Environnement

Toilettes publiques, une priorité pour la santé et le développement

L’état des toilettes publiques au Burundi est lamentable. Seulement 16% de la population burundaise dispose de latrines adéquates. Des effets négatifs multiples s’observent sur la santé, l’assainissement, l’environnement…

Depuis 2001, chaque 19 novembre a été proclamée par l’ONU «Journée Mondiale des Toilettes». Cela pour sensibiliser les citoyens à ce problème jusqu’alors plus ou moins tabou, difficile et délicat à aborder et pour inciter les parties prenantes à le traiter avec détermination et rigueur. C’est un véritable problème qui entraine des effets négatifs multiples sur la santé, l’assainissement, l’environnement… Pour attirer l’attention du public sur ce problème, Burundi Eco a visité différentes localités de la municipalité de Bujumbura pour s’enquérir de leur état de salubrité.

Vue partielle des endroits pollués

Un état de lieux préoccupant

Aux alentours des enceintes de l’ESTA (ex-Athénée Primaire) située au centre-ville de Bujumbura, des matières fécales et des urines sont exposées à l’air libre.

A la gare routière du marché Cotebu menant vers l’intérieur du pays, tout près de la pépinière des fleurs se trouvant à côté de la rivière Ntahangwa, chaque minute, on voit des personnes qui viennent uriner et déféquer dans le canal qui évacue l’eau venant des quartiers de Kigobe. Les personnes rencontrées à cet endroit se posent des questions sur la destination de ces déchets et sur les conséquences qui peuvent surgir sur la santé de la population. Les personnes qui fréquentent ces milieux sentent des odeurs nauséabondes.

Ce même constat d’insalubrité est fait notamment au niveau des toilettes des établissements publics telles que les écoles, les universités, les centres sportifs, les hôpitaux, les administrations et les gares routières et aussi au niveau d’un bon nombre d’établissements privés dont les cafés, les restaurants et les centres commerciaux. En zones rurales, la défécation à l’air libre est encore largement pratiquée par manque d’équipements sanitaires.

Les excréments se retrouvent dans l’environnement et propagent les maladies mortelles. Ce qui compromet gravement les avancées sanitaires et l’amélioration du taux de survie des enfants.

Les insectes jouent un rôle considérable dans les propagations des maladies mortelles. Les mouches collectent sur leurs pattes des résidus de substances fécales, pathogènes par nature et les déposent sur les aliments, les mains, les visages… La saleté des mains reste aussi un des moyens privilégiés de transmission.

Vue partielle des endroits pollués

Pourtant, 2.5 milliards d’individus à travers le monde vivent sans toilettes. Au Burundi, une enquête sur l’assainissement de base réalisée par le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida en 2014 montre que seulement 16% de la population burundaise dispose de latrines adéquates. Il faut donc sensibiliser les parties concernées pour qu’elles se penchent sur cette question qui constitue une nécessité pour le citoyen. Le manque des toilettes présente plusieurs dangers et risques sur la santé. Aussi, cette situation entrave le développement du tourisme et porte atteinte à la dignité en ce sens que l’accès de tout le monde à des toilettes sûres a été reconnu par les Nations Unies comme un droit humain fondamental.

Des effets négatifs multiples s’observent

Il est temps de rappeler les risques pour la santé, à travers la propagation des maladies aussi graves que les diarrhées virales ou bactériennes, la typhoïde, l’hépatite, le choléra, la poliomyélite, la dysenterie, les maladies parasitaires ou les infections urinaires, la pollution des nappes phréatiques et des eaux de surface, l’abandon scolaire, surtout parmi les petites filles, dans les écoles rurales dépourvues de toilettes, l’atteinte du bien-être et de la dignité
La Mairie de Bujumbura a annoncé dans une réunion de sécurité tenue dans ces derniers mois que des toilettes publiques seront construites pour la protection de l’environnement. Selon la Mairie, des mesures seront prises à l’encontre des personnes qui les violeront, entre autres : l’amende, l’emprisonnement, etc.

Pour atteindre l’objectif de développement durable, les excréments de chacun doivent être enfermés, transportés, traités et éliminés de façon sûre et durable. Un traitement adéquat des eaux usées a non seulement des répercussions positives sur la santé et les conditions de vie des populations, mais il a également un formidable potentiel, celui de libérer une source abordable et durable d’énergie, de nutriments et d’eau.

A propos de l'auteur

Bella-Sonia Ndamiye.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

A peine créée, le challenge pour la nouvelle société pétrolière pointe son nez. Les files d’attente réapparaissent devant les stations-service. Le pays connait une nième pénurie du carburant malgré les bonnes intentions d’en assurer la disponibilité. Et si le problème était ailleurs ? La pénurie des devises persiste. Les réserves officielles s’amenuisent. La Banque centrale n’arrive pas à constituer assez de réserves pour financer les importations. A la fin du quatrième trimestre 2023, les réserves totales de change s’élevaient à 234,4 millions USD. De quoi assurer les importations des biens et des services pendant au moins 24 jours. Le pays plonge dans une spirale de crise économique malgré les réformes économique initiées.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 602

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

  • éditorial

    Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

    Vers la nationalisation du secteur pétrolier ?

    A peine créée, le challenge pour la nouvelle société pétrolière pointe son nez. Les files d’attente réapparaissent devant les stations-service. Le pays connait une nième pénurie du carburant malgré les bonnes intentions d’en assurer la disponibilité. Et si le problème était ailleurs ? La pénurie des devises persiste. Les réserves officielles s’amenuisent. La Banque centrale n’arrive pas à constituer assez de réserves pour financer les importations. A la fin du quatrième trimestre 2023, les réserves totales de change s’élevaient à 234,4 millions USD. De quoi assurer les importations des biens et des services pendant au moins 24 jours. Le pays plonge dans une spirale de crise économique malgré les réformes économique initiées.
  • Journal n° 602

  • Dossiers Pédagogiques