Editorial

Un problème insoluble

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

L’embellie économique n’a été que de courte durée. Les longues files d’attente des véhicules s’observent de nouveau devant les stations-service depuis plus d’une semaine. Malgré les efforts consentis, l’approvisionnement du pays en produits pétroliers reste très instable. Jusque-là, les tentatives de réponse du porte-parole du ministère de l’Energie prétendant une forte affluence des importateurs sur le marché pétrolier peinent à passer dans l’opinion. Par contre, les autorités confirment bel et bien qu’il s’agit d’une conséquence directe de la chute des réserves de change aggravée par les spéculations rampantes autour du billet vert.

Le gouvernement tente d’apporter des solutions durables à cette problématique avec la création d’une société pétrolière du Burundi (SOPEBU). L’arrivée d’un nouvel acteur dans le circuit semblait prometteuse, mais la situation reste préoccupante. D’aucuns se demandent si l’enregistrement en ligne des engins roulants pour suivre la distribution du carburant serait une solution miracle. De toutes les façons, le nœud du problème reste la pénurie chronique des devises met à mal l’économie nationale.

La crise des hydrocarbures affecte tous les secteurs, notamment le commerce, les transports, la construction et l’industrie. Le pays doit mobiliser assez de devises pour répondre à une demande croissante (plus de 30 millions de litres de carburant par mois).  L’importation de l’or noir nous coûte chaque année environ 300 millions USD alors que les recettes issues des exportations évoluent en dent de scie.

L’économie burundaise vacille encore. Les statistiques officielles montrent que le pays n’a pas assez de devises pour assurer régulièrement ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. Les cours des denrées alimentaires restent volatiles sur le marché. Les prix des matériaux de construction et l’ensemble des produits importés affichent la même tendance.

Une lueur d’espoir se profile à l’horizon avec la redynamisation de la filière café et la reprise imminente de l’exploitation des minerais stratégiques d’autant plus que le nouveau Code minier est déjà promulgué.

Le pays peine à mobiliser les devises dans un contexte de morosité économique. Les industries accusent un manque criant de matières premières et d’énergie pour fonctionner. Sur le plan de la coopération bilatérale, les partenaires au développement s’indignent de la mauvaise gestion des financements. Ce qui ralentit la mise en œuvre des programmes de développement. Des réformes institutionnelles profondes s’imposent pour une gestion efficiente des dons et des financements extérieurs.

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Benjamin Kuriyo.

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    L’embellie économique n’a été que de courte durée. Les longues files d’attente des véhicules s’observent de nouveau devant les stations-service depuis plus d’une semaine. Malgré les efforts consentis, l’approvisionnement du pays en produits pétroliers reste très instable. Jusque-là, les tentatives de réponse du porte-parole du ministère de l’Energie prétendant une forte affluence des importateurs sur le marché pétrolier peinent à passer dans l’opinion. Par contre, les autorités confirment bel et bien qu’il s’agit d’une conséquence directe de la chute des réserves de change aggravée par les spéculations rampantes autour du billet vert.
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