Le collectif des blogueurs #Yaga en collaboration avec le BAPUD (Burundi Association of People who Used Drugs) et l’#ABEM (Association Burundaise des Etudiants en Médecine) a organisé une conférence de presse pour alarmer l’opinion sur les ravages que cette drogue dure cause parmi les jeunes
Le Boost est en fait l’héroïne (de son nom scientifique diacétylmorphine) est un opiacé synthétisé à partir de la morphine naturellement présente dans l’opium. C’est une drogue dure qui procure un bien-être physique et psychique. Celle vendue au Burundi proviendrait du Pakistan et d’Afghanistan via les ports de Dar es Salaam ou Mombassa. Les revendeurs locaux couperaient cette héroïne importée en la mélangeant avec d’autres comme l’aspirine pour maximiser les profits. Ce qui rend le Boost (nom localement donné à cette drogue coupée) doublement dangereux, a déclaré Eric Nsengiyumva, responsable de BAPUD. D’après lui, le Boost consommé localement n’est constitué que de 9% d’héroïne seulement, le reste n’est que des déchets. La dose coûterait entre 5000 et 6000 FBu selon qu’on est à Bujumbura ou à l’intérieur du pays.
Les conséquences dévastatrices pour les usagers de Boost
Les journalistes participant à la conférence de presse ont assisté à la projection d’un film documentaire produit par #Yaga relatant les effets néfastes de cette drogue. Les parents ne savent plus à quel saint se vouer. Subitement, leurs enfants ont glissé inexorablement vers l’enfer suite à la consommation du Boost. Quand un jeune commence à le prendre, les effets ne tardent pas à se faire sentir. Il devient vite accro. Il se recroqueville sur lui-même puis, se marginalise rapidement et commence à voler parce qu’il n’a pas des sous pour se procurer sa dose. Il néglige de plus en plus son hygiène corporelle car tout ce qui lui importe est de s’en procurer. Pire encore, l’addiction à cette drogue conduit immanquablement à la mort par over dose, tellement ses effets sont dévastateurs sur la santé. A ce propos, M. Nsengiyumva a fait savoir que 13 personnes, dont le secrétaire général de #BAPUD, sont déjà mortes à cause de l’over dose de Boost. C’est la dangerosité de cette drogue qui a poussé le collectif Yaga à lancer une campagne de sensibilisation sur ce fléau qu’il a baptisée #BurundiSansBoost, a indiqué Spageon Ngabo, un des membres de la Coordination de Yaga.
Des chiffres qui font froids dans le dos
D’après les chiffres fournis par M. Nsengiyumva de BAPUD, sur 127 usagers de drogues injectables qu’on a examinés 10,7% avaient le Sida, soit plus de 10 fois la moyenne nationale. 9,4% avaient contractés l’hépatite B, tandis que 5,5% avaient attrapé l’hépatite C. Le constat est également que dans le hotspots communément appelés Ligala d’autres maladies infectieuses comme la tuberculose sont légion.
La prise en charge, une lacune
‘’Un drogué n’est pas un malade mental’’ a indiqué M. Nsengiyumva. Or chez nous si un individu a des problèmes de drogue on le conduit ‘’Chez Le Gentil’’ (le centre neuropsychiatrique de Kamenge). Il manque un centre de désintoxication spécialisé. En juin dernier le gouvernement a promis de mettre en place ce centre. L’autre problème concerne les médicaments qu’on utilise pour aider les consommateurs de drogues à sevrer. La loi burundaise actuelle n’autorise pas l’usage des médicaments tels que la méthadone ou le naloxone utilisés pour traiter l’addiction aux drogues ou les cas d’over dose. Il faudra peut-être revoir la loi, pense M. Nsengiyumva. Il faudra aussi combiner les actions des différents partenaires ( minisanté, police et organisations de la société civile entre autres) pour mieux lutter contre l’usage de la drogue. Car jusque-là, ‘’la guerre contre la drogue a échoué’’ selon M. Nsengiyumva
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