Les plantations de maïs situées sur la colline Ruramba ont été la cible d’un acte de vandalisme sans nom. Plus de 60 ares de champs de maïs ont été déracinés par leurs propriétaires au profit d’un projet horticole. Les autorités dénoncent l’attitude de l’initiateur dudit projet et réclament des indemnisations en faveur de l’Etat qui a subventionné les intrants agricoles. Les agriculteurs quant à eux sont invités à consulter les autorités locales avant de prendre ce genre de décisions importantes.
A trois semaines de la récolte, 68 ares de champs de maïs ont été déracinés par leurs propriétaires sur la colline Ruramba, dans la commune de Kayokwe, en province de Mwaro. Les sources locales sur place affirment que ces agriculteurs ont sacrifié leurs champs pour favoriser un projet de culture d’oignons piloté par un investisseur privé. Ce dernier leur a payé 300 FBu par plant de maïs avant de déraciner ces plants de maïs hybride PAN 53 importé de la République de Zambie au début de la saison culturale 2025 A.
Cet acte a été fortement critiqué par Hon. Denise Ndadaye, la première vice-présidente du Sénat burundais, lors d’une visite effectuée sur place pour s’enquérir de la situation. « Le projet en soi était bon, malheureusement il a été mal planifié », a-t-elle constaté, ajoutant que l’initiateur du projet devrait consulter l’administration locale pour étudier les procédures nécessaires à la concrétisation de son projet et/ ou demander un autre terrain pour son projet. Les autorités locales dénoncent une pratique d’usure déguisée. Plus de 82 ares de champs de maïs ont été achetés avant leur maturité et 64 d’entre eux ont déjà été déracinés pour laisser place à la culture des oignons.
Le promoteur sommé à payer des indemnisations
A ce sujet, la vice-présidente du Sénat natif de la même province est catégorique. « L’agriculteur responsable de la culture des oignons doit indemniser le gouvernement pour les pertes subies ». Elle rappelle que le pays injecte des fonds conséquents dans la subvention des intrants agricoles, tels que des semences et des fertilisants, afin de booster la production agricole.
Durant cette période pré-électorale, Honorable Denise Ndadaye invite la population à redoubler la vigilance et prendre des décisions judicieuses afin de ne pas tomber dans les pièges des personnes de mauvaise foi. La vice-présidente conseille la population d’en informer les administratifs à la base avant de prendre des décisions importantes.
L’avocat de l’investisseur reconnaît la responsabilité de son client dans cette affaire largement médiatisée. Il argue que son client n’avait aucune intention de nuire. Son projet avait plutôt pour objectif de répondre à l’appel de la diaspora burundaise pour contribuer au développement socio-économique et à la concrétisation de la vision 2040-2060. Malheureusement, le projet a été mal exécuté, concède-t-il. « Nous sommes prêts à indemniser le gouvernement pour les pertes subies », a-t-il affirmé sur les ondes de la radio nationale avant de présenter ses excuses et de demander une nouvelle orientation pour la continuité du projet, car l’objectif de la culture des oignons est d’améliorer les conditions de vie des citoyens burundais.
Que dit la loi ?
Toute personne déracinant ses plantations sans autorisation peut être punie conformément au code pénal. L’attitude de ces habitants de la colline Ruramba qui ont déraciné leurs champs de maïs est belle et bien répréhensible par la loi. Les auteurs peuvent être condamnés en vertu de l’article 339 du Code pénal du Burundi pour avoir déraciné des plantations sans autorisation.
Ce délit est passible d’une peine de prison allant d’un 1 mois à 1 an ainsi que d’une amende variant entre 10 000 et 100 000 FBu, ou bien d’une de ces deux sanctions.
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