Genre

Le 8 mars : journée de fête ou journée de lutte ?

Le monde se prépare à célébrer la journée internationale des droits de la femme, Burundi Eco se penche sur la manière dont on doit la célébrer. La plupart des gens considèrent la Journée Internationale de la Femme comme une journée festive, mais cette conception risque de noyer l’objectif de ladite journée

Le 8 mars, est une journée de fête : recevoir des cadeaux, porter des nouveaux habits (une bonne tenue  en pagne surtout pour la plupart des femmes), de la belle coiffure et pour clôturer manger et boire. Certaines se livrent à des extravagances de fête dans les bistrots. Pour les défenseurs des droits de la femme, on est passé à côté de la plaque.

Certains défenseurs des droits de la femme trouvent que le folklore qui entoure la journée du 8 mars (réservation des fleurs, pagnes, lieux de réception, etc.) risque d’occulter l’objectif de « la journée internationale de la femme ».

Que doit-on célébrer au juste ?

Au moment où des gens considèrent la Journée Internationale de la Femme comme une journée festive, Mme Annonciate Sendazirasa, directrice générale de la Mutuelle de la Fonction Publique a donné un élément de réponse quand elle était deuxième vice-gouverneur de la Banque centrale. La journée internationale de la femme me rappelle qu’un jour, les femmes se sont levées pour mettre à l’évidence le bafouement de leurs droits, précise-t-elle. Chaque année, l’agence onusienne des femmes (ONUFEMMES) choisit une thématique générale et des sous-thématiques dans chaque pays.

Au-delà des festivités, Mme Sendazirasa considère cette journée comme une journée ordinaire. Pour elle, on devrait plutôt considérer la femme à sa juste valeur et la promotion de ses droits devrait être considérée comme une revendication quotidienne et non comme un souvenir d’une journée consacrée aux droits de la femme. Tant qu’il y a encore des petites filles violées, des écolières engrossées, des femmes battues, des femmes sans autonomie financière et par conséquent méprisées dans leurs ménages, etc, on devra penser tous les jours à la promotion des droits de la femme.

Quant à Alphonsine Bigirimana, avocate et consultant dans le domaine du genre et droits humains, elle n’y va pas sur quatre chemins. « J’ai l’impression que tout le folklore qui entoure ladite journée (réservation des fleurs, pagnes, lieux de réception, etc.) risque d’occulter l’objectif de « la journée internationale de la femme », dit-elle. Je lui préfère d’ailleurs, comme les Français, cette autre appellation « journée internationale des droits des femmes » qui, elle, est plus expressive sur la signification de cette journée: porter plus haut les droits des femmes, réaffirmer les engagements pris et réfléchir sur d’autres actions et stratégies en vue de l’effectivité de ces droits, ajoute-t-elle.

Et si l’histoire nous donnait raison ?

Les Nations-Unies ont officialisé la journée du 8 mars en 1977. Toutefois, cette journée puise ses origines dans l’histoire des luttes ouvrières et des manifestations des femmes au tournant du 20ème siècle en Amérique du Nord et en Europe. A partir de 1909, les Etats-Unis, sous l’impulsion des femmes socialistes américaines, décident d’organiser chaque année, le dernier dimanche de février, une « Journée nationale des femmes » (National Woman’s Day) pour célébrer l’égalité des droits civiques.

C’est lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes, en 1910 à Copenhague au Danemark que Clara Zetkin, journaliste et militante allemande, appelle les « femmes socialistes de tous les pays » à organiser chaque année une Journée internationale des femmes. Elle est célébrée dès le 19 mars 1911 en Autriche, en Allemagne, au Danemark et en Suisse.

En Russie, une « Journée internationale des ouvrières » est célébrée le 3 mars 1913 puis le 8 mars 1914. Lors du 8 mars 1917 (23 février 1917 selon le calendrier julien en vigueur dans le pays à ce moment-là), des femmes manifestent dans les rues de Petrograd (Saint-Pétersbourg) pour exiger « le pain et la paix ». Cette manifestation marque le début de la révolution russe et la date du 8 mars sera officiellement célébrée en Union soviétique à partir de 1921.

Après la Seconde Guerre Mondiale, le 8 mars est célébré dans de nombreux pays. C’est en 1977, que les Nations Unies officialisent la Journée internationale des femmes, incitant ainsi tous les pays du monde à fêter les droits des femmes.  Une occasion pour se poser les vraies questions sur les droits pour lesquels ces femmes-là se sont battues.

A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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