La mairie de Bujumbura s’attaque de nouveau aux nids de poule. Les activités de réfection de la chaussée ont été lancées en juillet dernier par le maire de la ville. Certaines routes ont été réhabilitées, mais il reste beaucoup à faire
A la prise de ses fonctions comme nouveau maire de la ville de Bujumbura, le Commissaire de Police Jimmy Hatungimana a annoncé les travaux de réhabilitation de la voirie urbaine pour bientôt. C’était lors des cérémonies de remise et reprise avec son prédécesseur Freddy Mbonimpa. Cependant ni calendrier ni le budget de la réalisation de ces travaux n’ont été dévoilées.
Cinq jours plus tard, le 18 juillet 2020, le maire de la ville lance officiellement les travaux de bouchage des nids de poule sur l’avenue de l’OUA en zone Ngagara de commune Ntahangwa. L’objectif était de diligenter les travaux quitte à réhabiliter la voirie avant la saison pluvieuse. Les opérateurs sont souvent sous-équipés avec des camions bennes remplis de gravillons et un compacteur à moteur manuel, a-t-on constaté.
La chaussée du centre-ville en cours de réhabilitation
Lors de notre visite au centre-ville de Bujumbura, le constat est que les travaux de la réhabilitation de la voirie urbaine vont bon train. Le boulevard Patrice Lumumba passant devant la poste jusqu’à la Cathédrale Regina Munda a été réhabilité. Il s’agit d’une initiative salutaire pourvu que ça dure, commentent les usagers de la route.

Certaines routes présentent des nids de poule dépassant un mètre de diamètre. La prudence est de mise pour les chauffeurs au risque d’endommager certaines parties de leurs voitures.
De temps en temps, certaines avenues sont bloquées suite aux travaux de bouchage des nids de poules. Les ouvriers appliquent des enrobés bitumineux dans les endroits fortement endommagés. Il importe de signaler que les travaux de réhabilitation des routes se sont accélérés à la veille de l’inauguration de l’Hôtel de Ville, bâtiment abritant les services de la mairie. Les équipes se relayaient pour asphalter les parties abimées de l’avenue de l’Université et du boulevard du Peuple Murundi tout autour de ce bâtiment flambant neuf teinté en bleu-blanc. La RN3, tronçon centre-ville jusqu’ à Kanyosha, a été réparée.
L’autre face de la médaille
Il y a encore du chemin à faire pour doter la capitale économique d’infrastructures routières de bonne qualité. La plupart des artères de la ville sont en piteux état. Les véhicules et les tricycles se faufilent entre les nids de la poule qui jonchent les avenues. Les routes des quartiers Musaga, Mutanga Nord, Kigobe, Ngagara, Asiatique, Kamenge, Mutakura se dégradent de plus en plus. Certaines routes présentent des nids de poule dépassant un mètre de diamètre. La prudence est de mise pour les chauffeurs au risque d’endommager certaines parties de leurs voitures. Parfois les véhicules sont accolés les uns aux autres provoquant des embouteillages « éternels ». Certaines routes nécessitent une réhabilitation complète. Nous citerons à titre illustratif la RN9 tronçon rond-point des Nations Unies jusqu’à la rivière Gikoma, la RN7 tronçon Rond-point du monument du soldat inconnu jusqu’à la Gare du Sud.
Pourquoi la dégradation de la voirie urbaine ?
D’après les milieux bien informés, le gravier de plus grande taille rend l’asphalte plus solide et durable, particulièrement en été où la chaleur rend l’asphalte un peu plus et/ou dégradable. La formation des trous est beaucoup moins fréquente avec ce type de gravier.
Les camions poids lourds n’y sont également pour rien. Ces derniers aggravent la précarité des routes. Les routes bitumées monocouches sont très fragiles. En 2017, tous les camions devraient transiter par la RN7 suite à la coupure de la RN1. Par conséquent, cette route se dégradait de jour en jour. Les avenues bitumées qui desservent les quartiers de la ville restent une préoccupation pour la mairie. Des volontaires essaient de boucher tant bien que mal les trous, mais en vain. Ils utilisent des moyens de bords (la terre, les morceaux de briques récupérés, les restes de carreaux, etc.), mais dans une semaine c’est retour à la case de départ.
Des mesures plus ou moins concrètes
Il faudrait des mesures concrètes pour assurer la fluidité de la circulation. Ce sont notamment la mise en place d’un fonds d’entretien des routes pour limiter les charges municipales. La mairie doit acquérir des équipements adaptés, notamment des camions réparateurs de chaussée pour entretenir régulièrement les routes. Ces derniers servent à réparer toutes les anomalies de la chaussée, notamment les nids de poule et les fissures sans arsenal de main d’œuvre. Les nids de poule réapparaissent chaque année. Par conséquent, les maîtres d’ouvrages se lancent souvent dans des réparations longues coûteuses et souvent difficiles à planifier. Il est temps de mener une réflexion globale et des actions concrètes de briser ce cercle vicieux.
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