Devenue capitale politique il y a de cela une année, la ville de Gitega n’est pas jusqu’ici approvisionnée en électricité dans tous les quartiers qui la composent. Dans les quartiers périphériques, l’absence du courant électrique perturbe les activités. Burundi Eco a fait une descente dans certains quartiers de Gitega pour s’en rendre compte
Arrivée à Gitega le soir, la ville brille à mille feux. Les quartiers sont illuminés, mais pas partout. Les délestages ne sont plus fréquents selon les habitants. « Même quand le courant électrique part, cela ne dure que quelques minutes », se réjouit Martin, un habitant de Shatanya. Tous les ménages sont éclairés, mais l’éclairage public fait encore défaut. « Il est dangereux de sortir la nuit de peur de se faire attaquer par des malfrats », témoigne Rose, une dame rencontrée au quartier Shatanya. Nous sommes à Rutonde, un quartier situé à 4 km de la ville. Plus de 200 ménages y habitent. Au première vue, la localité est traversée par des lignes électriques à hautes tensions vers Songa située à 5 km de là. Selon les habitants de ce quartier, cela fait plus d’une décennie qu’ils réclament le courant électrique. « C’est une injustice de voir les lignes passer au-dessus de nos têtes alors que nous vivons dans l’obscurité », nous indique Egide, un des habitants de la localité. Parmi les principales causes de ce non approvisionnement en courant électrique, ce quadragénaire fait savoir que la Regideso leur dit que les constructions anarchiques ne lui permettent pas d’installer les poteaux électriques.

Fabien, meunier de Rutonde affirme qu’il travaille à perte faute de courant électrique.
Non loin de là, on trouve l’université Polytechnique, bien approvisionné en électricité. Les habitants y voient un deux poids deux mesures. « Comment on ne peut pas avoir le courant alors que nos voisins en disposent ? s’interroge Marcier, boutiquier de Rutonde. La Regideso devrait distribuer équitablement le courant électrique », rechérit-il.
Les activités sont perturbées par manque de courant électrique
Fabien est un meunier de Rutonde. Il est obligé d’utiliser le carburant pour faire tourner son moulin. « Je suis déjà habitué à travailler dans ces conditions. Mais en utilisant le carburant chaque jour, je travaille presque à perte », temoigne-t-il. Même son de cloche pour Mirabelle, tenancière d’un restaurant. « Il y’a des produits que je ne vends pas parce qu’ils nécessitent du courant électrique. Je suis par exemple obligé d’aller refroidir le lait ailleurs et je dois payer pour ça. Il faut que la Regideso pense à nous donner le courant électrique pour que nos activités puissent générer des revenus comme il faut », indique-t-elle. Ces habitants demandent que les services habilités leur fournissent le courant comme dans les autres quartiers de la ville.
Selon la Regideso, il n’y a pas d’entraves pour alimenter la ville de Gitega en courant électrique. Ce qui pose encore problème, ce sont les quartiers non viabilisés où il est difficile d’installer des poteaux électriques. Il y a des quartiers construits en désordre où l’implantation des poteaux électrique n’est pas possible.
Alors que de nouveaux quartiers ne cessent de naître, l’alimentation en courant électrique doit suivre le rythme. La viabilisation de la nouvelle capitale politique reste une préoccupation du gouvernement afin de permettre une distribution effective du courant électrique dans tous ses quartiers.
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