Environnement

Un hippopotame dans l’un des étangs de la station d’épuration de Buterere

Le ministère ayant l’environnement dans ses attributions n’est pas outillé pour faire sortir des étangs de la station d’épuration de Buterere l’hippopotame qui y baigne et le mettre dans un endroit approprié. Samuel Ndayiragije, Directeur Général de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE) espère que celui-ci va retourner dans son milieu d’origine

Samuel Ndayiragije Directeur Général de l’OBPE : « Normalement les hippopotames vivent en troupeau ».

Il y a à peu près deux mois qu’un hippopotame baigne dans les eaux de la station d’épuration de Buterere. Ce sont des eaux usées issues des toilettes, des activités des ménages et d’autres infrastructures urbaines. Cet animal se cache dans ce liquide qui dégage une odeur nauséabonde. La population (enfants, jeunes et adultes) s’attroupe sur les rives de bassins de cette station d’épuration pour observer cet hippopotame. Ces gens informent que cet animal quitte ces eaux pour brouter ensemble avec les vaches une fois qu’elles viennent dans cette localité.

« Il y a des techniques qui nous manquent. Si c’était au Kenya ou en Tanzanie, on pourrait lui injecter de l’anesthésie et l’endormir, le déplacer et le mettre dans un autre endroit », a indiqué M.Ndayiragije. Selon lui, cet hippopotame est un animal vagabond. On ne le considère pas comme un animal utile puisqu’il a perdu les pédales. Normalement les hippopotames vivent en troupeau dans la rivière Rusizi et dans le lac Tanganyika depuis Gatumba jusqu’à Nyanza-lac. C’est une menace, mais on ne peut pas prendre des mesures draconiennes pour l’éliminer.

Devenu monnaie courante

Il y a beaucoup d’hippopotames qu’on  trouve érrant dans les quartiers de la ville de Bujumbura. Outre le plus récent se trouvant dans la station d’épuration de Buterere,  le DG de l’OBPE parle également des hippopotames qui circulent dans le quartier Kabondo depuis quelques mois, et d’un autre qu’on trouve sur le terrain Tempête. On n’en trouve aussi dans les quartiers Kibenga, Kinindo et Gisyo. « C’est un mouvement que je peux taxer d’inhabituel. Dans le passé, on ne les voyait pas », indique M.Ndayiragije.

Un hippopotame dans les eaux de la station d’épuration de Buterere…

A l’origine, les constructions anarchiques dans les zones tampons

Les zones jadis réservées aux pâturages des hippopotames sont actuellement occupées par des infrastructures. La construction de celles-ci ne respecte pas le code de l’environnement qui accorde 150 m de  zone tampon à partir des rives des lacs. Cela se remarque surtout dans les quartiers riverains du lac Tanganyika comme Kinindo, Gisyo, Kajaga, etc., indique le DG de l’OBPE. Et d’ajouter que «l’hippopotame doit brouter entre 1000 kg, 1500 kg voire plus par jour. Donc il faut trouver ces herbes.  Ils vont se débrouiller pour les trouver. La zone où ils étaient étant devenue exiguë suite aux constructions y érigées, les animaux doivent aller le plus loin possible à la recherche de l’herbe ».

Des conflits internes dans le biotope

« Il y a parfois des combats entre ces animaux suite à l’exiguïté de leurs lieux de pâturage où les plus forts veulent imposer  leurs lois et surtout les mâles. Celui qui est vaincu doit quitter le troupeau pour aller se refugier ailleurs. D’où on les retrouve en dehors de leur milieu de vie habituel zones habituelles parfois avec des blessures », informe M.Ndayiragije. Il précise que suite à ces combats parfois mortels surtout entre les mâles, ces derniers se cachaient à l’intérieur du troupeau. Mais comme il y avait encore où se cacher, on ne les voyait pas.

Toutefois, malgré qu’ils soient menacés par l’homme, ces hippopotames sont dangereux puisqu’ils ont déjà tué un bon nombre de personnes. Le cas d’un enfant de 14 ans tué à Magara, un centre de pêche situé à 40 km de la ville de Bujumbura en est plus illustratif.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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Un commentaire
  • Biyago dit :

    Le chapitre 19 du traité établissant l’EAC est consacré à la « coopération en matière d’environnement et de management des ressources naturelles ». Est ce que en se basant sur ce texte on ne pourrai pas trouver un cadre qui permettrait au ministère de demander le soutien des tanzaniens (qui eux gèrent des parcs avec divers espèces animales, et possèdent les techniques nécessaires) plus expérimentés dans ce domaine ? Des solutions il y en a beaucoup, il suffit d’avoir la volonté et le courage de faire tout ce qu’il faut pour y arriver.

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