Robinets à sec à Mwaro, les habitants s’inquiètent

Les robinets du marché provincial de Mwaro sont à sec. Les usagers craignent le pire. Ils réclament l’approvisionnement en eau potable de cet espace public. Outre le marché provincial, les services hôteliers font également face à une pénurie récurrente d’eau potable

Les robinets à sec au marché provincial de Mwaro.

En novembre dernier, des reporters de l’hebdomadaire socio-économique Burundi Eco ont séjourné pendant 4 jours en province de Mwaro afin de s’enquérir les conditions de vie de la population de cette province. Par curiosité, ils se sont rendus au marché provincial de Mwaro situé non loin du chef-lieu de cette province. Ils ont constaté que les commerçants et les clients se plaignent non seulement de la cherté de la vie, mais aussi du manque d’eau potable dans cet espace qui rassemble des hommes, des femmes et des enfants venus de différentes régions du pays. Pourtant, des robinets ont été installés à l’intérieur du marché, mais ils sont tous à sec. Des commerçants affirment que, depuis la construction de ce marché, aucune goutte d’eau n’a jamais coulé dans ces robinets. « Je n’ai jamais vu une seule goutte d’eau tomber dans ces robinets », indique E.N., un commerçant œuvrant dans ce marché.

Les usagers craignent le pire

Notre interlocuteur révèle que les commerçants   et les clients utilisent l’eau des restaurants qui entourent le marché. Dans le pire des cas, déplore-t-il, « Ils boivent de l’eau provenant des robinets des toilettes pour étancher leur soif ». Notre source explique que cette pénurie d’eau au marché provincial de Mwaro est due à la mauvaise gestion qui caractérisé le comité chargé d’assurer l’hygiène et l’assainissement dans cet espace public.

Pour lui, il est illogique qu’un marché situé au chef-lieu d’une province soit privé d’eau potable depuis plus d’une dizaine d’années alors que les commerçants continuent à payer les impôts et les taxes communales. Les usagers craignent le pire. « Si une épidémie éclate, elle causera de nombreux dégâts », murmure quelqu’un dans la foule. Ils alertent l’administration communale et provinciale pour qu’elles veillent sur le bien-être de la population et plus particulièrement sur sa santé. « Si quelqu’un décide de boire l’eau provenant des toilettes ou des restaurants, il n’est pas sûr que l’eau soit propre. Et cela risque d’endommager sa santé », déplore-t-il.

Les services hôteliers ne sont pas épargnés par la pénurie d’eau potable

Le marché provincial de Mwaro n’est pas le seul lieu public qui souffre de l’absence d’eau potable. Les hôtels et les restaurants font aussi face à une pénurie récurrente d’eau potable. À titre d’exemple, pendant les 4 jours que nous avons passés dans cette province, l’hôtel qui nous a hébergés utilisait eau provenant d´ailleurs. Pour étancher leur soif, les clients devaient recourir à vers l’eau minérale vendue dans les boutiques.

Le gestionnaire de l’hôtel nous a révélé que l’eau potable est en quantité insuffisante au chef-lieu de la province de Mwaro. Ce qui explique pourquoi certains espaces publics et même des maisons résidentielles connaissent une pénurie récurrente d’eau potable, selon leur connexion au réseau d’eau, qui n’est pas toujours fonctionnel.

L’administration au courant, mais…

Interrogé sur les solutions envisagées pour résoudre le problème de l’insuffisance de l’eau potable dans cette localité, le Col· Gaspard Gasanzwe, gouverneur de la province de Mwaro explique qu’en général, cette province dispose d’une grande quantité d’eau potable. Toutefois, il indique que la vétusté du réservoir d’eau situé sur la montagne Gisase entraîne une grande perte d’eau, car une partie de ce précieux liquide s’échappe de ce réservoir provoquant parfois une pénurie d’eau dans certaines localités.

Il appelle la Regideso à construire un grand réservoir d’eau à Gisase et à installer deux stations de pompage pour produire l’eau potable en quantité suffisante afin de satisfaire les besoins des habitants du centre urbain de Mwaro qui ne cesse de s’agrandir. Selon lui, le réseau de distribution de l’eau potable mis en place par la Regideso était initialement destiné au camp militaire et au Lycée de Mwaro.