Développement

Vers l’exploitation des minerais de Kirundo ?

Le gouvernement du Burundi vient d’adopter un projet de décret portant octroi d’un permis d’exploitation minière de la cassitérite, du colombo-tantalite et des minerais associés, dans le périmètre de Murehe, en faveur de la société SOTREVO Mining Company Limited. Le pays recevra 20 % des recettes totales du projet.

 SOTREVO Mining Company Limited révèle que des réserves minières estimées à 12 700 000 tonnes se trouvent dans le sous-sol de Murehe (Photo:Ntare House ).

Le conseil des ministres a octroyé un permis d’exploitation minière pour la cassitérite, le colombo-tantalite et les minerais associés dans le périmètre de Murehe, en commune de Busoni, province de Kirundo, à la société SOTREVO Mining Company Limited, dans le but de contribuer au développement économique du pays. Cette décision a été prise lors d’une réunion extraordinaire des membres du gouvernement tenue le 23 décembre 2024.

A l’issue de ce conseil, Jérôme Niyonzima, secrétaire Général de l’Etat a   indiqué qu’une étude de faisabilité effectuée par SOTREVO Mining Company Limited révèle que des réserves minières estimées à 12 700 000 tonnes se trouvent dans le sous-sol de Murehe.

Vers l’autonomie  financière ?

« L’Etat du Burundi vise à maximiser les revenus du secteur minier et des carrières pour dynamiser l’économie du pays », a déclaré le porte-parole du gouvernement. Il a également exprimé la volonté de l’Etat de s’associer à SOTREVO Mining Company Limited pour optimiser l’exploitation du gisement de Murehe.

Le partage des gains se fera sur la base des recettes issues de la vente de la production. L’Etat du Burundi obtiendra 20 % des recettes totales du projet, tandis que la société d’exploitation prendra 80 % des recettes, après déduction du fonds d’amortissement. Ce gain pour le gouvernement du Burundi suscite des discussions et des divergences parmi les internautes, qui estiment que le propriétaire du sous-sol bénéficiera de trop peu de pourcentage dans ce contrat avec SOTREVO Mining Company Limited. Cependant, le code minier du Burundi, en son article 68, stipule que parmi les dispositions de la convention minière approuvée par le décret portant octroi d’un permis d’exploitation, il doit être prévu une participation de l’Etat au capital social de la société d’exploitation minière à hauteur d’au moins 16 %, avec une augmentation de 5 % à chaque renouvellement du permis, ou un partage de la production minière entre l’Etat et la société d’exploitation. Cet article du code minier pourrait-il être à la base du contrat entre le Burundi et SOTREVO Mining Company Limited ? Peut-être.

Quid des obligations des parties prenantes ?

SOTREVO Mining Company Limited dispose de plusieurs obligations supplémentaires, en plus de celles de verser 20 % des recettes totales au propriétaire du gisement minier et d’apporter son capital. La société s’engage également à constituer un fonds d’amortissement pour le projet et à assurer l’entretien et la maintenance des infrastructures, équipements et machines, afin de garantir la pérennité du projet, puisque « le contrat d’exploitation a une durée de 15 ans, subdivisée en trois phases de 5 ans chacune ».

Quant à l’Etat, il met à la disposition de la société d’exploitation le sol et le sous-sol nécessaires au projet, ainsi que l’accès à toutes les données disponibles relatives au projet.

Concernant le financement de ce projet, le Secrétariat Général de l’Etat fait savoir que l’exploitant prévoit dépenser environ 7 milliards de francs burundais et plus de cinq millions de dollars américains pour financer la première phase du projet. Pour les deux autres phases, le coût total de l’investissement devrait dépasser quarante-cinq milliards huit cent quatre-vingt millions de FBu, comme l’indique le porte-parole du gouvernement.

L’histoire des minerais de cassitérite, de colombo-tantalite et des minerais associés a commencé à faire surface sur les réseaux sociaux depuis le mois de juillet, lorsque le chef de l’État était en visite dans différentes provinces du pays lors d’un événement dénommé « caravane Inkebuzo ». Il a fait une pause sur la colline Gatete pour visiter la société Bumeco (Burundi Metal Company) dirigée par deux entrepreneurs burundais spécialisés dans l’extraction de la cassitérite et du coltan.

Les gestionnaires de Bumeco ont révélé avoir fait une découverte déconcertante : un tunnel profond d’environ 250 mètres, vestige de l’époque coloniale belge. « Les colons l’avaient utilisé pour l’extraction des minerais avant de le sceller avec du béton armé après l’indépendance, effaçant ainsi toute trace de sa présence. Pendant cinquante ans, les Belges ont exploité cette réserve en toute discrétion », a expliqué l’un des responsables de Bumeco. Il a précisé que cette réserve contient plus de 12 millions de tonnes de cassitérite, d’une valeur estimée à 50 millions USD.

A propos de l'auteur

Méchaël Tuyubahe.

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Un commentaire
  • Stan Siyomana dit :

    1. Ca fait des jours que j’attendais votre article esperant que vous auriez plus d’ informations sur Sotrevo Mining Company Limited.
    2. Vous ecrivez:« Il a précisé que cette réserve contient plus de 12 millions de tonnes de cassitérite, d’une valeur estimée à 50 millions USD… », mais la compagnie Bumeco parle d’une valeur de 50 milliards de dollars.
    3. Avec un budget des premiers 5 ans d’environ 6 millions de dollars, CELA NE SUFFIT PAS POUR CONSTRUIRE ET EXPLOITER UNE MINE QUI DISPOSERAIT DE 12 MILLIONS DE TONNES DE RESERVES MINIERES surtout qu’il s’agit d’une mineralisation dans des veines qui s’enfoncent en profondeur. Une mine souterraine est toujours plus couteuse qu’une mine a ciel ouvert.
    4. Pour avoir une idee sur l’equipement minier on peut voir qu’aux Etats-Unis, meme un camion D’OCCASION outilise dans les sites miniers peut couter entre 70 milles et 500 milles dollars.
    https://www.machinerytrader.com/listings/for-sale/komatsu/off-highway-trucks/1049

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