Victimes de maltraitance, de violences physiques, de violences sexuelles, d’abandons, de négligences, d’infanticides, pour ne citer que cela, les violences faites aux enfants constituent une pratique bien réelle au Burundi. La Fenadeb se dit très préoccupée par cette situation.
L’OMS estime que, dans le monde, jusqu’à 1 milliard d’enfants de 2 à 17 ans ont subi des violences physiques, sexuelles, émotionnelles ou des négligences au cours de l’année écoulée. En plus, la Fenadeb a répertorié 1.140 cas de violation des droits de l’enfant en 2019. Récemment, rien qu’au cours de ce mois passé, des vidéos montrant des enfants dans de telles situations ont fait le « buzz » sur les réseaux sociaux.
Des abus choquants
Le cas le plus récent s’est passé dans la province de Makamba. Une nounou de 23 ans a reconnu avoir violé un garçon de 10 ans de la famille où elle travaillait dans la nuit de vendredi le 4 décembre. L’enfant s’en serait plaint auprès de sa mère. La jeune fille est au cachot de la police à Makamba. Dans la foulée, juste apres quelques jours, une vidéo exposant une fillette de moins de dix ans victime d’un abus sexuel a envahi les réseaux sociaux. Le comble de malheur, des gens harcelaient de questions la petite fille qui était assise à côté avec « son violeur ».
Pour le comble, en date du 1er décembre, une fille de Musenyi de la commune Tangara dans la province de Ngozi a mis au monde et a immédiatement enterré son nouveau-né. Ensuite, mardi le 3 novembre, des images glaçantes ont enflammé les réseaux sociaux. Une femme frappe méthodiquement un petit garçon de moins de 5 ans le bas du corps complètement nu. Rapidement, des recherches ont été lancées et, par la suite, la femme a été identifiée et interpellée le lendemain des faits à Uwinterekwa, zone Gihosha dans la Mairie de Bujumbura. Dans l’après-midi du jeudi 5 novembre, la coupable Evelyne Niyonsenga, 30 ans, marâtre de l’enfant était devant la barre dans un procès de flagrance et a été jugé.
L’entourage doit s’impliquer davantage
Pour Isidore Nteturuye, coordinateur national au sein de la Fédération Nationale des Associations Engagées dans le Domaine de l’Enfance (Fenadeb), le peu de cas déclarés ne fait pas le poids par rapport à ce qui se passe réellement. Un grand nombre de cas de violences faites aux enfants n’est pas dénoncé. Certains parents ont peur qu’en plus d’être victimes, leurs enfants soient étiquetés, stigmatisés ou menacés. « Alors, ils préfèrent une entente à l’amiable qui prévoit d’encaisser une certaine somme d’argent. Ce qui leur est plus bénéfique que de porter plainte. Cela étant donné que la plupart des victimes sont issues de familles pauvres ».
Selon lui, la principale cause de cette situation est la dégradation des valeurs. Le comportement de la société a négativement changé. « Si celle-ci était ce qu’elle était avant, les enfants seraient protégés ». Il insiste sur le fait que l’entourage doit s’impliquer davantage en dénonçant dans l’immédiat un criminel potentiel, surtout dans les cas des punitions excessives en dehors des normes sociales.
Il appelle les adultes à plus de responsabilité dans la lutte contre les violences faites aux enfants. «Qu’ils ne soient pas des sauve-qui-peut». En outre, selon lui, il faut que la conscience collective soit renforcée pour que les gens sachent qu’ils doivent protéger les enfants et prévenir les violences faites à eux.
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