La Banque de la République du Burundi (BRB) alerte sur l’utilisation des cryptomonnaies dans le pays. Cette autorité monétaire annonce que les monnaies virtuelles ne sont pas règlementées. Burundi Eco revient sur le fonctionnement de la monnaie virtuelle, ses avantages et ses limites
En pleine crise financière mondiale en 2009, le concept de monnaie virtuelle fait son irruption sur le marché. C’était une monnaie qui se veut très forte et qui échappe à tout contrôle. Les cryptomonnaies-comme on les appelle-proliférèrent au file des années. De nombreux internautes s’intéressèrent de plus en plus à ces plateformes d’épargne et de paiement qui dérogent à toute règlementation des Etats et des institutions financières internationales. Ce qui a éveillé la crainte puis la vigilance des institutions financières et monétaires classiques du monde entier.
On dénombre par milliers l’effectif des monnaies virtuelles en circulation dans le monde. Les plus connues sont le Bitcoin, Litecoin et l’Ether qui occupent plus de 80% des parts du marché. Pourquoi les gens s’intéressent-ils autant aux monnaies virtuelles ? Comment fonctionnent-elles ? Quels sont les atouts et les faiblesses des monnaies électroniques ?
Bitcoin, pionnier de la monnaie virtuelle
Le bitcoin est à l’origine un moyen de paiement sur Internet. Une monnaie virtuelle qui ne dépend d’aucun Etat, sans pièces ni billet de banque et sans autorité de régulation. Tout son fonctionnement repose sur un réseau d’utilisateurs qui stockent des séquences d’informations cryptées et sécurisent ainsi les transactions en ligne. Pour s’en servir, il suffit de créer un portefeuille de bitcoins sur Internet. Comme n’importe quelle devise, on peut changer ses fonds en Bitcoins. Chaque compte en Bitcoin est sécurisé par un mot de passe d’au moins 50 caractères.
Le fondeur du Bitcoin, monnaie virtuelle emblématique, demeure un mystère. On attribue la paternité du Bitcoin à Satoshi Nakamoto (pseudonyme). C’est le Japonais qui a utilisé pour la première fois une monnaie virtuelle sur le forum des utilisateurs. Cette technologie séduit de plus en plus les utilisateurs du web qui espèrent un retour sur investissement important. A titre illustratif, celui qui a dépensé 10 000 USD en 2011 pour acheter les bitcoins avait un portefeuille numérique de 10 millions USD.
Monnaie virtuelle vs monnaie électronique
Les monnaies virtuelles diffèrent étrangement des monnaies dites électroniques. La monnaie virtuelle est créée à partir des écritures algorithmiques avant de circuler sur les plateformes numériques. Il n’y a pas d’émission de monnaie physique.
Par contre, la monnaie électronique désigne l’argent en circulation sur les plateformes numériques. Il s’agit simplement du transfert électronique de l’argent, le paiement par téléphone ou autres terminaux de paiement, le mobile Banking, l’achat ou la vente des produits en ligne, etc. Les utilisateurs de ces plateformes ont la possibilité de retirer les billets ou les pièces de monnaie.
Pourquoi la réticence des autorités monétaires ?
Pour le cas du Burundi, il est prématuré de parler de monnaie virtuelle. Les utilisateurs de monnaie virtuelle ne sont en réalité que des traders, c’est-à-dire des courtiers qui créent des portefeuilles numériques. Ils les utilisent via le marketing en réseau pour attirer plus d’utilisateurs sur leurs plateformes.
C’est sans doute, dans le souci de protéger les banques locales et de veiller à la stabilité monétaire que les autorités monétaires du monde entier suivent à la loupe les cryptomonnaies. La banque centrale vient de sortir un communiqué sur l’utilisation des monnaies virtuelles au Burundi. Elle rallonge la liste des pays de la sous-région comme le Kenya et l’Ouganda qui ont exprimé leur indignation vis-à-vis des monnaies virtuelles. D’après la BRB, les monnaies virtuelles s’échangent sur des plateformes en ligne non réglementées dans le monde entier. Leurs valeurs sont très volatiles. Ce qui entraine des opérations de nature spéculatives qui exposent les utilisateurs de ces monnaies à des pertes potentielles. Dans ces conditions, il n’y a aucune possibilité de recours légal dans l’éventualité d’un effondrement de leur valeur ou en cas de fermeture de ces plateformes d’échange des cryptomonnaies, conclut le communiqué.
Les cours des monnaies virtuelles sont très volatiles
Les monnaies virtuelles ne génèrent aucun coût de transactions au sens strict. Elles permettent de faire les transactions de façon instantanée. Elles n’ont pas de frontières et permettent de faire des placements n’importe où et les dépenser n’importe quand. Elles sont utilisées dans l’achat des voitures, des équipements électroniques, etc. Bref, elles interviennent dans le commerce international.
La monnaie virtuelle repose sur un prix plus ou moins aléatoire qui ne dépend que du marché (offre et demande) et des algorithmes. Il est très difficile voire impossible de donner une vraie valeur à cette monnaie. Le nombre d’utilisateurs qui font des placements et/ou achètent des produits en Bitcoin explique en partie la volatilité des monnaies virtuelles par rapport aux autres monnaies. En 2018, le bitcoin a frôlé la valeur de 11 000 USD, un niveau jamais atteint depuis sa création.
L’autre reproche à l’endroit des monnaies virtuelles est qu’elles sont répandues dans le commerce illicite er le blanchiment d’argent. Les économistes considèrent la monnaie virtuelle à la fois comme une monnaie alternative et un objet de spéculation. Les utilisateurs de la monnaie virtuelle rassurent que cette technologie n’asphyxie pas le secteur bancaire mais que par contre, elle va le révolutionner. Grosso modo les monnaies virtuelles vont doper la Fintech caractérisée par la digitalisation de la finance. Les gouvernements devraient donc s’appesantir à réguler le marché des monnaies virtuelles. Certains pays commencent timidement à suivre de près le marché des monnaies virtuelles. Aux Etats-Unis d’Amérique, tous les traders ont été enregistrés par l’administration fiscale.
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