Editorial

A la quête des financements extérieurs 

La capitale économique abrite du 5 au 6 décembre 2024 une Table Ronde pour la mobilisation des ressources financières nécessaires à la réalisation de la Vision Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060. Cet évènement cible l’ensemble des sources potentielles de financements publics et privés : partenaires bilatéraux et multilatéraux, investisseurs privés, fonds souverains, fondations et autres. Ainsi, « le gouvernement compte partager sa vision en matière de développement socio-économique et les réformes envisagées et en cours avec l’ensemble des sources potentielles de financements extérieurs et privés », lit-on sur le site de la Présidence de la République.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

D’après la même source, la Table Ronde est une occasion de présenter les opportunités d’investissement dans les secteurs clés, à savoir : l’agriculture, l’énergie, la santé, le tourisme, les TICS ainsi que les secteurs : minier, financier et industriel.  Il importe de signaler que le gouvernement a besoin d’un montant global de 85 704,8 milliards de BIF, soit 29,9 milliards USD pour la mise en œuvre des projets et programmes inscrits au Plan National de Développement (PND) réadapté à la Vision 2040-2060. La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir si Gitega réussira à convaincre les investisseurs étrangers à mettre la main dans la poche et à débloquer des fonds conséquents pour sortir le pays des affres de la pauvreté.

A l’instar des autres pays, le Burundi s’est engagé sur la voie de la transformation économique. En ce sens, la lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et à un développement durable reste le pilier de la nouvelle Vision. Cependant, l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieurs.

La société civile dresse un bilan mitigé des réformes macro-économiques déjà initiées. Le pays enregistre des contreperformances économiques dues à l’insuffisance des infrastructures d’appui à la production, aux coupures intempestives d’électricité, à la pénurie d’eau potable, du carburant… A cela s’ajoute la pénurie chronique des devises qui handicape l’activité industrielle. Bref, l’environnement des affaires morose limite les investissements privés tant nationaux qu’étrangers. D’autre part, l’inflation non maîtrisée érode le pouvoir d’achat et, par conséquent l’activité économique tourne au ralenti.

Malgré les efforts engagés par le gouvernement du Burundi pour améliorer le climat des affaires, plusieurs défis persistent. Il s’agit entre autres des difficultés liées à l’accès au financement bancaire, du faible niveau du capital ou encore d’une faible qualification de la main d’œuvre. Le pays dispose de pas mal de cadres d’échanges autour de la relance économique : foras de développement, foire de promotion du label Made in Burundi, les salons industriels, les mini-tables rondes, les conférences-débats… Certes, ces rencontres aboutissent sur des recommandations pointues, mais leur impact sur le terrain n’est pas perceptible.

Il est temps s’il n’est pas encore tard de poser des actes concrets afin d’améliorer les conditions de vie des populations. Ce ne sont pas les bons discours néocolonialistes ou panafricanistes qui vont nous sortir du pétrin. A la base, il faut des lobbyings au plus haut niveau pour amener les multinationales et les magnats du monde des affaires à orienter leurs capitaux vers les secteurs porteurs de croissance économique.

Le pays a beau investir dans des politiques agropastorales, mais il faut bien planifier en ciblant les filières stratégiques et diversifier les exportations. Le pays peut également miser sur son industrie minière et manufacturière en croissance pour drainer les devises et, partant, redresser l’économie nationale aujourd’hui en berne.

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Benjamin Kuriyo.

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  • Journal n° 637

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