dont les conditions d’abattage, de transport et de commercialisation sont douteuses
La viande est un aliment prisé par les Burundais en général, et les Bujumburois en particulier. Malheureusement, les conditions d’hygiène et de transport par des motocyclettes et des voitures non frigorifiées qui précèdent sa commercialisation sont parfois répugnantes.
Les règles d’hygiène sont superbement ignorées par les bouchers, et cela au grand dam des consommateurs Burundais. L’exposition de la viande sur les étals des bouchers dans les marchés, inspire un certain dégout et coupe l’appétit. Encore plus, les conditions de transport laissent à désirer. Les carcasses des animaux abattus gisent sur le plancher des véhicules destinés au transport des marchandises, de marques Fuso.

La viande est transportée à bord des motos à Bugendana.
Elie Nimpagaritse, consommateur habitant cette localité s’indigne: «Imaginez donc la viande directement déposée là où les chaussures des passagers ont trainé durant plusieurs heures ! » Il indique également que parfois la viande est transportée à bord des tricycles sans aucune protection, car livrée au vent, à la poussière et aux fumées noires déversées dans la circulation par les vieilles guimbardes qui s’alimentent en gasoil. Or, le transport de la viande dans les meilleures conditions de sécurité sanitaire devrait être assuré par des véhicules frigorifiques mis sur pied par les spécialistes dans le domaine agroalimentaire. Ensuite quand les carcasses et d’autres produits d’abattage sont transportés, il est essentiel qu’ils soient protégés contre la contamination.
Elie Nimpagaritse indique également que les engins spécialisés qui répondent aux normes inhérentes aux conditions de transport des aliments existe sur le marché, mais qu’il est surprenant de voir que personne ne se soucie de cela. Il ajoute également que si ces engins ont été conçus c’est qu’il est connu qu’ils doivent offrir aux produits une bonne température de conservation pour chaque type de denrée tout au long du trajet.
La débrouillardise des bouchers
Tous les bouchers se débrouillent comme ils peuvent pour transporter leur viande à leur point de vente, fait savoir Claude Manirampa, boucher à Mutaho. Il indique également que c’est d’ un problème de distribution qui est là. Sinon tout ceci devrait être à la charge de l’Etat, parce que c’est lui le garant de la sécurité sanitaire des aliments de la population. C’est dans les cahiers de charge qu’un abattoir ne peut pas fonctionner sans véhicule approprié de transport de la viande.
Mais, en l’absence de ce qu’on veut, on se contente de ce qu’on a. Il faut se débrouiller quand même, rassure Claude Manirampa. Il ajoute encore que l’abattoir devrait être privatisé. Ceci dans l’optique de le confier aux spécialistes qui ont des matériels pouvant entretenir la viande et la garder saine avant de l’acheminer dans les marchés. Et la viande ne doit pas être transportée sur la tête ou sur les épaules parce qu’il y a des équipements qui sont prévus pour cela.
La protection accrue de la viande, une nécessité
Pour y parvenir, il y a nécessité de développer des abattoirs frigorifiques. Le container dans lequel ils sont transportés doit être propre et exempt de contaminants de tous genres. Les portes du container doivent être bien fermées et exemptes de fissures ou de trous qui sont difficiles à nettoyer et procurent des refuges aux microorganismes. Toutefois, des rails doivent être fournis aux véhicules de transport pour permettre à la viande d’être suspendue sans entrer en contact avec le plancher et les murs, et pour protéger la viande des dommages matériels. Il est essentiel que les containers et les véhicules soient nettoyés et assainis de manière efficace, pour empêcher la contamination, et que les procédures de manutention, pendant le chargement, empêchent la contamination.
Pour ce faire, les bouchers doivent assurer une protection plus accrue de la viande lors de son transport. « Elle doit être mise à l’abri de tout ce qui peut porter atteinte à sa qualité », conseille-t-il. La plaidoirie sur le transport de la viande est à mettre sur pied et l’équipement y relatif », souligne-t-il.
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