Commerce

Vers l’instauration d’un système de traçabilité des peaux ?

Le Burundi se prépare pour la mise en place d’un système de traçabilité des peaux. Il s’agit d’un programme régional de traçabilité des cuirs et peaux qui touche tous les pays membres du COMESA.  En plus de l’estampage automatise, des terminaux numériques seront utilisés pour faciliter la traçabilité et le codage du cuir. Dans ce sens, ces matières premières parviendront à être plus compétitives sur le marché régional

Mme Jeanine Niyonkomezi, Directrice Générale de l’industrie au ministère en charge du commerce : « Ce système combine les opérations d’estampage des peaux produites dans les tous pays membres du COMESA dans l’objectif d’identifier leur origine ».

 

Le ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme par le truchement de l’institut africain du cuir (Africa Leather and Leather Products Institute) du COMESA a organisé du 10 au 13 février 2025 une formation pilote pour l’instauration du système de traçabilité et d’écocertification des cuirs et des peaux. « Ce système combine les opérations d’estampage des peaux produites dans les tous pays membres du COMESA dans l’objectif d’identifier leur origine », précise Mme Jeanine Niyonkomezi, Directrice Générale de l’industrie au ministère en charge du commerce. Elle annonce que les peaux d’origine burundaise sont beaucoup appréciées sur le commerce régional.

Pourtant, parce que ces produits ne sont pas labélisés pour identifier leur pays d’origine, les revendeurs mal intentionnés s’arrogent le droit d’attribuer aux peaux et produits en cuir des autres pays le label Made in Burundi, déplore-t-elle.

Pourquoi l’estampage des peaux ?

Si ces produits parviennent à être étiquetés avec toutes les informations sur leur origine, Mme Niyonkomezi fait remarquer que cela permettra de renforcer la compétitivité des peaux et des produits en cuir en provenance du Burundi. Dans cette optique, souligne-t-elle, l’Africa Leather and Leather Products Institute (ALLPI) a déjà offert un kit d’équipements constitués des machines pneumatiques d’estampage et d’ordinateurs portables. Ce sont des outils indispensables pour la mise en œuvre de ce programme.

Les professionnels du cuir demandent à l’Etat de multiplier les espaces d’abattage et des tanneries pour éviter que la population ne fasse pas de longues distances à la recherche des services d’estampage.

 

Prosper Ndayisaba, directeur gérant de la société Burundi Prosperity Tanery qui exerce le commerce des peaux se réjouit de ces avancées. Selon lui, les peaux seront plus compétitives sur le marché régional. De plus, ce système facilite les contrôles sur toute la chaine de valeur de la production des peaux jusqu’à leur exportation en passant par leur traitement.

Les professionnels du cuir demandent à l’Etat de multiplier les espaces d’abattage et des tanneries pour éviter que la population ne fasse pas de longues distances à la recherche des services d’estampage. Le pays ne dispose que quatre abattoirs qui répondent aux normes liées à l’abattage des animaux et deux tanneries.

Le pays va en tirer profit

Michael Kiraye, expert à Africa Leather and Leather Products Institute (ALLPI) demande au gouvernement du Burundi de s’impliquer davantage dans la codification des peaux pour les valoriser.  Cela va contribuer à la création d’emplois, car les opérations de traçabilité exigent le recrutement des techniciens à affecter aux niveau des tanneries et des abattoirs. De plus, le trésor public va en tirer profit, car l’estampage de ces peaux se fera moyennant paiement des frais y relatifs.

Michael Kiraye, expert à Africa Leather and Leather Products Institute (ALLPI) demande au gouvernement du Burundi de s’impliquer davantage dans la codification des peaux pour les valoriser.

 

L’expert Kiraye recommande aux differents acteurs au respect des normes pour produire des peaux de qualité supérieure.  Certaines maladies qui attaquent la peau, le mauvais transport des animaux, l’abatage mal fait, les bastonnades, etc. sont entre autres les éléments qui dégradent la qualité.

Plus de 60% des peaux utilisées dans le monde proviennent de l’Afrique. Les africains fournissent de la matière première au monde entier dans le domaine du cuir. Les pertes liées à la non valorisation de ces matières premières sont incommensurables, déplore M. Kiraye. D’où la nécessité d’estampiller les peaux pour permettre aux usagers de détecter leur qualité et leur origine.

Et Kiraye de signaler que ce programme concerne jusqu’ actuellement 14 pays membres du COMESA, y compris le Burundi. Il invite les gestionnaires des abattoirs, les éleveurs, le BBN et les ministères en charge de l’élevage et du commerce à conjuguer leurs efforts pour produire des peaux plus compétitives sur le marché régional.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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Le pays se prépare à participer à un nouveau programme de traçabilité et de certification des cuirs concernant tous les pays membres du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA). Cela ressort d’une formation pilote pour l’instauration du système de traçabilité et d’éco-certification des cuirs et des peaux, organisée du 10 au 13 février 2025 par le ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, en partenariat avec l’Institut Africain du Cuir (Leather Products Institute).

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