Société

Les mendiants sommés de quitter le centre-ville de Bujumbura

un mendiant tend la main aux passants

Alors que la municipalité de Bujumbura a pris la mesure d’interdire la mendicité au centre-ville, les mendiants ne l’entendent pas de cette oreille. Ils sont toujours là et disent qu’ils n’ont pas d’autres choix que de mendier car, disent-ils, ils n’ont pas d’autres ressources. Ils demandent plutôt au gouvernement de les laisser mendier ; sinon de leur procurer tout ce dont ils ont besoin.

Ils sont constitués de borgnes, de manchots, d’aveugles, de muets, de sourds ou de sourds-muets, des boiteux et de vieillards. Bref de personnes en situation d’handicap. Ceux-ci sont des enfants, des hommes et des femmes. Ils se déplacent à pied, roulent dans des tricycles ou boitent sur leurs béquilles. Ils se retrouvent dans divers endroits du centre-ville. Après y être chassés, ils ont changé de tactique en mendiant en cachette. Ils chuchotent au passant   d’une voix douce « aide-moi ». Interrogés s’ils savent qu’il leur est interdit de mendier au centre-ville, ils répondent qu’ils le savent mais qu’ils n’ont pas d’autres choix.

Amida Hassan, une veuve habitant la zone Gatumba rencontrée au centre-ville en train de mendier en cachette dit qu’elle ne sait pas à quel saint se vouer. Elle indique qu’elle élève 4 petits-enfants et une fille adoptive. Elle ajoute que c’est donc difficile de subvenir à leurs besoins sans un moindre secours ni recours. Mme Hassan dit ne pas comprendre comment l’autorité municipale ne distingue pas les infirmes des personnes normales. Elle précise qu’il y a des personnes dont l’infirmité se remarque à l’œil nu. Pour elle, celles –ci sont victimes de gens qui ont pris la mendicité comme métier.

Un autre mendiant dont la jambe droite est amputée et qui a requis l’anonymat déclare furieusement qu’il y a des femmes qui n’ont aucune infirmité, mais qui préfèrent venir avec leurs enfants au centre-ville pour mendier. Il ajoute que ceux qui n’en ont pas les louent et partagent la somme récoltée avec les parents de l’enfant. Il se lamente du fait que la municipalité a interdit le commerce ambulant au centre-ville alors que parmi ces commerçants figurent des personnes en situation d’handicap .Et de se demander ce que veut la municipalité de Bujumbura veut qu’ils soient  avant d’ajouter qu’ils vont mourir de faim. Il demande au gouvernement de leur trouver une alternative

Les enfants rencontrés au centre-ville tendant les mains aux passants sont respectivement âgés de 6 et 7 ans. Interrogés s’ils savent qu’il leur est interdit de mendier au centre-ville, ils répondent que s’ils ne le font pas, ils se verront interdits de manger en guise de punition de la part leurs mères

Freddy Mbonimpa, maire de la ville de Bujumbura dit qu’à voir le degré auquel se trouve la mendicité, il est intolérable de les laisser continuer cette pratique. Il déplore le fait qu’il y a beaucoup d’enfants qui tendent les mains aux bienfaiteurs.

Aux mendiants infirmes qui se lamentent comme quoi le commerce ambulant qu’ils pratiquaient a été interdit centre-ville, M.Mbonimpa les invite à trouver un endroit fixe où leur sécurité sera garantie. Et de préciser que dans ce cas, personne ne viendra perturber leurs activités

Aux inquiétudes des uns et des autres comme quoi la mairie veut faire retourner ceux qui n’ont rien à faire dans la capitale chez eux, le maire de la ville tranquillise : « Il n’y a pas de projet de renvoyer les chômeurs chez eux, mais nous avons un projet d’octroyer une carte de résidence à chaque personne vivant la capitale ».

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

A peine créée, le challenge pour la nouvelle société pétrolière pointe son nez. Les files d’attente réapparaissent devant les stations-service. Le pays connait une nième pénurie du carburant malgré les bonnes intentions d’en assurer la disponibilité. Et si le problème était ailleurs ? La pénurie des devises persiste. Les réserves officielles s’amenuisent. La Banque centrale n’arrive pas à constituer assez de réserves pour financer les importations. A la fin du quatrième trimestre 2023, les réserves totales de change s’élevaient à 234,4 millions USD. De quoi assurer les importations des biens et des services pendant au moins 24 jours. Le pays plonge dans une spirale de crise économique malgré les réformes économique initiées.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 602

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

  • éditorial

    Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

    Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

    A peine créée, le challenge pour la nouvelle société pétrolière pointe son nez. Les files d’attente réapparaissent devant les stations-service. Le pays connait une nième pénurie du carburant malgré les bonnes intentions d’en assurer la disponibilité. Et si le problème était ailleurs ? La pénurie des devises persiste. Les réserves officielles s’amenuisent. La Banque centrale n’arrive pas à constituer assez de réserves pour financer les importations. A la fin du quatrième trimestre 2023, les réserves totales de change s’élevaient à 234,4 millions USD. De quoi assurer les importations des biens et des services pendant au moins 24 jours. Le pays plonge dans une spirale de crise économique malgré les réformes économique initiées.
  • Journal n° 602

  • Dossiers Pédagogiques