Une Table Ronde des partenaires au développement du Burundi et des investisseurs a été organisée du 5 au 6 décembre 2024 dans le but de partager la vision du gouvernement en matière de développement socio-économique, ainsi que les réformes envisagées et en cours. L’objectif était de mobiliser toutes les parties prenantes et les ressources financières nécessaires pour soutenir la vision du Burundi émergent en 2040 et développé en 2060
Au moins 69 projets prioritaires, dont 37 ont fait l’objet d’études de faisabilité sont en quête de financement pour leur mise en œuvre, a indiqué Audace Niyonzima, ex-ministre des Finances du Budget et de la Planification lors de cette table ronde. Selon lui, ces projets ont été élaborés en fonction des objectifs du Plan National de Développement révisé (PND 2018-2027) et de la vision du « Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 » qui constitue une feuille de route pour le développement économique et social du pays.
L’ex-ministre Niyonzima a précisé que l’identification de ces projets prioritaires par le gouvernement burundais permet de mieux comprendre les besoins et les opportunités d’affaires pour les investisseurs privés nationaux et les partenaires au développement.
Parmi les projets prioritaires à financer pour atteindre un développement durable figure en tête le projet de construction du chemin de fer Uvinza-Musongati-Gitega (126 km), dont le coût estimatif est de 1,43 milliard USD. D’après Niyonzima, la réalisation de ce projet permettra de résoudre le problème d’enclavement du Burundi et facilitera les échanges commerciaux et le transport entre le Burundi et ses pays voisins.
Il a également mentionné la reconstruction de l’ancien marché central de Bujumbura en un complexe commercial pour un montant de 400 millions USD, la réhabilitation et le bitumage de la route provinciale Kiriri-Mwita-Isare-Bugarama, ainsi que l’aménagement et la construction des Routes Nationales N°6, 12, 13 et 15. D’autres infrastructures, telles que des hôpitaux communaux, des barrages et des laboratoires, font également partie de ces projets.
À côté de ces projets de construction d’infrastructures, le pays envisage aussi la digitalisation des services de l’Etat civil et des services de justice, nécessitant respectivement plus de 59 millions USD et 7 millions USD. Un plan d’amélioration de la sécurisation foncière, évalué à 26 millions USD, fait également partie des projets prioritaires pour lesquels une étude de faisabilité a été réalisée.
La sécurité et la bonne gouvernance au centre des préoccupations des investisseurs
Si les membres du gouvernement burundais se concentrent sur la planification, les opportunités et la facilitation d’un partenariat public-privé gagnant-gagnant pour attirer les investisseurs, il est crucial que les paroles se transforment en actions concrètes pour développer le pays. C’est ce qu’a souligné Olusegun Obasanjo, ancien président de la République Fédérale du Nigéria, qui figurait parmi les invités d’honneur à cette table ronde. Selon lui, il est évident que de nombreux projets sont planifiés sans pouvoir être réalisés.
Cet homme d’affaires expérimenté a insisté sur le fait que l’Etat doit garantir la sécurité des investisseurs et de leurs biens, assurer la bonne gouvernance et lutter contre la corruption. « Nous avons besoin de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de la prévisibilité… Sachez bien ce dont les investisseurs ont besoin », a déclaré Obasanjo, précisant au passage que les hommes d’affaires ne peuvent pas investir dans un pays où règnent la corruption et l’instabilité.
Pour atteindre le développement durable, a-t-il souligné, le gouvernement doit assurer la sécurité des personnes, la sécurité alimentaire et le développement du capital humain tout en établissant une bonne collaboration avec le secteur privé. « Nous ne pouvons pas nous développer sans le secteur privé », a-t-il ajouté.
Il a fait un clin d’œil aux décideurs burundais en indiquant que les investisseurs apportent leurs capitaux là où ils sont bien traités, car ils cherchent des bénéfices
Le Burundi, un pays bourré d’opportunités
Le président Evariste Ndayishimiye a exhorté les investisseurs étrangers à explorer les opportunités de croissance et d’investissement dans les secteurs à fort potentiel. Selon lui, le Burundi est un terrain plein d’opportunités. « Le sous-sol burundais regorge d’importantes ressources naturelles », a-t-il déclaré, avant de rassurer les investisseurs que « le gouvernement du Burundi reste engagé à promouvoir et à sécuriser les investissements ».
De nombreuses autorités gouvernementales ont évoqué également les opportunités existantes, notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’agro-industrie. Dans ce secteur, les opportunités concernent spécifiquement la production agro-pastorale ainsi que la transformation et la commercialisation des produits agro-pastoraux. L’exploitation de la pêche industrielle sur le lac Tanganyika et la promotion du secteur touristique ont également été mentionnées. Il convient de souligner l’existence d’institutions de recherche et de certification des semences et des produits transformés dans le secteur de l’agro-industrie, telles que l’ISABU et le BBN.
Pour Alain Ndikumana, chef du Bureau d’Etudes Stratégiques et de Développement à la Présidence de la République du Burundi, qui a retracé les grandes lignes de la vision du Burundi comme pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, le gouvernement du Burundi est déterminé à améliorer les conditions de vie de la population burundaise et à réduire les inégalités sociales. Cependant, il a souligné la nécessité de l’engagement des partenaires au développement et du secteur privé pour atteindre cet objectif.
Notons qu’en marge de cette table ronde, des engagements de financement pour la vision Burundi 2040-2060 ont été pris par les investisseurs privés et les partenaires au développement. La Banque mondiale a annoncé une contribution de 1,8 milliard USD, l’Organisation des Nations Unies a prévu un montant d’un milliard USD et la Banque Africaine de Développement (BAD) a annoncé 700 millions USD.
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