L’extension du périmètre interdit d’accès aux vélos, motos et tuk-tuks en mairie de Bujumbura, le marquage au sol, l’installation des feux de signalisation, l’introduction des alcotests et récemment des policiscans (radars) sont entre autres des mesures prises pour éradiquer les accidents routiers. Les bénéficiaires et les transporteurs demandent des éclaircissements
C’est ce mardi 5 juillet 2022 qu’ont été opérationnalisés les policiscans (radars), les équipements de contrôle de la circulation routière octroyés par le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique à la police nationale.
« L’usage des policiscans n’est pas mauvais en soi. Le problème est qu’ils sont utilisés par les policiers. Ceux-ci peuvent ne pas flasher tous les véhicules en favorisant les uns au détriment des autres. Pourquoi pas ne pas continuer à demander des pots de vin. Il serait mieux que ces policiscans soient automatiques et que les policiers ne fassent qu’interpréter seulement les résultats », fait savoir Mustafa Radjabu, un chauffeur de taxi rencontré au centre-ville de Bujumbura.
Par ailleurs, s’exclame-t-il, l’usage de ces policiscans vient renforcer ou contredire le code de la route. Les premiers prévoient par exemple de rouler à une vitesse de 40 km à l’heure en mairie de Bujumbura et 70 km à l’heure à l’intérieur du pays.
Le code de la route prévoit en son article 199 que tout conducteur doit régler sa vitesse dans la mesure requise par les dispositions des lieux, leur encombrement, le champ de visibilité, l’état de la route et du véhicule, de manière qu’elle ne puisse être ni une cause d’accident, ni une gêne pour la circulation.
Et l’article 200 du code de la route de renchérir : « Sans préjudice des dispositions spéciales imposant une vitesse plus limitée, aucun conducteur ne peut dépasser 100 km à l’heure en campagne et 50 km à l’heure dans les agglomérations urbaines ou autres lieux où se trouvent occasionnellement ou habituellement des personnes, des bétails ou d’autres attroupements.

Les mesures prises pour protéger les gens contre les accidents routiers nécessitent des mesures d’accompagnement pour les rentabiliser.
Une multitude de mesures à rentabiliser
Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU) fait remarquer que toute mesure venant protéger les citoyens contre les accidents routiers est la bienvenue.
Toutefois, explique-t-il pas mal de mesures prises par l’autorité pour éradiquer les accidents de la route nécessitent des éclaircissements ou des mesures d’accompagnement.
«Nous faisons allusion à l’introduction des dispositifs Alcotest pour détecter les conducteurs qui ont consommé les boissons alcoolisées et qui ne sont pas utilisés», se désole M.Ntirampeba avant de rappeler que c’est dans ce sens que les feux de signalisation routière ont été installés. « Ces feux de signalisation sont parfois dysfonctionnels ou cognés par les véhicules », déplore-t-il.
Et de rappeler : « Il était une fois où on constatait des marques au sol pour faciliter la traversée de la route par les piétons. Lorsqu’elles s’effacent, celles-ci ne sont pas remises en place ».
Pour ce qui est des policiscans, M.Ntirampeba plaide pour des éclaircissements sur la vitesse, la mise en place des panneaux montrant la vitesse à ne pas dépasser, selon les endroits, l’érection des dons d’ânes…
« La référence de rouler à 40 km à l’heure ne peut pas être statique. Il existe des endroits où on peut rouler même à 10 km à l’heure ou à 60 km à l’heure. Sinon, rouler sur toute l’étendue de la ville à 40 km à l’heure peut occasionner dans certains endroits des accidents ou des retards », informe-t-il.
Immaculée Nshimirimana habitant la zone Cibitoke de la mairie de Bujumbura fait remarquer que certaines mesures de protection des personnes contre les accidents routiers peuvent être supprimées. Cela au cas où une nouvelle mesure viendrait améliorer la situation.
« J’estime que l’usage des radars peut s’appliquer également aux tricycles et aux deux roues. Dans ce cas, j’aurais aimé que la mesure d’extension du périmètre interdit aux motos, aux vélos et aux tricycles soit supprimée », signale-t-elle.
Les avis convergent sur l’usage de la high-tech pour protéger les gens contre les accidents routiers. Cependant, ils trouvent pratique et efficace l’usage des pistolets radars qui sont moins visibles par la cible.
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