Les commerçants du ciment témoignent qu’ils s’en approvisionnent à un prix élevé. Ce qui occasionne l’augmentation des prix sur le marché. Burundi Cement Company (BUCECO) affirme que sa production est suffisante. Toutefois, le ministère du Commerce reste sur soif. Il recommande à BUCECO de faire un suivi et surtout de produire une quantité satisfaisante pour les clients
« Nous fixons le prix du ciment suivant qu’on s’est approvisionné chez les clients directs de BUCECO », indique Clément Uwiteka, détaillant du ciment BUCECO. Celui-ci a vu son magasin fermé suite au non respect du prix officiel du ciment BUCECO.
A Ngozi, les distributeurs agréés du ciment BUCECO sont au nombre de trois selon Eric Nziyumvira, détaillant du ciment BUCECO dans cette province. De plus, fait-il remarquer, ces distributeurs ont installé leurs dépôts dans des endroits éloignés des points de vente. Ce qui nécessite le transport. « Lors de la vente, nous sommes sommés de calculer le prix de revient afin de ne pas vendre à perte », signale M.Nziyumvira avant de s’inquiéter que même ces distributeurs ne jouent pas pleinement leur rôle.
Euphrem Nimpagaritse, client direct de BUCECO regrette plutôt que la cimenterie monopolise le marché local. Ce qui fait qu’elle ne satisfait pas la demande. « A part cela, nous payons le loyer, l’employé, le transport, le chargement et le déchargement ainsi que l’impôt et taxe », certifie-il.
Verra Izere, assistante du directeur général de BUCECO affirme que BUCECO produit suffisamment le ciment. Egalement, rappelle-t-elle, le prix du ciment n’a pas augmenté. Il est de 24. 500 FBu pour le ciment type 32. 5 R et de 30.000 FBu pour le ciment type 42. 5 R et 42. 5 N. Mme Izere demande aux détaillants de communiquer avec BUCECO en cas de changement de prix.
Mise en garde du ministère du Commerce
Pour Jean Marie Niyokindi, ministre du Commerce, le ministère constate des spéculations sur la vente du ciment BUCECO. « Les prix ont sensiblement augmenté. Le ciment qui s’achetait à 24 500 FBu arrive à 29 000 FBu voire 30 000 FBu. Ce qui est anormal », déplore le ministre. C’était lors d’un point de presse organisé mardi le 10 septembre 2019. BUCECO et les commerçants du ciment y étaient invités.
M.Niyokindi accuse BUCECO de manquement à certaines de ses missions. Il rappelle que si les prix augmentent et que les acheteurs du ciment peinent à s’en approvisionner, l’entreprise doit en subir un lourd tribut. Bien que BUCECO soit une industrie, elle doit suivre de près ce que les grossistes sont en train de faire.
« Un grossiste qui ne respecte pas les conventions devrait être rayé de la liste des clients directs de BUCECO », précise-t-il. Quant au ministère, M.Niyokindi a fait savoir qu’il est là pour appuyer et réglementer ce secteur avant de renchérir que même les consommateurs sont invités à dénoncer ce qui ne va pas dans le commerce. Cela avant qu’il ne soit tard.
M.Niyokindi recommande à BUCECO de publier régulièrement les chiffres sur la production et les prix du ciment. Cela facilitera la prise des mesures coercitives dans les jours à venir en cas de manquement.
Lors du point de presse, le patron du ministère du Commerce s’est exclamé également sur la problématique du sel de cuisine en provenance de la Tanzanie qui ne remplit pas les normes. Il informe que la consommation de ce sel peut causer des maladies telles que la dépression, le goitre…
Et de conclure : « Un sel remplissant les normes a un taux d’iodisation situé entre 30 et 60 PPM ».
Pour mieux vendre le ciment BUCECO, il faut que l’entreprise fixe aussi le prix de vente aux détaillants en considérant le transport, le chargement/déchargement car plusieurs détaillants ont dû abandonner ce produit qui n’a pas de bénéfice. J’encourage la ministère de suivre de près le commerce du cement Buceco en particulier et le commerce en général car les prix varient considérablement sur le marché sans toutefois expliquer la cause aux acheteurs.