Les transporteurs confirment un surplus de passagers pendant la saison sèche. Ce qui peut encourager les investisseurs dans le secteur du transport des personnes. Toutefois, les véhicules faisant le transport rémunéré reste insuffisant pour desservir tous les coins du pays. Beaucoup de charges peuvent bloquer ceux qui veulent investir dans le domaine. Cela malgré l’exonération des droits et taxes à l’importation des bus main droite d’au moins 30 places assises
« J’ai de la chance. J’ai effectué le trajet Bujumbura-Cankuzo. Là je fais une seule rotation. Mais ceux qui effectuent le trajet Bujumbura-Muyinga ou Muyinga-Kirundo doivent obligatoirement faire deux rotations par jour », explique un conducteur de bus type «Coaster» d’une agence de transport. Il témoigne que depuis le mois de mai, les passagers deviennent nombreux. Cela sans toutefois oublier la période des fêtes (Noël, Bonne année et Pâques). Ce qui fait que presque sur tout le long de l’année, la période de voyager est plus longue que celle de sédentarisation. Sur 12 mois qui constituent chaque année, 8 mois peuvent être considérés comme une période de récolte des passagers.
Ce qui peut inciter à investir dans le domaine du transport rémunéré des personnes. Malgré leur insuffisance, des bus neufs ne cessent d’être importés. Cela depuis que la loi budgétaire, exercice 2018-2019 avait prévu dans son article 44 une exonération des droits et taxes à l’importation sur les véhicules main droite neufs de transport rémunéré des personnes ayant une capacité d’au moins 30 places assises.

Trop d’imposition sur les véhicules faisant le transport rémunéré des personnes peut décourager les investissements dans le domaine.
Une situation qui s’empire
Sur les tweets de l’Office Burundais des Recettes (OBR) du 7 septembre 2021, la redevance routière vient comme un autre aspect important des nouvelles dispositions des lois fiscales. Elle est exigée à tout détenteur d’engin roulant : moto, tricycle, véhicule, camion et machine, etc.
« La redevance routière doit être payée avant le 31 octobre de chaque année. Ceux qui font le transport rémunéré payeront un forfait de 100 000 FBu par an pour les véhicules, 10 000 FBu pour les motocyclettes, 50 000 FBu pour les véhicules d’affaires promenades. Les véhicules de l’Etat en sont épargnés. Ne pas payer cette redevance routière dans les délais sera sanctionné par une amende de 50% des frais de cette redevance », stipule les tweets de l’OBR.
Cette redevance vient ajouter le drame au drame dans la mobilité des personnes, s’inquiète Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME). Pour lui, le droit à la circulation est un droit citoyen.
Bien que l’importation des bus main droite soit exonérée des droits et taxes de douanes par exemple, pas mal de facteurs restent un défi pour la mobilité. Ce qui peut même bloquer l’’importation de nouveaux bus et, partant, privé au citoyen le droit à la circulation.
« Les nouveaux bus coûtent cher selon le type, soit entre 80 millions et 200 millions de FBu. Cela nécessite de contracter un crédit remboursable sur le long terme et à un taux élevé. Pour d’autres types de véhicules, on paie les frais de dédouanement. En plus de cela, il y a beaucoup de documents qui sont exigés comme l’assurance responsabilité automobile. Les véhicules faisant le transport rémunéré des personnes doivent payer les frais de stationnement en mairie de Bujumbura, les infrastructures routières en mauvais état usent les nouveaux bus alors que le prix des pièces de rechange a augmenté… », déplore M.Rufyiri avant de plaider pour l’exonération zéro sur toute forme de taxation en rapport avec les véhicules faisant le transport rémunéré des personnes.
Pierre Nduwayo, président de l’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO) estime par exemple que le transport en commun présente beaucoup d’intérêt. « Non seulement il permet à beaucoup de personnes à se mouvoir (y compris celles à faible revenu), mais aussi à participer à la sauvegarde de l’environnement. Celui-ci est un enjeu majeur à nos jours », martèle-t-il avant de rappeler que le gouvernement a consenti des efforts en détaxant les bus de transport en commun.
Selon lui, il ne devrait pas ajouter d’autres charges, qui, à la fin sont supportées par le consommateur et préjudie les efforts jusqu’ici consentis.
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