Genre

Rumonge : Les femmes excellent dans les métiers à prédominance masculine

La rédaction du journal Burundi Eco a rencontré deux femmes qui ont bravé les clichés sociaux. Il s’agit d’une femme boucher et d’une autre qui est chauffeur d’un compacteur. Ces deux braves femmes appellent leurs consœurs à oser affronter des métiers qui, dans le passé, étaient considérés comme des métiers destinés aux hommes. La communauté salue la bravoure et la détermination de ces femmes qui sont devenues des modèles en dépit des stéréotypes  

Mme Alice Bikorimana, boucher au chef-lieu de la province Rumonge invite ses consœurs à s’intéresser à tout type de métiers pour gagner leur vie.

 

Alice Bikorimana, une femme de 29 ans, boucher, a été rencontrée dans le quartier Kanyenkoko de la ville de Rumonge où elle tient un restaurant. Elle commercialise également la viande de chèvre grillée.

Notre reporter l’a trouvée sur son lieu de travail très détendue, vêtue d’un cache-poussière blanc. Elle lui a réservé un accueil chaleureux avec un sourire ravi. Tout d’un coup, elle lui demanda l’objet de sa visite. Et celui-ci déclina son identité sans plus tarder pour instaurer un climat de confiance.

Elle était plutôt attentive et déposa son couteau par terre pour se confier à la rédaction du journal Burundi Eco.  Cette femme originaire de la province Makamba nous dresse les débuts timides de son métier. Elle revendique 5 ans d’expérience déjà. C’est sa grande sœur, elle-même boucher, qui lui appris les astuces pour se lancer sur ce terrain qui est jusque-là considéré comme l’apanage des hommes.

Pour le moment, elle est devenue plus qu’une habituée à ce métier. Elle procède elle seule à l’abattage des chèvres qu’elle découpe par quartiers dans un délai relativement court. Par après, elle allume son brasero pour griller la viande au fil et à mesure que les clients commandent.  Ces derniers affirment qu’ils préfèrent venir manger chez elle parce que l’environnement est protégé. De plus, Mme Bikorimana s’en sort plutôt bien. Elle sait bien griller la viande de chèvre plus que d’autres bouchers hommes.

Il n’y a pas de sot métier !

Cette femme boucher invite les filles et les femmes à briser les tabous. Elles invitent ses consœurs à se lancer dans des métiers jadis réservés uniquement aux hommes pour gagner leur vie. Certes, les débuts sont toujours difficiles, car l’entourage vous considère comme une femme déracinée de ses coutumes et mœurs mais, par après tous ceux qui vous critiquaient vous ovationnent, a-t-elle indiqué. Il suffit d’être honnête, courageuse et déterminée et d’éviter un travail bâclé.

Francine Munyana, une chauffeure de la catégorie F

Francine Munyana, une fille célibataire de 24 ans est chauffeure d’une machine compacteur pour le compte de la société SOGEA SATOM depuis plus de 5 ans. Elle est aujourd’hui affectée sur le chantier de construction de la route Gitaza-Rumonge (RN3).

Mlle Munyana indique que briser les tabous est la seule clé de succès dans le métier. En outre, il faut oser et s’assurer qu’on fait un bon travail au même titre que les hommes et même plus qu’eux pourquoi pas.

Elle indique qu’elle n’a aucun complexe dans son métier. Par ailleurs, elle est souvent bien cotée pour son travail.

Elle invite les familles, les amis et la communauté à soutenir les femmes qui brisent les tabous. « Au début, on te considère comme une égarée, un hors-la-loi. Il faut avoir des méninges fortes pour tenir mais, au bout, on te félicite », raconte-t-elle.

Elle a dit que bientôt elle va fonder son foyer, mais qu’elle continuera tout de même à conduire son compacteur.

Une détérioration des mœurs et des coutumes

Les opinions divergent. Les conservateurs, surtout les personnes âgées critiquent les femmes qui se lancent dans des métiers typiquement masculins, notamment la maçonnerie. Ils arguent qu’il s’agit d’une violation flagrante de la culture burundaise.  «C’est inconcevable de voir une femme monter sur la charpente d’une maison pour y poser des tôles», commentent-t-ils.

Cela étant, il s’s’observe de plus en plus des femmes qui exercent des métiers jadis réservés aux hommes tels que la mécanique, la maçonnerie, la menuiserie, le transport des biens et des personnes, etc. Pour l’heure, il n’existe pas de femmes pêcheurs malgré les revendications allant dans ce sens. Des femmes se prépareraient à commencer à  pratiquer la pêche dans le lac. Ce qui serait une première au Burundi et au niveau de la sous-région.

A propos de l'auteur

Journal Burundi Eco.

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