Depuis que le monopole de change des monnaies étrangères a été accordée aux banques commerciales, les échanges commerciaux ont fortement diminué au port de Rumonge. Les commerçants ne trouvent pas où échanger le shilling tanzanien et le franc congolais
Au port de Rumonge, les commerçants sont déboussolés; après la décision prise par la Banque de la République du Burundi de ne pas permettre aux banques commerciales de changer les monnaies étrangères à l’exception du dollar américain et de l’Euro.
C’est principalement le shilling tanzanien, le franc congolais et le franc burundais qu’on utilise dans l’achat et la vente des produits qui passent au port de Rumonge, indiquent les commerçants rencontrés à ce port.
Ils précisent qu’ils sont déboussolés Ils ne trouvent pas aujourd’hui où ils peuvent échanger le shilling tanzanien et le franc congolais et cela affecte négativement les échanges commerciaux. La principale conséquence de cette situation est que les produits en provenance de la Tanzanie et de la R.D.C ne viennent plus à ce port.
Des mesures d’accompagnement devraient être prises
Ces commerçants demandent à la Banque de la République du Burundi à prendre des mesures d’accompagnement pour permettre aux petits commerçants de continuer à exercer pour l’intérêt de tout le monde.
La Banque centrale devrait préciser comment les monnaies étrangères autre que le dollar américain et l’Euro peuvent être échangées sur le sol Burundais pour promouvoir les échanges commerciaux dans la sous-région.
Ils indiquent en outre que les agences des banques commerciales installées dans les provinces à l’intérieur du pays n’ont pas encore eu l’autorisation d’échanger les monnaies étrangères et ne disposent pas d’assez de devises, a-t-on appris auprès de certains commerçants.
Kashindi ulimwengu, un commerçant Congolais de poissons basé dans la petite ville de Baraka indique qu’il ne peut plus apporter son poisson à Rumonge, car il n’arrive plus à échanger le franc congolais en franc burundais afin de s’approvisionner en d’autres produits à Rumonge.
Il demande à la BRB d’autoriser aux banques commerciales d’échanger les monnaies utilisées dans les pays de la sous-région. Sinon il sera pratiquement impossible de faire le commerce transfrontalier.
Kashindi précise que lui et ses collègues vendaient leurs produits au port de Rumonge pour s’approvisionner en d’autres produits dont les produits Brarudi, les médicaments, les matériaux de constructions et les habits.
Même son de cloche pour une femme burundaise qui tient un restaurant près du port de Rumonge qui indique que ses principaux clients étaient les gens qui exerçaient leurs activités au port de Rumonge.
Elle fait savoir que si la situation perdure, elle va fermer son restaurant, car selon elle, les activités au port de Rumonge tournent au ralenti suite au problèmes de manque de banques pour échanger le shilling tanzanien et le franc congolais.
Elle demande à la BRB de compléter sa mesure par d’autres mesures d’accompagnent pour permettre aux petits et grands commerçants à continuer à exercer leurs activités car, aujourd’hui, les conséquences sont énormes. L’Office Burundais des Recettes (OBR) et la commune de Rumonge ne perçoivent plus de taxes faute d’échanges commerciaux.
Le taux de chômage irait en augmentation suite au manque de travail. De plus, la diminution de l’activité commerciale risque de développer le phénomène du banditisme et d’autres formes de criminalité.
Siméon-Obède Niyukuri, chef de port de Rumonge confirme cette baisse des échanges commerciaux au niveau de ce port et précise qu’il a déjà transmis le rapport à ses supérieurs hiérarchiques pour décisions éventuelles.
Il indique que le nombre de bateaux et pirogues qui accostaient à ce port apportant des marchandises a diminué suite au problème de change.
Signalons que les anciens changeurs de monnaie opèrent dans la clandestinité avec toutes les conséquences que cela comporte, a-t-on appris des différentes sources locales qui ont requis l’anonymat.
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