Le Burundi abrite du 23 au 30 septembre 2022 au Cercle Hippique de Bujumbura la deuxième édition de l’exposition sur le tourisme dans les pays de l’Afrique de l’Est (l’EARTE 2022). Cela a été une opportunité de faire la visibilité des différentes potentialités touristiques dont regorge le Burundi. Toutefois, les différents exposants Burundais regrettent que leurs produits attirent plus l’attention des étrangers que celui des Burundais
On est lundi le 26 septembre 2022 à midi et demi. Les drapeaux des pays membres de l’EAC et les flying banners de différents produits et services flottent au-dessus du terrain du Cercle Hippique de Bujumbura. Des files de tentes se remarquent ici et là dans un jardin bien vert. Un grand podium, des mouvements de va-et-vient s’y observant révèlent que quelque chose de spécial s’y passe. Effectivement, ce terrain abrite la deuxième édition de l’exposition sur le tourisme dans les pays de l’Afrique de l’Est (2nd EARTE : East African Regional Tourism Expo).
Plus d’une centaine de stands sont disponibles sur ce terrain. Tous les sept pays membres de cette communauté, à savoir : le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, le Soudan du Sud et la RDC étaient représentés au moins par un stand. Plus de la moitié des stands ne sont pas occupés. Les visites ne sont pas non plus intenses dans les stands. Pour ceux qui sont présents, on expose un peu de tout. Des produits, mais aussi des services. Différents objets d’art, que ce soient les bijoux, différentes sculptures, les objets de la vannerie, etc. dominent dans les stands. Différentes banques, que ce soient locales ou étrangères, des agences de voyage, les assurances, les bars, les différents services de restauration étaient de la partie. Pour les autres pays de l’EAC, les stands étaient moins nombreux et les produits aussi. Ce qu’on pouvait facilement remarquer ce sont entre autres les compagnies aériennes et d’autres produits artistiques.
Une opportunité pour les Burundais
Cette exposition constitue une grande opportunité pour les Burundais, selon les différents participants. Emmanuel Niyonkuru, connu sous le nom de Mahembe Star avait apporté ses produits dans cette exposition. Son entreprise œuvre dans la transformation des cornes des vaches en bijoux et différents produits d’art. Il exerce son métier dans la commune Nyanza Lac de la province de Makamba. Selon lui, cet évènement constitue l’unique occasion de se comparer aux autres artistes des pays membres de l’EAC. Pour lui, le constat est que le Burundi a de quoi être fier en matière de talents. Même leurs amis des autres pays membres de l’EAC ont été enthousiasmés par les produits fabriqués par les artistes Burundais», témoigne-t-il.
Pour Mireille Ntirandekura de l’Association pour la Promotion de la Médecine Traditionnelle (APMT), cette exposition leur a permis de faire la visibilité de leurs produits car, dit-elle, beaucoup de Burundais commandent des produits médicaux à l’étranger alors qu’il y en a ici chez nous. Love Inamugisha, elle, représente une entreprise locale fabriquant différents objets en cuir. Selon elle, cette exposition lui a permis de s’auto évaluer et d’échanger l’expérience avec les personnes œuvrant dans le même domaine qu’elle.
Les défis ne manquent pas
M. Niyonkuru regrette cependant le manque de moyens financiers qui fait que beaucoup d’artistes ne viennent pas exposer. « N’eût été le PAEEJ qui a payé pour moi, où aurais-je trouvé les 500 mille FBu requis pour louer ces stands ? », se demande-t-il. Il demande au gouvernement d’organiser beaucoup d’expositions moins exigeantes permettant aux artistes de mettre en exergue leurs œuvres.
Selon Mme Ntirandekura, le grand problème est que les Burundais n’aiment pas les produits fabriqués au Burundi. « Nous avons des produits presque similaires à ceux des autres pays membres de l’EAC, voire mieux.
Malheureusement, les Burundais achètent beaucoup plus ceux des autres pays et se méfient des produits fabriqués au Burundi », regrette-t-elle. C’est le même constat chez Mme Inamugisha. Elle regrette que les Burundais aiment beaucoup plus les produits en provenance de l’étranger. « Les Kenyans sont nos premiers clients pour les ceintures, car ils convoitent nos produits et nous demandent souvent comment nous procédons pour avoir de tels produits de qualité. Mais pour beaucoup de Burundais, la fierté c’est de porter des sandales et des ceintures en provenance de l’étranger », regrette-t-elle.
Signalons que cette 2ème édition de l’EARTE a pour thème « Rethinking tourism for socio-economic development in the East african community».Elle suit celui qui s’était tenu en Tanzanie en 2021.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.