Transport

RN13 : quand le bon état de la route facilite la mobilité

Les usagers de la RN13 (route Makebuko-Ruyigi) se réjouissent de son état après sa réhabilitation. Comparé à une natte suite à son état neuf, les usagers affirment que le trafic s’est amélioré. Ce qui facilite les affaires. Les transporteurs témoignent travailler en concurrence 

« Vive les routes en bon état. Après la réhabilitation de la RN13, la commune Makebuko en tire profit. Les agences de voyage se sont multipliées. Celles-ci louent des bureaux logés dans les infrastructures communales. Il est facile pour les habitants de la commune de se déplacer », déclare Yvette Kanyamuneza, administrateur de la commune Makebuko.

Alors qu’elle se présentait sous un état défectueux, les travaux de réhabilitation de la RN13 ont commencé en 2014. Cela sous financement de plus de 12 millions USD dans sa première phase par la Banque Africaine de Développement (BAD) via le Fonds Africain de Développement (FAD). Celle-ci concernait le tronçon Makebuko de la province de Gitega jusque dans la commune Butaganzwa de la province de Ruyigi.

Le nombre de véhicules faisant le transport des personnes et des marchandises a augmenté sur la RN13.

Changer les niveaux de vie des populations

Selon le document « Projet de réhabilitation de la route Makebuko-Ruyigi (RN13) phase I-tronçon Makebuko-Butaganzwa », l’objectif de réhabilitation de la RN13 est de contribuer au désenclavement de l’intérieur du pays et à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.

La zone d’influence indirecte couvre les provinces de Gitega, Ruyigi, Cankuzo, Rutana et une partie de l’Ouest de la Tanzanie. La route permettra un meilleur écoulement des productions agricoles et un accès facile aux infrastructures. Elle facilitera le transport des marchandises en provenance de la Tanzanie, l’acheminement des produits vivriers en provenance de la région de l’Est vers les autres provinces. La population de la zone d’influence sur la partie burundaise est estimée à environ 1,9 millions d’habitants, soit environ 21% de la population du pays.

Une quarantaine de kilomètres a été réhabilitée dans les quatre communes concernées qui sont Makebuko, Itaba, Butaganzwa et Ruyigi.

« La route Makebuko-Ruyigi est devenue une natte sur laquelle on roule. Avant, lorsque je prenais cet itinéraire, je devrais me laver la poussière à l’arrivée à destination. En plus, la durée du trajet était longue et fatigante. Maintenant, la donne a changé. Ce qui facilite les affaires », témoigne Séraphine Mukanyonga, usager de la RN13 habitant à Cankuzo.

La concurrence entre transporteurs, un des impacts de la réhabilitation de la RN13

« Avant la réhabilitation de la RN13, les déplacements sur cette route s’effectuaient par des véhicules de type « Probox » et des véhicules type « Coaster », de deux agences de voyage, à savoir Air ponctuel et Memento », explique Wenceslas Sibomana, conducteur d’un véhicule de type « Probox » faisant le trajet Gitega-Ruyigi depuis 2009.

Aujourd’hui, confirme-t-il, le nombre de véhicules faisant le transport des personnes et des marchandises a augmenté. Deux autres agences qui sont Volcano et Tramwex se sont ajoutés dans le trafic des véhicules de type « Coaster ».

Et de continuer : « Pour le moment, je ne peux pas attendre pour embarquer les personnes prévues d’être transportées. Pour éviter qu’un autre véhicule me les prenne, je pars tout en espérant trouver les passagers en cours de route. Cependant, les agences de voyage raflent les passagers aux autres véhicules de transport des personnes. Elles disponibilisent même des bonus pour les passagers qui les ont empruntés beaucoup de fois. Ce qui justifie leur préférence ».

M.Sibomana informe que les recettes qu’il engrage ont diminué. «Avant la réhabilitation de la RN13, je faisais trois rotations par jour et j’encaissais entre 80 mille et 100 mille FBu. Cela parce que les véhicules qui faisaient ce trajet étaient moins nombreux et le contrôle policier n’était pas trop rigoureux », fait-il remarquer. M.Sibomana indique qu’actuellement il fait à peine une rotation par jour.

«Le ticket Gitega-Ruyigi coûte 6 mille FBu. Nous sommes autorisés à transporter 3 passagers sur le siège se trouvant derrière le chauffeur. Le montant encaissé est de 24 mille FBu, soit 48 mille FBu par rotation», signale-t-il. Et de poursuivre : « Si on retranche 30 mille FBu, frais pour l’achat du carburant, 2 mille FBu, frais de restauration et 15 mille FBu, frais de location du véhicule, on reste avec 1000 FBu. Ce qui occasionne souvent les mauvais chargements ».

La situation est ainsi, selon toujours lui, alors que le prix des pièces de rechange a augmenté. Le pneu qui s’achetait à 75 mille FBu est à 110 mille FBu actuellement, le prix de deux plaquettes est passé de 8 mille FBu à 20 mille FBu…

Toutefois, M.Sibomana partage avec les usagers de la RN13 que la durée pour faire ce trajet a diminué passant de 2 heures 30 minutes à 47 minutes.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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