Préjugés, stéréotypes, commentaires déplacés et la vision de la société sur le leadership féminin sont les principales contraintes qui freinent la gent féminine. C’est dans le but d’inspirer et d’encourager les jeunes filles issues des écoles fondamentales et des universités qu’« African Women In Action » en partenariat avec Care international Burundi sous le haut patronage du ministère de l’Education, de la Formation Technique et Professionnelle et l’ambassade des Pays Bas au Burundi a organisé un mentorat sous le thème « Rise and be your force »
« L’étude de l’ONU-Femme montre qu’à l’âge de six ans, les filles considèrent déjà les garçons comme ayant plus de chances d’être brillants et plus aptes aux activités pour les personnes intelligentes que leur propre genre », a indiqué Mme Janvière Ndirahisha, ministre de l’Education, de la Formation Technique et Professionnelle lors de la clôture de l’atelier. La grande majorité de jeunes filles burundaises ne sont pas suffisamment encouragées pour croire en elles et viser loin dans leurs ambitions par manque de figures féminines pouvant leur servir de modèles confrontées à une société qui a tendance à leur imposer le chemin à suivre et perdent souvent la confiance en elles.
« Les filles burundaises doivent faire face à maints problèmes qui entravent leur éducation, leur épanouissement et leur insertion dans le monde du travail. Mais grâce à de pareilles formations, elles seront à mesure de réaliser leur potentiel », a-t-elle ajouté.
Des femmes modèles, une inspiration pour la nouvelle génération
Samantha Mbonabuca Inarukundo, créatrice de « TwoFiveSeven Arts » est une des jeunes femmes qui ont compris que les filles sont capables. L’art est pour elle comme une thérapie. Il peut à la fois aider au développement, mais aussi comme un mode d’expression et d’intégration dans la société. « Je sais qu’il y a beaucoup de jeunes filles qui ont du talent, mais peu d’entre elles parviennent à briser les barrières pour se lancer », a-t-elle affirmé. Selon Inarukundo, l’art est un métier noble, car les gens peuvent vivre grâce à cela.

Le mentoring organisé par «African Women in Action» a regroupé 22 filles choisies dans les écoles fondamentales et les universités
Audrey Mugisha est aussi une femme qui se spécialise dans le design intérieur des maisons. «On nous appelle pour faire des finitions intérieures et travailler avec les ingénieurs, installer les meubles et vendre des accessoires pour ceux qui veulent relooker leurs maisons», a précisé Mme Mugisha. Et de conseiller aux jeunes filles qui ont des rêves de continuer à les suivre, car quand on y met du cœur, toutes les ambitions sont réalisables. « Il suffit d’approcher les gens qu’il faut, surtout les femmes d’influence, qui ont pu créer leurs entreprises, qui ont une expérience et je sais qu’elles sont toujours prêtes à partager leurs expériences avec les autres », a-t-elle souligné.
Des filles conscientes et déterminées à suivre leurs rêves
Nicole Uwimana, Directrice Générale et fondatrice d’African Women in Action conseille aux filles de savoir utiliser le temps qu’elles ont, d’apprendre des autres, mais aussi de sortir de leur ordinaire pour oser entreprendre.
Sibia Uwinka, musulmane et élève au lycée municipal de Ruziba en 1ère Langue, musulmane, affirme que depuis qu’elle a participé à cet atelier, son rêve de devenir «Présidente de la République» s’est encore renforcé. « Les femmes ne devraient pas se sous-estimer, il faut qu’elles se sentent égales aux hommes », a indiqué cette fille d’une vingtaine d’années. Même son de cloche pour Nadia Mugeni, universitaire, ambitieuse et déterminée à briser les stéréotypes et à vaincre la peur dans ses projets.
Pour Ange Dorine Irakoze, passionnée des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), les formations acquises pendant le mentoring lui ont permis de connaître beaucoup sur les TIC. « Il y a des idées reçues que les gens pensent que les hommes sont plus forts en informatique. Mon rêve est de terminer mes études, d’acheter mon propre ordinateur et ainsi de créer mon propre entreprise », a-t-elle confié.
Pour Nicole Uwimana, initiatrice de ce mentoring, ces jeunes filles doivent saisir les opportunités pour réaliser leurs rêves. Mais pour y arriver, il faut y aller pas à pas. « Nous aussi nous étions des femmes et filles comme vous, mais nous sommes toujours impliquées. Il faut surmonter les problèmes et les défis, apprendre à travailler, oser essayer, se connaître soi-même, choisir le bon chemin à suivre », a-t-elle conseillé aux participantes.
« Notre ambition c’est d’avoir ce genre d’activités dans tout le pays. Un canal pratique reste les écoles puisque sur chaque colline il y a une école. Il nous faut des clubs qui servent de cadre d’échanges via les femmes influentes dans les communautés », a conclu Dr Juvénal Afurika, le Représentant-pays de Care International.
L’atelier a vu la participation de 22 filles pour quatre séances de mentorat, dont 10 du post-fondamental issues des clubs santé «Menya umenyeshe abandi» et du hub d’innovation «Nawe Nuze» encadrés par Care International Burundi.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.