Environnement

Résilience contre le changement climatique : Le Burundi toujours à la quête des financements

Le Burundi est un des pays les plus pauvres de la planète victimes des aléas climatiques. Trop de dégâts matériels et humains y ont été enregistrés. S’appuyant sur ses partenaires économiques dont les agences des Nations Unies et les opérateurs du secteur privé, le Burundi est en quête de solutions durables à ce défi. Un atelier de réflexion réunissant toutes les parties prenantes a été tenue dans la capitale économique le 22 novembre 2022 pour une action coordonnée à la recherche des solutions

La problématique liée aux changements climatiques au Burundi exige l’engagement de toutes les parties prenantes.

    

Le Burundi, pays à forte démographie avec une économie très instable fait face au changement climatique. Le déficit hydrique, les inondations les glissements de terrain sont des effets du dérèglement climatique ayant comme conséquence l’insécurité alimentaire et le déplacement forcé des populations. Pour Damien Mama, coordinateur du Système des Nations Unies au Burundi, le Burundi est un des pays victimes des aléas climatiques et mérite d’être appuyée dans la recherche des solutions. Il rappelle que la problématique liée aux changements climatiques demande l’engagement de tous. « Aucun Etat ne peut réussir à résoudre la problématique liée aux changements climatiques seul » a-t-il martelé. 

D’après le rapport de l’OIM, 100% des déplacés internes au Burundi l’ont été à cause des catastrophes liées au changement climatique, notamment les inondations pour l’année 2020. Comme le montre le Document Cadre de Partenariat Banque Mondiale/ Gouvernement du Burundi, 2017-2022, « les aléas climatiques touchent différents secteurs socio-économiques du pays et le monde rural est la première victime ». En 2017, la Banque Mondiale a révélé que le Burundi perd 4% de son produit intérieur brut(PIB) à cause de la dégradation des terres. La démographie dont la croissance se situe à plus de 3% par an fait également pression sur les terres arables, selon les conclusions de la Banque Mondiale et du ministère de l’Agriculture. Lors de l’atelier, les intervenants sont également revenus sur les cas des inondations qui ont touché les populations riveraines du lac Tanganyika. 

Agir davantage et sur plusieurs plans 

La tâche est immense. L’action des partenaires du gouvernement à elle seule ne suffit pas. Il faut aussi une bonne coordination et l’association de toutes les parties prenantes. 

Pour Delphin Kaze, un jeune entrepreneur engagé pour un entrepreneuriat favorable à la protection de l’environnement, appuyer les jeunes investis dans l’entrepreneuriat innovant est une des pistes explorables pour atténuer la dégradation de l’environnement.  Selon Denis Nshimirimana, homme d’affaire et secrétaire général à la Chambre Fédérale de Commerce et de l’Industrie du Burundi, la facilitation de l’importation et de la commercialisation de certains matériaux de construction permettrait de diminuer la déforestation. Celui-ci rappelle que ce secteur constitue une autre véritable machine à dévorer les forêts à l’instar de l’utilisation du bois de chauffage comme source d’énergie. 

Du côté des moyens à mobiliser, le Coordinateur Résident du Système des Nations Unies indique que les fonds disponibles pour la lutte contre les effets du changement climatique ne sont pas suffisants. Damien Mama appelle à la synergie de toutes les parties prenantes pour aider le Burundi à être éligible au fonds convenu lors de la COP27 pour compenser les victimes des aléas climatiques. Cependant, il rappelle que la coordination des activités revient au gouvernement.  Pour lui, il faut une bonne organisation et une consultation continue entre les partenaires. Pour Mathieu CIOWELA, Représentant Résident du PNUD au Burundi, il existe toujours un défi en rapport avec la non disponibilité des données et il faut mettre en place un cadre de coordination. CIOWELA relève également un défi lié a la préparation des projets convaincants au niveau des services internes de l’Etat.

Selon Ir Prosper Dodiko, secrétaire permanent au ministère ayant l’environnement dans ses attributions, le temps est venu pour chacun de contribuer à la résilience au changement climatique pour plus d’impact. Il a promis que son ministère travaillera à la mise en place d’un cadre de coordination et continuera les consultations. 

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A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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